• Grand prix long métrage jeunes décerné à Abdallah Yahia (Tunisie) pour son film Nous sommes ici • Grand prix long métrage enfants octroyé à Nassim Abassi (Maroc) pour son œuvre Majid • Premier prix national accordé à Mohamed Salah El Argui pour Le mur. Le grand prix du jury international (Hadrumète d'or, le terme n'est plus utilisé dans cette édition) du Fifej 2012 catégorie long métrage jeunes a été décerné à Nous sommes ici du réalisateur tunisien Abdallah Yahia, pour l'audace avec laquelle le réalisateur a traité dans son documentaire l'histoire d'un groupe de rappeurs tunisiens ainsi que celle d'un groupe d'élèves qui entreprennent une action citoyenne. Quant au film marocain Majid de Nassim Abassi, il a raflé le premier prix du long métrage enfants et le prix du jury enfants pour sa sensibilité à avoir mis en lumière l'histoire d'un enfant, sans parents, qui fait un voyage à Casablanca, plein d'aventures et de surprises. Le prix du court métrage jeunes est allé au film Entre le paradis et la terre de l'Allemand York Fabian Raabe, relatant avec subtilité le parcours d'un jeune qui fait un voyage clandestin dans une soute d'un avion de ligne. Le prix du court métrage enfants a consacré La poule de Sabaa du Tunisien Rafik Omrani pour sa maîtrise à mettre en forme une histoire inattendue entre une mère et sa fille à travers un conte. Tous ces films ont été, donc, récompensés pour leur audace à traiter des sujets d'actualité liés aux préoccupations des jeunes et des enfants. Le jury de la compétition nationale a tenu à saluer le comité directeur du festival pour avoir réussi à organiser cette session en dépit des difficultés financières, invitant les autorités de tutelle à soutenir activement ce festival d'autant plus que la jeunesse et l'image tiennent une place stratégique dans l'évolution du monde aujourd'hui. Ceci étant dit, le jury a, d'autre part, tenu à distinguer les films ayant une certaine maîtrise du langage cinématographique et une sincérité dans le propos. Le grand prix a octroyé au film Le mur de Mohamed Salah El Argui pour son utilisation de la métaphore, sa sobriété, sa sincérité dans le traitement et la sensibilité avec laquelle il a porté un regard sur des laissés pour compte à la veille des élections du 23 octobre 2011. Le deuxième prix au film Souffle de Ramzi Souani pour l'originalité son expression cinématographique et sa recherche au niveau de la forme pour une histoire assez onirique. Le troisième prix a été accordé au documentaire Loi 76 de Mohamed Ben Attia pour sa maîtrise du langage cinématographique et la clarté du propos qui s'appuie sur les témoignages de quatre personnages qui révèlent les répercussions de cette nouvelle loi sur leurs vies respectives. Le jury n'a pas manqué de décerner une mention spéciale au film Le fond du puits de Moez Ben Hassen pour la performance de ses comédiens dont Dalila Meftahi dans le rôle de la mère et la rigueur de la mise en scène qui aborde la question du suicide qui envahit un jeune désespéré. Les ateliers, un plaisir assuré Une joyeuse cacophonie a caractérisé la cérémonie de clôture et de distribution des prix, samedi dernier, au théâtre municipal de Sousse. Une cérémonie égayée par ailleurs par un intermède musical interprété par un duo de jeunes musiciens et une représentation de danse contemporaine proposée par Amna Kouti. La chorégraphie s'est distinguée par l'utilisation d'ombres chinoises reflétant le double caractère de cette danse. Auparavant, une série de courts métrages produits par les ateliers au cours du festival ont été projetés à cette occasion. Il s'agit de Tentative, fiction sur le thème d'une rencontre amoureuse ou comment déclarer sa flamme à son amoureux dans les ruelles de la médina de Sousse, projet encadré par Yves Lecomte. L'atelier de photo de Abdallah Kéfi s'est intéressé à des plans larges et serrés de la ville de Sousse, notamment sa plage et son port. L'atelier d'art vidéo dirigé par Ali M'rabet a réalisé une combinaison d'images réelles et d'animation autour du thème du pouvoir en se servant des séquences du Roi Lion. Le même Ali M'rabet a encadré l'atelier du film d'animation. Les jeunes ont détourné le prospectus du Fifej pour en faire tantôt un bateau, tantôt un avion dans un esprit amusant. Un autre exercice de style a été élaboré par l'atelier de fiction pour la réalisation d'un court sur les cinéastes d'aujourd'hui et ceux d'autrefois. L'utilisation du montage parallèle et du noir et blanc renforce l'aspect nostalgique de ce film. Toute cette production a été chaleureusement accueillie par le public qui apprécie ce genre d'initiative. Après que les lampions se sont éteints, place a été faite au film français oscarisé The artist avec le talentueux Jean Dujardin. Effet collatéral de l'organisation Mais à discuter avec les festivaliers, on sent que le Fifej ne représente plus pour eux un lieu privilégié. Le cafouillage dans la programmation : des films annulés et remplacés par d'autres, des ateliers annulés ou qui commencent deux jours après l'ouverture du festival. A cet effet, l'actrice Hind Sabri, venue spécialement d'Egypte pour montrer le film Asma dont elle est le personnage principal et animer un atelier de métier d'acteur, a été refoulée par le directeur d'une école qui lui a fait signifier qu'il n'était pas au courant de cette initiative. Sans compter que les projections se déroulent devant une assistance très réduite. La mobilisation des spectateurs reste le handicap le plus fort de cette manifestation. A sonder les jeunes cinéastes, on a pu constater leur déception concernant les prix accordés qui n'ont qu'une valeur symbolique alors qu'au cours des sessions précédentes, des encouragements financiers pouvaient permettre à ces cinéastes à réaliser leur prochain film et avaient donc sur eux un effet tout à fait revigorant. Quant aux colloques, le premier sur « L'éducation à l'image » et le second sur « Le projet de distribution des films tunisiens dans les maisons de culture », ils ont été faits de manière approximative, du moins ce dernier auquel nous avons assisté à un de ses volets. L'effet collatéral de cette organisation hasardeuse est imputé en partie aux difficultés financières. En partie seulement car le reste revient à l'équipe, certes bénévole, mais pas suffisamment volontaire pour mobiliser les institutions éducatives, les parents et leurs enfants. Car nous sommes convaincus que la réussite d'un festival c'est d'abord la forte présence du public. Si le public n'assiste pas aux projections, d'autant plus que le festival a lieu durant la période des vacances, c'est que quelque chose cloche. Le souvenir d'un festival, c'est des films qui continuent à hanter l'imaginaire des spectateurs, longtemps après leur projection. Les plus persistants sont les documentaires qui mettent en jeu le travail autour de la mémoire et du souvenir. La force du documentaire est de transformer les empreintes fugitives en écritures marquantes. On retiendra des souvenirs d'histoires spécifiques et de paroles de personnages vrais de la vie qui raniment le présent et restent éveillés à toutes les singularités d'une société toujours bouillonnante et en perpétuelle mutation. Nous rappelons à l'occasion que le Fifej, festival biennal, devient annuel, c'est ce qu'a déclaré son président Hassen Allilèche lors de la clôture. La 9e session a quand même eu lieu malgré tout. A la prochaine. Le palmarès Compétition internationale Grand prix long métrage jeunes : Nous sommes ici de Abdallah Yahia (Tunisie) Grand prix long métrage enfants : Majid de Nassim Abassi (Maroc) Prix du court métrage jeunes : Entre le paradis et la terre de York Fabian Raabe (Allemagne) Prix du court métrage enfants : La poule de Sabaa de Rafik Omrani (Tunisie) Compétition nationale Premier prix : Le mur, de Mohamed Salah El Argui Deuxième prix : Souffle de Ramzi Souani Troisième prix : Loi 76 de Mohamed Ben Attia Mention spéciale : Le fond du puits de Moez Ben Hassen Prix du jury enfants Majid de Nassim Abassi (Maroc)