Ne revenons pas sur la place qu'occupe le tourisme dans l'économie mondiale et dans celle de chaque pays. Rappelons seulement que des Etats réputés richissimes grâce à des ressources naturelles surabondantes et très demandées se mettent à planifier le développement de ce secteur pour les larges perspectives qu'il offre non seulement à la balance commerciale ou l'emploi, mais également à l'essor des secteurs connexes comme le bâtiment, les matériaux de construction, l'ameublement, la décoration, sans parler de l'agriculture, l'agro-alimentaire, l'artisanat, le transport, les services, etc. Le tourisme est assurément l'exemple type de ce qu'on appelle couramment une industrie industrialisante. En amont ou en aval, l'industrie touristique compose avec une multitude d'activités, le tout devant concourir à la satisfaction de la clientèle dans la diversité de ses origines, de ses goûts et de ses moyens afin qu'à chaque instant de son séjour, en tout lieu, elle contribue à la dynamique d'une activité ou d'une autre. Cet objectif que doivent s'assigner tous les opérateurs en rapport direct ou indirect avec le secteur touristique, agents économiques ou administratifs, intègrent le paramètre « tourisme » dans leur organisation et leur fonctionnement. C'est seulement de la sorte que cette activité peut devenir globalisante et fructueuse de façon optimale. Prenons l'exemple de la capitale, pôle touristique en plein essor qui draine une clientèle qui mêle groupes en voyages organisés et visiteurs individuels. Qu'ils soient installés en ville ou dans la zone touristique de la banlieue nord, ces derniers organisent eux-mêmes leur séjour, programmant visites de découverte (musée du Bardo, la Médina de Tunis, les sites archéologiques de la banlieue nord, Sidi Bou Saïd, etc.) et sorties de détente. Et ils sont de plus en nombreux à emprunter les transports en commun pour se déplacer. Les usagers réguliers, mais aussi les agents de la Transtu le savent. Et là, que se passe-t-il ? Bien souvent, ces étrangers sont confrontés à des difficultés liées à la mauvaise qualité si ce n'est l'absence de communication du prestataire de service ou de l'administration. Une synergie à mettre en œuvre Pour s'orienter en ville, le touriste ne trouve aucun plan de quartier (ou de la Médina). Les rares panneaux,qui ont été implantés, il y a bien longtemps déjà, ont disparu pour on ne sait quelle raison. On demande son chemin au quidam ou à un agent en uniforme qui renseigne plus ou moins clairement quand il peut pratiquer la langue de son vis-à-vis, alors que l'usage a consacré le plan comme mode d'orientation universel (avec l'inamovible « vous êtes ici »). Cette lacune est partagée par toutes nos cités touristiques et, au nombre de celles-ci, il faut désormais ajouter la localité de La Goulette qui voit affluer un nouveau genre de visiteurs depuis l'aménagement des nouveaux quais pour l'accueil des croisiéristes dont le nombre gonfle au fil des mois et au gré de la multiplication des escales. Il faut savoir que les paquebots qui accostent ici peuvent transporter des milliers de touristes qui, tous, ne participent pas aux circuits proposés par les agences de voyages ou aux visites-éclair de la Médina ou du Bardo proposées par des «taxistes» agréés. Certains préfèrent rester à bord, tandis que d'autres (en particulier lorsqu'ils sont accompagnés d'enfants en bas âge) optent pour un tour en ville ou dans son voisinage immédiat. Ceux-là se déplacent à pieds ou empruntent le TGM. Dans tous les cas, ils ont besoin d'une signalétique appropriée et de plans de ville. C'est seulement ainsi qu'on peut les encourager à la découverte…et à la dépense ! Ce dernier développement de l'activité touristique montre l'importance majeure de la ligne TGM dans le traitement de ce nouveau type de clientèle qui n'est encadré par aucun opérateur. Le transporteur se trouve pour ainsi dire investi de la mission de se substituer partiellement à ce dernier en fournissant à cet usager pas comme les autres non seulement le service demandé, mais aussi un maximum d'informations dont certaines sont directement liées à ce service. Nulle part vous n'avez les horaires du trafic ! Et le détail du parcours d'un terminus à l'autre ? Et les sections ? Au-delà de ce «smic», on est en droit d'attendre que les principales stations touristiques qui conduisent aux sites historiques (La Goulette, La Marsa), pittoresques (le Kram, Sidi Bou Saïd) ou archéologiques (à partir de Carthage-Salammbô) soient pourvues de plans pour orienter le visiteur et le conduire vers son objectif. A ce jour, une seule station est dotée d'un tel plan : c'est celle de Carthage-Hannibal et qui remonte à l'époque coloniale… Bien des fois, nous avons été témoins de touristes égarés qui erraient bien loin de leur destination par défaut de signalétique appropriée dans la gare même où ils sont descendus. Servir, c'est anticiper les besoins et y répondre par avance pour éviter toute déconvenue. Transtu pourrait répondre qu'elle n'est pas seule concernée, ce qui n'est pas faux. Mais, nous le disions plus haut, réussir le tourisme, c'est l'inscrire dans tous les plans et à bien plus forte raison chez ceux qui sont directement concernés. Cela n'exclut pas les synergies, loin de là. En l'occurrence, les communes riveraines, l'Office du tourisme et l'Agence de mise en valeur du patrimoine et de promotion culturelle devraient, en toute logique, être associées à une initiative de ce genre et de cette envergure. Il y va de l'image de marque de notre pays.