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Des soldats et l'immense désert
Reportage - Sécurisation des frontières sud
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 04 - 2014

Dans un espace saharien très vaste et truffé d'obstacles naturels, ergs, hamadas, regs, sebkhas, djebels et autres oueds, les forces de l'armée nationale multiplient les efforts pour maîtriser ce territoire. L'objectif principal est de sécuriser le secteur et de contrer toute menace terroriste.
Hélicoptères, avions de chasse, Hummers, blindés tout-terrain, 4 x 4, chameaux et mulets, tous les moyens sont utilisés pour contrôler un désert, très étendu et varié en paysages, et pour y intervenir à n'importe quel moment, jour et nuit. Les frontières sahariennes avec la Libye et l'Algérie sont sujettes à plusieurs analyses quasi quotidiennes, notamment en ce qui concerne l'infiltration de terroristes et de marchandises de contrebande, dont les armes et les stupéfiants. Et alors que les inquiétudes ne cessent d'être formulées et par le gouvernement et par les habitants du Sud tunisien, les forces de l'armée nationale continuent leur travail avec une multitude d'unités, de patrouilles et de méthodes pour cerner un territoire saharien qui est, le moins qu'on puisse dire, vaste et difficile à emprunter. Avec trois zones décrétées zones militaires dont les frontières s'étalent sur plus de 280 km avec le voisin libyen, de Ras Jedir à Larzot, et sur quelque 300 km avec l'autre voisin, l'Algérie, dans la région d'El Borma, la plus sensible pour les intrusions. La zone sud du secteur saharien, avec Borj El Khadhra comme dernier point, est la troisième zone militaire. Les montagnes et des hamadas s'étalent sur la région Est et de gigantesques dunes et le Grand Erg Oriental sur celle de l'Ouest. Une région très difficile à emprunter, même pour les véhicules blindés de l'armée...
Deux régiments territoriaux sahariens y sont déployés, le premier du côté de Rémada sur un territoire de 35 mille km2, et le second du côté de Kébili sur une superficie de plus de 25 mille km2. Lors d'une récente visite réservée aux médias pour voir de près le travail des différentes unités sur terrain, nous avons été conduits à bord d'un avion militaire de transport, un Hercule C 130, jusqu'à Rémada où l'on a installé le premier poste de contrôle avancé, à Kambout exactement. Le second poste de contrôle est installé à Kamour, du côté de Kébili. Deux points de passage obligatoires dans la vaste zone désertique interdite et sous le contrôle de l'armée.
Complémentarité et bienveillance
Le commandant du premier régiment, le colonel major Mongi Fathalli, avec une escorte militaire, nous a amenés au groupement territorial saharien de Fatnassia où des unités de contrôle par radar, des patrouilles militaires et autres patrouilles d'intervention aérienne, par hélicoptères, ont fait la démonstration d'une opération d'intervention sur un camion de transport suspect qui essayait de s'infiltrer dans le secteur. Une opération qui a été menée en quelques dizaines de secondes pour neutraliser le camion et les individus qui étaient à bord mais qui a déployé du beau monde dont des équipes des forces spéciales de l'armée nationale avec toute leur logistique d'armes. Après quoi et sur le chemin du retour à Rémada, l'unité des blindés qui nous escortait a repéré un camion (pick-up) transportant une importante quantité d'huile végétale en provenance de Libye. Le rattrapant au pied d'une hamada, les forces armées l'ont neutralisé et conduit à Rémada pour enquête, avant de prendre la route vers Borj Bourguiba, puis à Khécham Erremal où sont déployées des unités de méharistes. Outre le contrôle des zones frontalières, a indiqué le colonel major Fathalli, les unités et les patrouilles de différentes catégories travaillent en synchronisation pour sécuriser les sociétés pétrolières installées dans la zone militaire ainsi que les activités touristiques et les rallyes qui trouvent dans cette région de dunes leur terrain de prédilection. D'après lui, Borj El Khadhra et El Borma sont les zones les plus sensibles quant aux tentatives d'intrusion ou de contrebande et l'on enregistre quasi quotidiennement des tentatives de ce genre, notamment du côté libyen. Pour cela, des patrouilles d'inspection en profondeur et des unités de méharistes sont déployées avec une autonomie variant d'une semaine à trois. La bonne connaissance du territoire et la maîtrise des moyens de survie dans de telles régions avec un climat très dur (vents de sable, chaleur intense, animaux venimeux, manque d'eau, etc.) sont les atouts des agents de ces patrouilles qui sont généralement originaires de ces régions.
Les pistes nous ont amenés jusqu'à Khécham Erramla, à quelque trente kilomètres de la frontière algérienne, avec le début du Grand Erg Oriental. Sublime avec ses dunes insaisissables et infinies mais tellement gigantesques qu'on a senti une peur à l'approche de la nuit dans une telle zone déserte et vaste. Une peur que les méharistes ne connaissent pas ou qu'ils maîtrisent pour y survivre durant une semaine et plus. Le pain traditionnel de la région, El Mella, de l'eau et des morceaux de viande suffisent aux guerriers de cette patrouille bien armée.
Le colonel Abdelhamid Chouikh, commandant de l'unité des méharis de Borj Bourguiba, nous a présenté les différentes difficultés et handicaps naturels et les moyens d'y remédier afin que les méharistes parviennent à effectuer leur travail. Le chameau est un pilier incontournable dans la stratégie de contrôle des zones sahariennes grâce à ces différentes vertus. De passage sur l'autre point de contrôle avancé à El Kamour, des unités militaires fixes assurent la sécurisation des sociétés et des stations de pompage de pétrole installées dans la région, outre le contrôle des chasseurs, alors que certaines races d'animaux sauvages sont en voie de disparition...
Les forces aériennes, atout maître
La dernière étape de notre visite n'est autre que la base aérienne de Gabès installée dans un carrefour entre la Nouvelle Matmata, El Hamma et Gabès. Le renfort aérien demeure important pour toute opération militaire, outre les interventions de sauvetage ou médicales. Le vent de sable qui commençait à s'élever à Douz, est devenu très fort à Matmata, ce qui nous a empêchés d'assister à une démonstration. Celle de Rémada a bien été une aubaine pour voir de près l'organisation de nos forces aériennes lors des interventions armées. Avec un certain calme et une sobriété, communs chez les gens de l'armée, nous avons rencontré une équipe de colonels, dont Slimane Nabi, commandant de la base aérienne de Gabès qui nous a présenté les formations existantes et leurs différentes tâches logistiques et opérationnelles. La participation active au transport lors des élections précédentes a été l'une des opérations dont nos militaires se félicitent. Le colonel Nabi a affirmé que «les efforts se poursuivent pour faire de l'aéroport militaire de Rémada une base aérienne à part entière, ce qui propulsera la réactivité des forces aériennes dans cette zone saharienne».
Les deux colonels Mohamed Harathi, commandant de l'unité aérienne d'attaque n°33, basée à Matmata, et Hamdi Khalifa, commandant de l'unité aérienne d'attaque n°13, basée à Gafsa, ont présenté à leur tour leurs unités respectives d'hélicoptères (la Gazelle) et d'avions de chasse. L'apport de ces deux unités pour les opérations militaires, entre autres dans la lutte contre le terrorisme, réside dans le renfort qu'elles fournissent aux forces terrestres. L'exemple des opérations menées à Jebal Chaâmbi a été cité comme un succès pour ces unités aériennes.
Ce que l'on retient de ces visites sur terrain reste cet engouement des agents comme des hauts officiers de l'armée nationale à faire leur travail, rien que leur travail. Outre les notions «nation», «patrie», «armée républicaine», «sécurisation», «opération», ils préfèrent ne pas évoquer d'autres sujets tout en restant à l'écoute de toute critique. Dure est la vie d'un militaire...
Adieu Colonel
Nous rendons hommage à feu le Colonel Kamel Souï, commandant du 16e régiment d'infanterie motorisé à Aïn Draham, décédé mercredi dernier dans un accident de la route à Gafsa. Une semaine auparavant, il nous guidait avec courtoisie et efficacité à travers les montagnes de Aïn Draham. Quelle humilité, quelle bravoure et quel sens du devoir! Adieu Colonel, on ne vous oubliera pas. N.H.


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