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Pouvoirs incontrôlés
Chronique du temps qui passe
Publié dans La Presse de Tunisie le 26 - 06 - 2014


Par Hmida BEN ROMDHANE
Dans les années 1999 - 2000, trois sondages Gallup avaient démontré que 7 Américains sur 10 pensaient que les guerres menées par leur pays dans les années 1970 au Vietnam, au Cambodge et au Laos étaient « une erreur ».
Il y a deux jours, un large sondage mené par NBC News/The Wall Street Journal/Annenberg Foundation montre pour la première fois que 71% des Américains estiment que « la guerre d'Irak ne valait pas la peine d'être menée ». Il y a un an et demi, en janvier 2013, ils n'étaient que 51% à être de cet avis.
Ce qui est frappant dans ces deux sondages, c'est l'extrême lenteur avec laquelle le peuple américain se rend compte des graves erreurs commises par leurs gouvernants en matière de politique étrangère. En dépit de l'évidence, il a fallu près d'un quart de siècle pour qu'une majorité significative se forme et reconnaisse que la guerre du Vietnam était une catastrophe. Il a fallu plus de 11 ans pour que la guerre de Bush-fils en Irak soit reconnue finalement comme une guerre « inutile » que l'armée américaine n'aurait pas dû mener.
Cette extrême lenteur dans l'évaluation des résultats et des conséquences de guerres désastreuses décidées à Washington est de nature à encourager l'establishment à aller de l'avant dans une politique étrangère qui, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, a provoqué la mort violente de dizaines de millions de personnes et accentué la misère de centaines de millions.
Il faut se rendre à l'évidence que, face à l'inculture politique et à l'indifférence pathologique aux malheurs des autres dont fait preuve une large majorité d'Américains, quelques centaines de décideurs embusqués à Washington se sentent hors de toute espèce de contrôle et, ayant à la leur disposition la plus puissante machine de guerre de tous les temps, font impunément tout ce qu'ils veulent dans les régions composées de pays faibles et sans défense.
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, ce que l'on peut constater c'est que les Etats-Unis n'ont agressé que les pays dont les capacités défensives ne leur permettent pas d'atteindre le territoire américain. C'est une forme de lâcheté politique pitoyable, semblable à celle du boxeur poids lourd qui n'accepte de monter sur le ring qu'en présence d'un adversaire poids plume.
A la fin du siècle dernier et au début de ce siècle, le Vietnam et l'Irak restent les victimes emblématiques de la politique étrangère débridée et hors de tout contrôle sérieux pratiquée depuis des décennies par l'establishment washingtonien. Le plus grave, ce qui est politiquement insupportable et moralement condamnable, c'est l'irresponsabilité dont font preuve les Etats-Unis à l'égard des victimes de leur politique étrangère.
Allez faire un tour dans un magasin de porcelaine à New York. Si par imprudence vous brisez quelques articles, vous ne sortirez pas de là avant d'avoir payé la facture, car les Américains ne transigent pas sur le principe « you break it, you own it » (vous le brisez, il est à vous). Le problème, c'est qu'aux Etats-Unis, personne ne réclame l'application de ce principe dès lors que la destruction est subie par des pays entiers. Le Vietnam, conformément aux vœux du général Westmorland, fut ramené à « l'âge de pierre » et aucun compte ne fut demandé aux responsables et aucune compensation ne leur fut réclamée. Onze ans après le début de l'agression de l'Amérique de Bush contre l'Irak, ce pays, non seulement poursuit son interminable descente aux enfers, mais il est entré dans une phase de désintégration pure et simple qui met en jeu son existence même en tant qu'entité politique.
L'Irak était un pays dirigé par une dictature, certes. Mais cette dictature avait construit l'une des meilleures infrastructures, institué l'un des meilleurs systèmes sanitaires et éducatifs et assuré à son peuple l'un des plus hauts niveaux de vie dans le monde arabe. Mais, plus important que tout cela, cette dictature avait permis une coexistence, sinon harmonieuse, du moins pacifique entre les différentes ethnies et confessions qui composent l'Irak.
Aujourd'hui, les infrastructures sont détruites, le système sanitaire et éducatif va à vau-l'eau, le niveau de vie des Irakiens n'est plus très loin de celui des Somaliens. Et, pire, les différentes ethnies et confessions sont à couteaux tirés et l'Irak risque d'être taillé en pièces. Rappelons le leitmotiv de George W. Bush en 2002-2003 : « the war on terror » (la guerre contre la terreur). Onze ans après, la terreur qui sévit en Irak est bien plus terrifiante, si l'on peut dire, que celle qu'avaient semée les Mongols dans la capitale des Abbasides.
Aujourd'hui, les Mongols des temps modernes se livrent à un véritable dépeçage de l'Irak. Et que font les responsables de ce malheur biblique des Irakiens ? Ils s'apprêtent à envoyer quelques dizaines d' «experts» pour «aider» les Irakiens à s'opposer au déferlement de « Daech »...
L'incompétence affligeante des politiciens américains et l'indifférence coupable du peuple qui les a élus ont mis l'armée la plus puissante de la planète dans une drôle de situation. Elle intervient quand le monde entier la supplie de s'abstenir, et elle joue les saintes nitouches quand elle est invitée à nettoyer les débris de la casse laissée derrière elle.


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