Les constituantes se sont félicitées des droits et libertés de la femme scellés par la Constitution, tout en insistant sur le devoir de les protéger et les consolider Les acquis de la femme tunisienne dans la nouvelle Constitution ont été mis en évidence lors d'une cérémonie festive, tenue hier à l'Assemble nationale constituante, pour marquer la Journée mondiale de la femme. La première vice-présidente de l'assemblée, Meherzia Laâbidi, a souligné, dans une allocution, la contribution agissante des députées, très assidues aux réunions des commissions constituantes et législatives, à doter la Tunisie d'une Constitution garante des droits et libertés, notamment les droits de la femme, et qui jette les fondements d'un Etat démocratique, respectueux des droits de l'Homme. La présidente de la commission des droits et des libertés, Farida Laâbidi, a fait de son côté un exposé détaillé des droits de la femme scellés par la nouvelle Constitution, notamment pour ce qui est de l'égalité et de l'accroissement de sa présence aux postes de décision. « Pour autant, le législateur a encore un rôle à jouer pour faire en sorte que ces acquis et droits ne puissent jamais plus être remis en question. La vigilance devra être de mise dans le contrôle de la constitutionnalité des lois par la Cour constitutionnelle, outre le rôle éventuel que pourraient jouer les instances judiciaires et celles en charge des droits de l'Homme », a-t-elle dit. Violence et inégalité des chances Quant à la députée Samira Marai, présidente de la commission de la femme à l'Assemblée parlementaire euro-méditerranéenne, elle a insisté sur le fait que « les acquis engrangés par la femme tunisienne ne doivent jamais occulter le calvaire de violence économique, sociale et politique enduré par certaines franges de la société, notamment du fait de l'apparition de courants ultra-extrémistes qui contestent ces droits et prônent le mariage des mineures ». Elle a fait état, dans ce contexte, de la violence économique subie par la femme du fait de l'inégalité des chances. Elle a cité, à l'appui de ses dires, le chiffre de 50 % de diplômées de l'université au chômage dans le sud-est et le sud-ouest. Elle a aussi déploré le niveau encore très faible de la présence de la femme aux postes de décision, de même qu'aux postes dirigeants dans les partis politiques. Samira Marai a aussi insisté sur la nécessité de « la parité » verticale et horizontale homme-femme, de manière, selon elle, à assurer une meilleure présence de la femme aux prochaines élections. La députée Samia Abbou a, dans une déclaration à l'agence TAP, estimé indispensable de faire en sorte « que les droits progressistes octroyés à la femme par la nouvelle Constitution ne puissent plus jamais être contestés ». La députée Salma Mabrouk a retracé, dans son intervention, le parcours de Radhia Haddad, première femme parlementaire en Tunisie, rappelant ses efforts en faveur des droits des femmes et de la création de l'Unft.