Les déchets sont responsables du retour de maladies qu'on croyait révolues. C'est la première fois que l'Ugtt s'intéresse de près à l'environnement et notamment à la gestion des déchets solides. Des déchets qui sont source de pollution et de maladies pour le citoyen. A cet effet, l'Union des travailleurs a organisé, mardi dernier à son siège, dans le cadre de partenariat Drouce (Droits sociaux et citoyenneté) soutenu par la Commission européenne et l'Institut méditerranéen IMED, un atelier intitulé «Pour une bonne gouvernance des déchets solides», animé par Maha Charfeddine, doctorante en droit de l'environnement. Dans son exposé, l'intervenante a dressé un bilan de la situation environnementale en Tunisie qui a un impact sur la santé de la population, notamment dans les zones urbaines. En effet, «les déchets produits soit par les ménages, soit par les industriels occasionnent le retour de maladies qu'on croyait révolues dans notre pays», a indiqué, entre autres, la doctorante qui a également souligné que dans une étude effectuée par l'Agence nationale des gestions des déchets (Anged), la production de déchets est passée de 45% en 2007 à 93% en 2013. Elle a également rappelé le programme tuniso-allemand dans ce domaine, consistant à mettre en place une plateforme entre les villes tunisiennes et allemandes et à identifier des voies de collaboration pour soutenir la transition urbaine démocratique. Trouver des méthodes durables Malgré le travail de sensibilisation effectué par les organismes, des zones industrielles comme Douar Hicher à La Manouba, Gabès, Tataouine, Bizerte, etc. n'ont pas réalisé le bond en avant attendu. «Les perspectives de trouver des méthodes durables de traitement des déchets restent faibles en raison de l'absence de stratégie claire au niveau des municipalités dont les ressources humaines et matérielles sont dérisoires», a noté l'intervenante. Evoquant la situation sociale, Maha Charfeddine a rappelé que la Tunisie produit annuellement 2,5 millions de tonnes de déchets solides qui sont récupérés et recyclés par des industriels via le ramassage des bouteilles en plastique ou des boîtes en cuivre et en laiton, mené par ce qu'on appelle les «Barbacha». Plusieurs sociétés privées chargées de la sous-traitance et des traitements des déchets ont mis la clé sous la porte après la révolution, faute de personnel qui a été intégré dans les communes. En outre, elle a relevé que la gestion des déchets solides concerne tant les institutions que la société civile, les associations professionnelles et les citoyens qui doivent, selon elle, «redoubler d'effort et intensifier leurs actions communes pour éradiquer les décharges anarchiques, sources de pollution et de maladies».