Maîtrise de la consommation et protection contre la pollution Quelle est la situation de l'eau en Tunisie? Comment s'opère la gestion des ressources en eaux de surface ? Quelles sont les technologies innovantes pour le traitement et la gestion? Comment traiter les eaux industrielles ? Tels sont les principaux points abordés dans le cadre de communications-débats présentées lors du workshop sur «la préservation et le traitement des eaux», organisé par la Chambre de commerce et d'industrie du centre (Ccis ). Ce workshop, auquel ont participé des chefs d'entreprises industrielles de plusieurs régions, s'inscrit dans le cadre du projet euro-méditerranéen sur le traitement et la préservation de l'eau s'étalant sur 3 ans (de 2013 au 30 septembre 2016) et qui regroupe 13 partenaires spécialisés dans le domaine de l'eau, répartis dans nombre de pays du bassin méditerranéen (Espagne, Italie, Egypte, Jordanie, Palestine, Tunisie...) Ce projet est destiné à encourager la mise en œuvre de technologies innovantes pour le traitement et la gestion de l'eau dans les entreprises industrielles. Au cours de son intervention, le coordinateur du projet euro-méditerranéen de traitement des eaux a exposé les diverses technologies innovantes pour le traitement et la gestion des eaux, notamment le traitement des rejets industriels par bioadsorption (adsorption de la pollution organique par des produits biologiques, l'absorption étant la fixation d'ions libres, d'atomes ou de molécules à la surface d'une substance ), le traitement biomembranaire des rejets (utilisation de la boue activée riche en bactéries combinée avec une membrane composée de nanoparticules) et le traitement par charbon actif (charbon activé par l'ajout de composés chimiques ). «Ces technologies innovantes de traitement et de gestion de l'eau présentent des avantages au niveau de l'efficacité du traitement par la dépollution totale des eaux de rejet industrielles ainsi qu'au niveau du coût du traitement des rejets» , a-t-il conclu. Au cours de son intervention, le directeur de l'évaluation des études environnementales à l'Anpe de Tunis a appelé à la nécessité de préserver nos ressources hydriques par la maîtrise de la consommation et la protection contre la pollution. Il a recommandé aux industriels d'utiliser les technologies non polluantes, de réduire la pollution hydrique en amont et au sein de l'entreprise. Il a, enfin, recommandé aux industriels de traiter leurs rejets conformément aux normes dont la NT106.02 qui permet l'épuration des eaux avant leur rejet dans le milieu environnant. Gestion des ressources en eaux de surface «La totalité des ressources en eaux de surface en Tunisie est estimée à 4.700 millions de m3. Ces ressources sont inégalement réparties à travers le pays et où l'on trouve le plus grand volume d'eaux de surface au Nord avec un taux de 80% (Oued Medjerda, Lac d'Ichkeul...).Tandis que les nappes phréatiques dont la profondeur n'excède pas 50 m sont localisées au Centre, notamment, à Kairouan et au Sahel. Enfin les nappes profondes sont localisées au Sud. La gestion de ces ressources consiste en la mobilisation de celles-ci dans les barrages, les barrages collinaires et les lacs collinaires et leur transfert des zones productrices d'eau vers les zones dépourvues, notamment vers le littoral tunisien qui s'étend sur 1.300 km», c'est ce qu'a mentionné Dr Sihem B. Abdallah du Centre de recherches et des technologies des eaux de Borj Cédria (Certe) au cours de son intervention, tout en insistant sur la nécessité de la mise en réserve et du stockage des eaux excédentaires dans les barrages et dans la recharge des nappes afin de faire face aux pénuries d'eau en cas de sécheresse.