Le syndicat général de l'enseignement de base a présenté sa version des faits. Sa lutte pour concrétiser ses revendications se poursuivra jusqu'à son terme et les démarches à suivre seront prises en temps opportun La scène nationale éducative n'a jamais assisté à de tels rebondissements et la semaine qui s'achève a été, en effet, marquée par des événements qui ont bouleversé toutes les données. En plus des coups de boutoir infligés au système d'enseignement dans son ensemble par le scandale des fraudes et de l'arrestation de groupes d'élèves, d'étudiants et d'enseignants impliqués dans cette affaire, les syndicats (instituteurs, professeurs, inspecteurs du primaire) ont manifesté, fortement, leur désapprobation. Ils l'ont fait savoir par des grèves, des boycotts de l'administration et des rassemblements. Le top a été atteint lorsque des délégués syndicaux ont été délogés par la police du cabinet du ministre de l'Education. C'est sur ces différents points que le syndicat général de l'enseignement de base a voulu revenir au cours d'une conférence de presse tenue hier au siège de l'Ugtt, à la Place Mohamed Ali El Hammi. En ouverture de la rencontre, M. Sami Tahri, le secrétaire général adjoint chargé de la communication, a tenu à rappeler le but de cette entrevue qui, selon lui, vise à apporter l'éclairage de la partie syndicale sur ce qui se passe entre le ministère de l'Education et le syndicat général de l'enseignement de base. Des incidents sont survenus qui mériteraient d'être rapportés de façon objective afin de donner la véritable version des faits. Pour lui, c'est une nouvelle occasion de remercier les médias qui ont couvert les événements avec l'objectivité qui se doit. En même temps, il s'en est pris à ces autres organismes de presse qui «déforment» la vérité et qui ne sont que des porte-parole du pouvoir. Il a établi un parallèle avec l'information sous «l'ancien régime», ce qui lui a valu les protestations d'un journaliste présent. En tout cas, M. Sami Tahri a réaffirmé le soutien sans faille du Bureau exécutif de l'Ugtt aux revendications des instituteurs et à leur lutte pour un meilleur cadre de travail. Notamment en cette période difficile. Il a déploré le blocage que connaissent les négociations. «Nous sommes, a-t-il dit, à la case départ». Quant à l'attitude du gouvernement à la suite des événements de cette semaine, il conteste le communiqué publié par la présidence du Gouvernement. Il le juge impartial et erroné. Aussi, rejette-t-il avec force l'idée que le syndicat puisse être accusé de se livrer à la politique. Tout ce qui se passe reste dans les limites de l'action sociale et des revendications légitimes. Prenant la parole, M. Mastouri Gammoudi, secrétaire général du syndicat général de l'enseignement de base, a rappelé le passé du secteur de l'enseignement et ses luttes pour la dignité des enseignants. C'est un secteur qui n'a pas cessé d'être à l'écoute de sa base et qui a, toujours, été à l'avant-garde des combats livrés même par le passé contre le pouvoir. Il ne comprend pas pourquoi ce blocage perdure, uniquement pour les enseignants alors que dans d'autres secteurs toutes les revendications ont été satisfaites. C'est une volonté délibérée de chercher à nuire à ce corps. Pis encore, ajoute-t-il, les négociations qui ont eu lieu ont abouti à certains résultats mais les termes de l'accord n'ont pas été appliqués. C'est le cas des accords conclus depuis 2012. Les «atermoiements» du ministère ont causé du tort à de nombreux enseignants et, en particulier, à ceux qui doivent bénéficier de la retraite à 55 ans après 35 ans de service. M. Gammoudi est, également, revenu sur les détails de l'affaire du cabinet du ministre de l'Education pour souligner que le syndicat n'a commis aucune maladresse et que c'est, plutôt, le comportement du ministre qui serait à condamner. Avant de clore la rencontre, le secrétaire général du syndicat, a révélé qu'une rencontre était prévue entre le secrétaire général de l'Ugtt et le chef du gouvernement dans l'après-midi même. S'agissant des démarches à suivre dans les jours à venir, M. Gammoudi a assuré que les décisions seront prises au moment opportun à la lumière de l'évolution des événements et des négociations. Soit à la fin de cette année scolaire, soit au début de l'année prochaine. Adressant un message aux parents, il a tenu à souligner que les instituteurs ne peuvent pas se permettre de prendre les écoliers en otage. Mais c'est l'entêtement des autorités qui a abouti à cette situation indésirable.