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Chroniques à part
Contrepoint
Publié dans La Presse de Tunisie le 13 - 05 - 2014


Par Khaled TEBOURBI
Notre ex-collègue, mais toujours confrère Abdelhalim Messaoudi était l'hôte très apprécié de «Klem Ennass» ce dernier mercredi. Ce n'était que justice : son tout récent recueil «Al quimat wal akfan» (La lange et les cercueils) est un joyau d'écriture et de sensibilité poétique. On n'a pas tout lu depuis que les journalistes tunisiens exercent leurs plumes sur la révolution, mais on est prêt à parier qu'à ce jour personne n'a encore fait mieux.
Ce ne sont pas «paroles en l'air» que de qualifier d'écriture et de «poésie» des articles de presse. Généralement, nous sommes simplement dans «l'écrivance». C'est ce que Roland Barthes disait de nous. C'est-à-dire, uniquement dans «l'opinion courante, la banalité, le stéréotype, l'idée reçue», pour faire plus noble (au mieux) dans «le témoignage de l'immédiat» ou dans «la communication». Là, honnêtement, on a franchi des paliers. Et cela ne se dément guère, 200 pages durant. Des chroniques à part, pourquoi?
L'universitaire y est sûrement pour beaucoup. Les textes sont visiblement travaillés. Peut-être revisités. Ce qui n'est pas un défaut, loin s'en faut, pour un ouvrage- recueil. Le résultat, en tout cas, est un approfondissement, à bon escient, de faits d'actualités, disons de péripéties révolutionnaires, qui traitées «telles quelles», eurent peut-être paru un peu «squelettiques», à l'image de ce que la plupart d'entre nous produit voilà près de quatre années. Sur le plateau de «Klem Ennass», Maya Ksouri a insisté sur les nombreuses références de l'auteur (antiques, mytholgoiques, historiques, liturgiques, philosophiques). Ce qu'il fallait souligner encore c'est que Halim Messaoudi n'y a pas eu recours pour «épaissir» son propos, pour «montrer ses muscles», comme l'on dit. Tout sonne juste au contraire, tout se connecte naturellement faits et références, citations et péripéties. A telle enseigne que l'on prend conscience que rien de ce que la vie déroule sous nos yeux n'innove ni ne surprend jamais. L'histoire est un recommencement. Ce qu'elle reproduit est en fin de compte dérisoire. Le plus important (l'utilité et le talent) est comment l'on s'y prend pour la raconter et la penser, pour en montrer les «liens», les «répétitions», les «adéquations», finalement l'intelligence, les projections et les enseignements. C'est ce que vaut, par-dessus tout, la lecture de «Al quimat wal akfan» de Abdelhalim Messaoudi. Nous comprenons grâce à elle «la relativité» de ce qui nous arrive (La Troïka, le jihadisme, l'extrémisme, l'islamisation, etc.) en comparaison avec le bien que nous pouvons tirer d'un regard lucide et d'une pensée éclairée.
Il y a des textes qui, à eux seuls, auraient suffi à la tâche: «L'Etat et l'escargot de Jugurtha», «Charisma, y en a ou y en a pas», «Viande pas chère», «En attendant les berbères», «Al quimat wal akfan», bien sûr. On n'y apprend rien que l'on ne sache déjà, mais on en sort, on ne sait comment, transformé, affûté, différent, meilleur à coup sûr. C'est le mérite des écrivains. Ils trouvent des mots, et brusquement tout devient plus facile pour nous.
Mais tout le recueil colporte un égal plaisir. La langue est puissante, jamais commune, en aucun cas maniérée. C'est un littéral pur où se mêlent et alternent sans le moindre «accroc» (comme allant de soi) le vocabulaire le plus riche, les beaux effets de style, la répartie simple, et la tournure savante.
On savoure sans interruption. Et encore, savourer est peu quand on a lu «Naïrouz», la somptueuse oraison consacrée à Chokri Belaïd. Là on plonge dans un «gouffre» d'émotion. Et il faut un peu de temps pour en «remonter» et pouvoir lire ce qui suit.
On a parlé d'écriture et de poésie. Ce «Naïrouz», les passages, surtout, où l'auteur interpelle l'assassin pour lui répéter avec lancinance «qu'il aurait dû patienter un peu...» est un morceau tout destiné à inspirer nos chants. C'est dire...
Un mot pour finir sur l'autre travail de Halim Messaoudi, plutôt méconnu celui-ci, «Notre Maghreb, liberté et lumières» (Maghribouna Fittahrir Wattanouir), la culturelle de «Nessma TV». L'émission, c'est un peu dur de se l'avouer, est l'unique vraie culturelle télévisée de l'après-révolution.
Triste paradoxe. Personne n'en parle en plus, alors que ce sont les seuls moments où des intellectuels et des penseurs tunisiens sont venus parler avec savoir, clarté, amour et intelligence de la Tunisie.


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