Les défis de Afi Warda : des œuvres qui méritent le détour... «2 z'en 1» est l'intitulé de la nouvelle exposition, concoctée par Mahmoud Chalbi, qui se tient actuellement à l'espace Aire libre d'El Teatro. «2 z'en 1», parce qu'elle regroupe deux expositions à la fois. La première rassemble des petits formats sélectionnés parmi les travaux de plasticiens tunisiens et algériens ayant pris part, en juin 2008, au premier festival du petit format abrité par la Rochan Gallery de Jeddah, sous la coordination de l'artiste plasticien Ali Aissa (ou «Alyssa»), fondateur de la Nationale Galerie - Dôme des arts plastiques, au Bardo. Le plasticien est présent à l'occasion de «2 z'en 1» avec 6 œuvres. La deuxième est consacrée aux gravures de l'artiste Afi Warda, diplômée de l'Institut Supérieur des Beaux Arts de Nabeul. La jeune artiste présente une série de 17 œuvres, ou 17 «Défis», comme elle les intitule. Un travail fait de gravures ou de collages d'estampes. Entre autoportraits, formes organiques, flore ramifiée, entremêlement de lignes et autres turbulences graphiques faites de bouts de gravures collés, l'artiste sait plier, à son gré, cette technique, lui cédant, quand même, par moments, pour récolter délicatement ce qu'elle lui impose. La sélection de petits formats, quant à elle, déclinée en photographies, huiles, aquarelles, collages et autres techniques mixtes, est assez décevante. A l'exception des trois portraits de Mohamed Ben Slama, et des quatre photographies de Mahmoud Chalbi (Danse, Ombres, Femmes et Tunnel), on note dans certaines œuvres une figuration muette, une technique insipide (Marabout et Marine de Hayat Gasmi), donnant lieu, comme chez Mohamed Fenina, à des fonds sans éloquence, révélant un coucher de soleil sur lequel on a figé une oasis ou des embarcations... On déplore également ce côté anecdotique et folklorisant de certaines œuvres, à l'instar du «Mariage au sud», de l'Algérien A. Kader Bennoui. A croire que l'hommage rendu à Alyssa et à la jeune Afi ont été une sorte d'alibi pour ces travaux. Le public pourra d'ailleurs se faire une idée plus précise sur le travail de la jeune artiste, qui a été le sujet d'un documentaire intitulé «Warda, hob il hayet», réalisé par Mahmoud Jomni, et qui sera projeté le samedi 8 mars 2014 à El Teatro. L'exposition se prolongera jusqu'au 17 mars 2014.