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Les finales de Coupe du monde inoubliables
MONDIAL 2014
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 07 - 2014

Il y a les finales de Coupe du monde dont on ne sait pas grand-chose (en gros avant-guerre), celles qui marquent surtout le pays vainqueur (1978, 1998), celles qui déçoivent (1990, 1994, 2010), celles qui auraient pu en être (1958, 1986) et celles qu'on décide de retenir. Forcément subjectif, forcément sublime.
RFA-Hongrie (3-2) : le 4 juillet 1954 à Berne
Les Allemands en parlent comme du « miracle de Berne », le reste de la planète foot comme d'un jour de pluie en Suisse et de la défaite de la plus belle des équipes. Du 14 mai 1950 au 4 juillet 1954 et cette finale de Coupe du monde, la Hongrie va rester invaincue 29 matchs. Jamais une sélection ne s'est avancée aussi sûre de sa force et de son génie que celle composée de Puskás, Czibor, Hidegkuti ou Kocsis. Un an plus tôt, le Major Galopant et son orchestre mettent une valse à l'Angleterre dans son jardin de Wembley et font comprendre à son géniteur que ce sport ne lui appartient plus. Avec son 4-2-4 et ses artistes multifonctions, cette équipe a deux décennies d'avance sur tout le monde et préfigure déjà le football total des Néerlandais. Ce Mondial 54 doit être sa consécration. On ne cherche pas à savoir s'il va s'imposer, mais comment et combien. Ridiculisée lors du premier tour (8-3), l'Allemagne s'avance en victime désignée malgré la pluie, malgré un Puskás sur une jambe, malgré les crampons vissés mis à disposition de la Mannschaft par Adi Dassler, malgré la fourberie d'un Sepp Herberger qui avait brouillé les cartes en alignant une équipe réserve lors du premier match. D'ailleurs, Puskás et cette tête brûlée de Czibor ont déjà plié l'affaire en huit minutes, croit-on. La réduction du score de Morlock deux minutes plus tard tient de la péripétie. La Hongrie a trop de marge, mais la pluie redouble et la RFA commence à croire à son destin quand Rahn égalise à la 18e. La suite est un interminable siège de la défense ouest-allemande (deux poteaux, un but refusé à Puskás). Le ver est dans le fruit et Rahn trompe Grosics d'une frappe croisée à six minutes de la fin du match. La RFA naissante a trouvé un motif pour relever la tête, la Hongrie, elle, pleure son équipe jamais sacrée. Soixante ans de larmes, de regrets et de colère quand on apprendra plus tard que « les héros de Berne » carburaient à la méthamphétamine.
Angleterre-RFA (4-2) : 30 juillet 1966 à Wembley
Oubliez Gary Lineker et sa sentence rageuse : « Le football est un sport simple : 22 hommes poursuivent un ballon pendant 90 minutes et à la fin, les Allemands gagnent. » Oubliez surtout toutes les caricatures sur ce foot teuton de « Kaisers » qui se vautre dans la victoire comme la Rome antique dans le stupre, et réduit ce beau sport à une simple et banale question d'efficacité. La plus belle finale jamais disputée par une Mannschaft, elle ne l'a pas gagnée. Pire, on (la Fifa, le juge de ligne soviétique à moustache ou encore Elisabeth II) lui a sûrement volée. Le retour au pays de Franz Beckenbauer ou Wolfgang Overath s'avéra d'ailleurs plus triomphal qu'en 1982 par exemple, quand personne outre-rhin ne vint pleurer sur l'épaule de Karl-Heinz Rummenigge. Le parcours de 1966, par contre, avait été un quasi-sans-faute, se payant même le luxe d'éliminer l'Urss de Yachine avec, en ultime consécration, de se retrouver face au pays hôte, en son temple londonien. Le trophée semblait déjà promis à la perfide Albion pour service démiurgique rendu au ballon rond, et les événements à venir sur le terrain s'annonçaient pliés d'avance, une formalité vite expédiée en attendant que sa Gracieuse Majesté ne remette leur trophée à ses sujets en crampon. L'équipe terrible emmenée par les deux géants de West Ham, Georges Hurst et Bobby Moore, n'avait donc aucune envie, ni aucun risque, d'imiter le destin funeste du Brésil en 1950. Pourtant, les Allemands s'acharnèrent à gâcher la fête et forcèrent les Anglais à mériter cette étoile autrement que par la clémence des tirages au sort. Ils ouvrirent le score, et une fois rattrapés puis menés, ils égalisèrent 2 à 2 à la 90e minute, imposant une prolongation qui fait encore trembler un peuple. Il faudra un tir sur la barre de Hurst et la décision la plus litigieuse en 150 ans d'International Board, jamais tranchée par la technologie, pour que l'Allemagne finisse par capituler. Et en perdant de la sorte, tout en grandeur et talent, ils avaient enfin permis au foot allemand d'écrire une des belles pages, certes tragique, de l'histoire du football. Bref plutôt marcher dans les pas d'Heinrich Heine que de Wagner, pour une fois.
Brésil-Italie (4-1) : 21 juin 1970 à Mexico
Si, pour tous, le jaune du Brésil symbolise la quintessence du football, c'est suite à ce match. Le Brésil avait alors deux Coupes du monde à son palmarès, l'Italie aussi. Le vainqueur de cette finale allait donc gagner plus qu'une simple « Jules Rimet » : le titre officieux de meilleure équipe de football du monde. Qui plus est s'il s'imposait d'une manière probante. Les Brésiliens ont fait mieux que ça. Une démonstration de football. Voire une révolution. Une tête de Pelé pour ouvrir le score. Une égalisation de l'Italie suite à une boulette de la défense brésilienne (histoire d'accentuer le mythe), puis la samba. D'abord Gerson d'une sacoche des 20 mètres, puis Jairzinho sur cet amour de remise de la tête de Pelé, et enfin cette passe. Cette passe du Roi pour Carlos Alberto. Et un but, l'un des plus beaux jamais inscrits, qui marquera les esprits comme peu d'autres. Il faut dire que la série de mouvements brésiliens qui l'a précédé constituait le plus bel alignement d'astres alors jamais vus sur un terrain.
RFA-Pays-Bas (2-1) : 7 juillet 1974 à Munich
On connaît la blague : ce match a duré 88 minutes de trop pour les Hollandais (en 74 on disait la Hollande)... 1-0 au bout de deux minutes ! Un péno obtenu par Cruyff puis dynamité par Neeskens promet aux Oranje le titre de champion du monde. Alors pourquoi forcer son talent ? Une passe à dix devrait suffire. Sauf qu'ils oublient qu'en corrida, c'est souvent à terre que le taureau encorne le toréador. Dont acte : l'Allemagne se réveille ! Un péno imaginaire offre à Breitner d'égaliser en douceur, puis Gerd-la-toupie donne l'avantage à la Nationalmannschaft (2-1 à la mi-temps). Le score est acquis, le match est plié, mais ça, on ne le sait pas encore. Jean de la Fontaine prend le relais en deuxième période : le lièvre/cigale hollandais va tenter de rattraper la tortue/fourmi. En vain... C'est Franz qui gagnera son duel contre Johan au terme d'une attaque-défense dantesque digne du siège de la Rochelle. En pitbull, les crocs plantés dans les mollets princiers, Vogts neutralisera Cruyff, puis Maier dans les buts fera le reste. La défaite du football total des Hollandais magnifiera pour toujours l'équipe des Pays-Bas 74 : « Dans l'histoire des finales de la Coupe du monde, nous sommes à jamais la seule équipe dont les gens se souviennent du perdant » (Johan Cruyff). Bien dit ! Pareille défaite (après pareil parcours) peut être considéré comme un titre à son palmarès. Sublime.
Italie–France (1-1 ; 5 t.a.b à 3) : 9 juillet 2006 à Berlin
Peut-être pas la plus belle des finales en termes de jeu. Mais en termes d'intensité, de scénario, d'ingrédients et d'épilogue, ce France-Italie n'a pas déçu. Pourtant personne n'attendait vraiment ces deux sélections au bout du Mondial allemand. L'Italie avait une histoire de matchs truqués dans les valises alors que la France réapprenait tout juste à jouer avec Zidane, sorti de sa retraite internationale. La finale est épique. Les coups pleuvent en début de rencontre et, sur le plus petit des contacts, Malouda gagne un péno que Zizou transforme d'une Panenka, à la limite du raisonnable. Cela marque le point de départ d'une Squadra Azzurra dominatrice jusqu'à la pause. Materazzi égalise très vite, manque de peu le doublé alors que Toni touche la barre. Nouveau changement de décor en seconde période. Les Bleus dominent physiquement — même s'ils perdent sur blessure un Vieira jusque-là impérial —, mais n'arrivent pas à tromper un Buffon extraordinaire. Zidane, en se démettant l'épaule à la 80e, convoque même, malgré lui, les douloureuses heures acromio-claviculaires du Kaiser Beckenbauer. L'Italie souffre, Pirlo essaie de maîtriser un rythme que ses coéquipiers ne suivent plus. Dans la prolongation, les hommes de Lippi marchent sur leur langue, Buffon retarde une nouvelle fois l'échéance sur une tête de ZZ. La dernière de sa carrière. Enfin, la dernière sur un ballon puisque, quelques minutes plus tard, c'est le torse de Materazzi qui prend le crâne lisse d'un Zizou coup de sang. Même en supériorité numérique, les Transalpins attendent la séance des tirs au but. Aucun loupé côté rital pour un seul dans les rangs français, celui de Trezeguet, le Français le plus craint de Buffon sur l'exercice. La veille de la finale, Trézégol s'était essayé à un tir. « Allez, ça suffit. Mets-moi le même demain et tout ira bien », avait ordonné Ray Domenech.


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