Incapables d'inscrire le moindre but dans cette Coupe du monde et 24 ans après leur dernière participation, les Fennecs n'ont pas survécu au premier tour Qu'on se le dise, Bill Clinton n'est pas le chat noir du sport américain. Si la présence de l'ancien président américain fut, dit la légende, en son temps, fatale à André Agassi lors d'un match épique à Roland-Garros face à Sébastien Grosjean, Clinton, spectateur ce mercredi, dans les tribunes du Loftus Versfeld de Pretoria, a cette fois pu assister à l'authentique performance de l'équipe nationale de soccer, qui seize ans après le Mondial américain, qui avait vu Alexis Lalas et sa bande s'incliner avec les honneurs en huitième de finale face au Brésil, futur champion du monde, est de retour au deuxième tour de la Coupe du monde. Et ce n'est que justice pour les «Boys » de Bob Bradley récompensés de leurs efforts au cours d'un match qu'ils auraient dû conclure bien avant cet incroyable dénouement des arrêts de jeu lorsque Landon Donovan, le héros national, a fini par tromper un Rais M'Bohli en état de grâce. Les Etats-Unis, sans doute friables derrière, ont mérité ce billet par leurs intentions offensives jamais démenties au cours de ce premier tour et encore illustrées par ce match jusque dans un coaching ambitieux et courageux, marqué par les entrées en seconde période des deux attaquants, Beasley et Buddle. Tout ce que l'Algérie, frileuse et incapable de se libérer, n'aura pas su faire dans ce tournoi. Il y a 24 ans, Madjer et le siens quittaient le Mondial espagnol, si mal récompensés de leurs ambitions dans le jeu et inconsolables après le petit arrangement entre amis autrichien et allemand. Leurs héritiers n'ont pas de frustration ou d'amertume à nourrir, eux qui n'auront jamais su surmonter la frilosité d'une attaque en panne (un seul but lors des sept derniers matches, aucun en Afrique du Sud...). Les Etats-Unis encore victimes de l'arbitrage L'Algérie n'a pourtant d'autre choix que de faire enfin trembler les filets au coup d'envoi de ce match à la vie à la mort et elle croit bien d'entrée arriver à ses fins quand sur une longue ouverture de Madjid Bougherra, Jay DeMerit se rate totalement et laisse Rafik Djebbour contrôler de la poitrine et se coucher pour adresser une reprise, qui vient s'écraser sur la transversale de Tim Howard (6e). Si la réaction américaine intervient de suite avec cette frappe en débordement d'Herculez Gomez sur laquelle M'Bohli, qui avait anticipé le centre, intervient à bon escient (7e), la défense des Etats-Unis connaît encore ses habituels soucis pour rentrer dans la rencontre. Comme face à l'Angleterre et à la Slovénie, la défense du coach Bradley donne de la bande, à l'image d'une charnière centrale toujours loin d'être rassurante. Des Américains qui laissent passer l'orage et retrouvent leurs esprits pour faire valoir leur qualité technique aux avant-postes. Les premières tentatives de Landon Donovan, puis de Gomez (17e, 18e) ne sont pas cadrées, mais la première percussion de Jozy Altidore met sur orbite le fiston du sélectionneur, Michael Bradley. Au terme d'une partie de billard dans la surface, le ballon revient dans les pieds de Gomez qui bute sur M'Bohli, sa seconde tentative de volée, encore ralentie par le gardien algérien, revient dans les pieds de Dempsey, qui marque dans le but vide (20e). Une ouverture du score invalidée par l'arbitre belge de la rencontre, M. De Bleeckere, qui juge d'une position de hors jeu imaginaire. Déjà privés du but de la victoire face à la Slovénie, les Américains perdent encore gros... Mais les joueurs à la bannière étoilée ne s'en laissent pas compter et sur ce bon ballon de Donovan à destination de Dempsey, gêné par Bougherra, il faut l'arrêt à bout portant de M'Bohli pour sauver l'Algérie de plus en plus menacée (35e). Altidore rate même l'immanquable, ou presque, lorsqu'après ce superbe une-deux entre Bradley et Donovan, le sculptural attaquant US trouve le moyen aux six mètres de propulser sa frappe en demi-volée au-dessus de la barre (37e). Les seules réactions des Fennecs n'interviennent que sur ces frappes lointaines aux 30 mètres de Karim Matmour, que Howard boxe en corner sans prendre de risques (38e), puis de Karim Ziani, non cadrée (43e). Donovan, le sauveur Combiné au but d'avance qu'a su prendre dans l'autre match du groupe l'Angleterre sur la Slovénie, ce résultat condamne à la pause Algériens et Américains. L'occasion non cadrée de Matmour dès la reprise, bien que signalé en position de hors jeu, est là pour rappeler la fragilité de l'arrière-garde US (47e). Le salut des hommes de Bradley est en attaque et Altidore s'arrache, auteur d'un grand pont côté gauche et d'un centre que Dempsey récupère à l'entrée de la surface. Sa frappe enroulée en rupture n'est que presque parfaite puisqu'elle trouve le poteau d'un M'Bohli battu. Le ballon revient à l'attaquant de Fulham, qui ne peut cadrer (55e). Quel terrible manque de réalisme ! Qui ne fait que se vérifier avec ce coup de tête, suite à un excellent centre de Cherundolo, d'Edson Buddle, attaquant lancé par Bradley à la place d'Edu, milieu de terrain, sur lequel M'Bohli brille encore d'un arrêt en deux temps (68e). Sur un nouveau centre d'Altidore devant le but algérien, c'est Bougherra qui d'une déviation est tout près de tromper son propre gardien (70e). Un coup-franc puissant de Bradley aux 25 mètres ne connaît pas plus de réussite, stoppé par l'inévitable M'Bohli (79e). C'est au moment où les deux équipes paraissent condamnées qu'un contre américain mené par Altidore fait mouche. Le centre en retrait trouve Dempsey, dont la reprise du plat du pied droit est repoussée par M'Bolhi, mais lancé en deuxième lame, Donovan, déjà auteur de l'égalisation face à la Slovénie et moins tranchant ce mercredi, trompe enfin du plat du pied droit le dernier rempart algérien (1-0, 90e+1). Seize ans après, au bout du suspense et avec Clinton pour porte-bonheur, les Etats-Unis sont de retour au deuxième tour d'un Mondial !