Le budget du club est rigoureusement géré selon des prévisions annuelles Après la révolution, le secteur économique a été frappé de plein fouet. Normal, les post-révolutions sont toujours difficiles. Et quand l'économie ne marche pas très fort, le football ne va pas bien non plus, particulièrement dans notre pays où nos clubs gardent toujours le statut d'associations amateurs. Le professionnalisme n'a, au fait, touché que le volet des contrats des joueurs. Ce qui explique en grande partie la difficulté que vivent la plupart des équipes tunisiennes qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts. Dans ce paysage sinistré, l'Avenir Sportif de La Marsa fait plutôt exception. Le club banlieusard n'a enregistré aucune plainte de joueur à ce jour auprès de la FTF. Chose qui a été monnaie courante les années précédentes. Pour rééquilibrer ses finances, le Bureau directeur marsois s'est attaqué aux lourdes dettes que traînait le club ces dernières années : «Nous avions trouvé un lourd passif que nous avions liquidé. Nous avions réglé sur des tranches les impayés des anciens joueurs. Ainsi, nous n'avons plus de plainte contre le club auprès de la FTF. Nous avons trouvé également des arrangements avec trois banques pour transformer nos dettes en contrats publicitaires», nous a fait savoir le président de l'ASM, Maher Ben Aïssa. Un déficit de 400 mille dinars... Malgré tous les efforts, le budget de l'ASM accuse annuellement un déficit qui avoisine les 400 mille dinars. Les dirigeants banlieusards ont trouvé la parade pour boucler ce déficit : la vente d'un ou deux joueurs. Dans cet ordre d'idées, Papa Kouamé a été cédé au début de la saison à un club irakien contre 85.000 dinars Le Nigérien Chikoto a été transféré pour 20.000 dinars et le transfert de Walid Hichri sous forme de prêt à Ahly Tripoli a ramené 165.000 dinars à la caisse du club. Avec l'augmentation des recettes publicitaires, le fameux déficit des 400 mille dinars peut être résorbé. En préservant les équilibres financiers, les salaires du staff technique et des joueurs sont payés dans les temps. Pas de grève donc à La Marsa, contrairement à ce qui s'est passé dans d'autres clubs. Condamnés à la cinquième place ? Mais l'obstination d'équilibrer les finances à tout prix n'a-t-elle pas condamné l'Avenir à ne pas ambitionner au-delà de la cinquième place au classement? Le président de l'ASM a sa vision des choses : «Nous avons terminé cinquièmes au classement pour la troisième saison d'affilée. Cette régularité a soigné l'image de marque du club et, par conséquent, contribué à l'amélioration des recettes publicitaires. Notre budget est de l'ordre de 3 millions 200 mille dinars, dont 2 millions consacrés au football. Les quatre grosses cylindrées du championnat, qui nous devancent au classement, ont, en moyenne, cinq milliards de plus de budget. Pour ne pas se casser la figure, il faut encore rester trois ans à la cinquième place, préparer les moyens humains et financiers, avant de passer au palier supérieur», nous explique le président de l'ASM avant de nous révéler un projet ambitieux : «Nous avons un projet sportif et commercial que nous aspirons à réaliser dans le cadre d'un projet de partenariat club-mairie, comme cela se passe en France. Il s'agit de doter le complexe Abdelaziz Chtioui d'une galerie d'une centaine de boutiques et d'augmenter la capacité du stade à 12.000 places. Cela générera une rente annuelle de 4 millions de dinars. C'est un projet réalisable sur cinq ans. Si cela devait se réaliser, et on espère que ça se fera, on pourrait rêver de la troisième, voire de la première place», estime le président de l'ASM. Le projet de Maher Ben Aïssa est ambitieux. C'est tout le bien qu'on peut souhaiter à ce club sympathique.