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Une répartition mondiale à reconsidérer
Point de vue
Publié dans La Presse de Tunisie le 28 - 06 - 2010


Par Walid ABROUG (Enseignant en économie)
De nos jours, nous ne cessons d'entendre parler de l'intégration mondiale, phénomène qui est supposé renforcer encore plus les liens entre les pays en ces temps où la mondialisation connaît ses heures de gloire mais aussi où les critiques fusent de presque partout. Economiquement, les différences, surtout au niveau des modes de consommation, se réduisent rapidement parce que le commerce international, les transferts de technologie et les investissements directs à l'étranger prennent les pays dans une véritable Toile d'interdépendance. En termes de développement humain, l'écart entre les pays est marqué par des inégalités profondes et, malheureusement dans certains cas, elles se retrouvent de plus en plus croissantes au niveau des revenus et des conditions de vie. Un cinquième de la population mondiale vit dans des pays où un grand nombre d'habitants ne sont pas capables d'envisager de dépenser chaque jour plus de deux dollars pour pourvoir à leurs besoins. Un autre cinquième de l'humanité survit avec moins d'un dollar par jour dans des pays où des enfants meurent tout simplement à cause de l'absence des conditions d'hygiène les plus rudimentaires. En ce début de vingt et unième siècle, nous vivons dans un monde divisé où un certain dualisme s'installe inexorablement. L'ampleur du fossé qui sépare ces deux mondes qui coexistent lance un défi capital à la communauté mondiale. Une partie de ce défi est de nature éthique et morale. Comme Nelson Mandela l'avait mentionné il y a quelques années: « La pauvreté de masse et les inégalités obscènes sont de si terribles fléaux de notre époque, une époque où le monde accomplit des progrès époustouflants dans les sciences, la technologie, l'industrie et l'accumulation de richesses, qu'ils doivent ranger aux côtés de l'esclavage et de l'apartheid parmi les maux sociaux » . Plusieurs efforts sont consentis pour essayer de vaincre ou du moins de réduire la pauvreté et l'inégalité , mais les progrès réalisés sont encore incertains et irréguliers. Pays riches et pays pauvres ont intérêt à changer cette image et à commencer illico-presto la réduction de l'immense gouffre qui divise l'humanité au niveau de la richesse et des possibilités. Ce gouffre n'est pas une fatalité et on n'est pas obligé de voir certains d'entre nous perdre pour que d'autres puissent gagner, surtout que le sacrifice n'est pas mince car d'aucuns y laissent et leur vie et leur dignité. De plus, il est certain que l'amélioration des possibilités de vivre longtemps et en bonne santé pour les populations des pays pauvres, d'offrir une éducation décente aux enfants et d'échapper à la pauvreté ne diminuera pas le bien-être des habitants des pays riches. Au contraire, cela aidera à partager la prospérité et à renforcer la sécurité collective. Dans notre monde interdépendant, construire l'avenir sur les fondations de la pauvreté de masse au milieu de l'abondance est économiquement inefficace, politiquement insoutenable et moralement indéfendable. Les différences d'espérance de vie figurent parmi les inégalités les plus fondamentales. « Aujourd'hui, un habitant de la Zambie a moins de chances d'atteindre l'âge de 30 ans qu'un Anglais né en 1840 », et ce fossé se creuse encore. Le sida, les guerres, les génocides et plusieurs autres fléaux sont au cœur du problème et contribuent encore plus à instaurer cette dichotomie sur le plan économique et humain.
En Europe, le plus grand choc démographique subi depuis l'épidémie de la peste noire fut enduré par la France au cours de la Première Guerre mondiale, quand l'espérance de vie chuta de presque16 ans. En comparaison, le Botswana est confronté à une baisse de l'espérance de vie due au sida de l'ordre de 31ans . Au-delà des coûts humains immédiats, le sida détruit l'infrastructure sociale et économique dont dépend la reprise. La maladie n'est pas encore curable, mais des millions de vie auraient déjà pu être sauvées si la communauté internationale n'avait pas attendu pour agir qu'une grande menace ne se développe en crise à part entière. Aucun indicateur ne montre mieux les différences dans le développement humain que la mortalité post-infantile. Le taux de mortalité post-infantile baisse, mais au ralenti, et le fossé entre les pays riches et les pays pauvres s'aggrave. Il s'agit là d'un domaine où la lenteur coûte des vies. Certaines instances internationales ne cessent de rappeler justement que «si le progrès enregistré dans les années 1980 s'était maintenu jusqu'ici, on aurait compté 1,2 million de décès d'enfants en moins cette année.
L'Afrique subsaharienne compte pour une part croissante dans ces décès, et si elle ne représente que 20 % des naissances, elle enregistre 44% des décès d'enfants ».
Le ralentissement du progrès s'étend toutefois au-delà de l'Afrique subsaharienne. Certains modèles de réussite les plus visibles, notamment les nouveaux pays industrialisés, de la mondialisation y compris la Chine et l'Inde ne parviennent pas à convertir la création de richesses et l'augmentation des revenus engendrés par la croissance en un déclin plus rapide de la mortalité post-infantile. En matière de développement humain, les inégalités, bien ancrées dans les mentalités, sont au cœur du problème. Le débat sur les tendances de la répartition mondiale des revenus continue à faire rage, mais la question de l'envergure des inégalités prête moins à discussion malgré l'existence de différences, parfois insolentes, voire immorales; en effet, selon les rapports du programme des Nations unies pour le développement (PNUD), « Les 500 personnes les plus riches du monde ont un revenu combiné plus important que celui des 416 millions les plus pauvres. À côté de ces extrêmes, les 2,5 milliards d'individus vivant avec moins de 2 dollars par jour, 40 % de la population mondiale, représentent 5 % du revenu mondial. Les 10 % les plus riches, qui vivent presque tous dans des pays à revenus élevés, comptent pour 54 %». On est face à une logique implacable d'inégalités mondiales. Bien évidemment, ces chiffres auraient pu être encore plus alarmants si on ne sentait pas réellement que des manœuvres réelles et concrètes sont en train de voir le jour pour essayer un tant soit peu de mieux répartir les richesses et de réduire les inégalités qui existent entre le Nord et le Sud, mais il s'agit là d'un transfert statique du haut vers le bas et qui relève plus de la charité au lieu de s'introduire dans des processus organisés visant à assoir de plus en plus les principes fondamentaux de l'équité au niveau des possibilités et des aptitudes pour bénéficier de plus de bien-être et obtenir une réduction durable de la pauvreté, cela implique donc des processus dynamiques par le biais desquels les pays pauvres peuvent se frayer un chemin vers la sortie de la pauvreté extrême, vers une égalité plus importante, ce qui serait le catalyseur d'une réduction de la pauvreté et d'une progression vers la réalisation des objectifs du développement humain.


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