Le métier de dirigeant n'est plus un métier qui s'apprend sur le tas. On a une idée des dégâts dont le sport tunisien est victime à cause justement de l'incompétence des dirigeants à tous les niveaux. On parle donc de métier de dirigeant quand les choses se font dans les règles de l'art. Et ce métier s'apprend d'abord puis se forge au fur et à mesure. Côté apprentissage et formation (plus axé sur la théorie), ça demande encore beaucoup d'efforts pour créer une culture de l'apprentissage où l'on forme de futurs dirigeants munis d'outils modernes et scientifiques pour diriger leurs organisations sportives . C'est dans ce cadre que s'inscrit le CAMS, abréviation de «cours avancé en management du sport», organisé par l'Académie nationale olympique tunisienne. Présidée par Maha Zaoui, membre du Cnot, cette institution se distingue par rapport au passé en offrant une première session riche sur le plan contenu avec des thèmes allant de la stratégie en sport au marketing sportif, en passant par la finance, la GRH et l'événementiel. Les cours ont commencé depuis deux mois avec une session toutes les deux semaines au profit d'une quinzaine de dirigeants exerçant dans des fédérations ou clubs. Cette formation théorique en premier lieu se fait sous la direction de la «solidarité olympique» qui finance et prépare les thèmes à administrer et les cas pratiques à l'échelle internationale. Ce samedi (à partir de 21h30), la première session du CAMS se terminera en présence de tous les participants qui ont dû capitaliser tant de connaissances théoriques et pratiques en sport. Ils ont dû rédiger des études de cas sur tous les sujets étudiés, chose qui a donné plus de pertinence au CAMS. Chacun de ces participants, lui aussi dirigeant, a essayé de chercher et d'appliquer les nouvelles connaissances acquises sur son vécu. Les études de cas dans le CAMS se déroulent, d'après les organisateurs et les participants, dans un cadre interactif : il y a débat et recherche de solutions avec ouverture de nouvelles perspectives de recherche en sport. Attentes Le CAMS 2014 est un pas sur la bonne voie, celle de la gestion rationnelle et transparente des affaires sportives en Tunisie. Ce n'est pas un luxe, c'est une obligation. On ne peut plus gérer un club ou une fédération sans règles rationnelles, sans méthodologie claire. D'autant que le CIO et les instances sportives internationales vous obligent à gérer le sport comme on gère les affaires. Le modèle intuitif, amateur, avec la personnification de l'institution sportive, n'est plus d'actualité. Cette session qui va s'achever n'est pas une fin: le plus dur commencera après pour les participants, qui vont chacun retrouver le système avec ses incongruités et fatalités. On attendra que la gestion devienne plus rigoureuse pour permettre de mieux contrôler la gestion des actifs et des liquidités, et pour permettre surtout de programmer sur un, deux et trois ans. Les performances sportives sont fortement liées à la manière de gérer. Et cela s'apprend d'abord dans les règles de l'art, puis se forge par la formation et l'exercice. Du chemin encore à parcourir.