Vigilance et détermination à éradiquer le terrorisme et ses auteurs Des organisations professionnelles et économiques nationales ont condamné hier, «fermement», l'attaque terroriste survenu au mont Chaâmbi et appelé « à identifier une approche nationale pour éradiquer le terrorisme ». Pour ces organisations au nombre desquelles figurent l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica), l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap) et le Syndicat des agriculteurs de Tunisie (Synagri), il s'agit «d'un crime odieux qui vise à saper le moral du peuple tunisien, de l'armée et des forces de sécurité et faire avorter le processus de transition». Elles ont également appelé tous les Tunisiens, le gouvernement, les partis politiques, les organisations et les composantes de la société civile à «appuyer les efforts des forces de l'armée et de la sécurité dans la lutte contre le terrorisme et les terroristes et «à identifier une approche nationale pour déraciner les facteurs du terrorisme et ses causes». Pour sa part, la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect) a lancé un appel urgent à l'Assemblée nationale constituante (ANC) à «promulguer la loi relative à la lutte contre le terrorisme, dans les délais les plus courts». La Confédération générale tunisienne du travail (Cgtt) a condamné, dans un communiqué rendu public hier, l'attaque terroriste perpétré mercredi lors de la rupture du jeûne contre des membres de l'Armée tunisienne dans la zone Henchir Ettalla au mont Chaâmbi qui a fait 14 martyrs et 30 blessés. Après avoir présenté ses condoléances aux familles des martyrs, la Cgtt a appelé le gouvernement «à accorder plus d'importace au dossier sécuritaire et fournir l'Armée nationale et les forces de sûreté en équipements nécessaires pour éradiquer définitivement le phénomène de terrorisme». Elle a également appelé les partis politiques, les organisations nationales, les associations et les médias «à placer l'intérêt de la Tunisie au-dessus de toute considération et à s'unir afin d'appuyer l'Armée nationale et les forces de sûreté dans la lutte contre le terrorisme». De son côté, le président de l'Assemblée nationale constituante, Mustapha Ben Jaâfar, a exprimé sa «grande indignation» de l'attaque terroriste qui eut pour cible deux points de contrôle de l'Armée nationale au mont Chaâmbi. Il a qualifié cette opération de «lâche et ignoble», dans une déclaration publiée mercredi, y voyant «un grave développement sans précédent dans les annales des crimes et forfaits terroristes commis contre les vaillants fils de l'Armée nationale» et «un acte désespéré destiné à briser leur volonté et à saper leur moral», eux qui sont toujours prompts à défendre l'intégrité de la patrie». Le président de l'Assemblée nationale constituante a d'autre part réitéré sa haute considération aux unités militaires et sécuritaires stationnées au mont Chaâmbi, saluant les «efforts considérables» qu'elles déploient dans leurs campagnes de ratissage malgré les obstacles et les difficultés, dans le but d'éliminer les éléments terroristes et de détruire leurs sanctuaires. Ben Jaâfar a appelé les Tunisiens et les Tunisiennes à la cohésion et à rester vigilants pour faire front à pareils crimes terroristes et à tout ce qui pourrait porter atteinte à la stabilité et à l'intégrité du pays. La faute à tout le monde Quant au secrétaire général du parti Al-Massar (la voie démocratique et sociale), Samir Taieb, il a imputé la responsabilité de ce qui se passe aujourd'hui en Tunisie d'actes terroristes au gouvernement, à l'Assemblée nationale constituante et aux partis politiques. S'exprimant, hier, à Tunis, lors d'une conférence de presse, il a appelé les élus de l'ANC à accélérer l'adoption de la loi antiterroriste exhortant toutes les forces de la nation à l'union pour combattre le terrorisme. Samir Taïeb a appelé les parties parrainant le Dialogue national à hâter la tenue d'une conférence nationale sur la lutte contre le terrorisme, précisant que la priorité devra être accordée à l'application de la feuille de route, notamment en ce qui concerne la neutralité des mosquées et la révision des nominations. L'objectif, a-t-il dit, est de réunir les conditions adéquates pour organiser les élections dans les délais impartis. Le SG d'Al Massar a accusé certains partis d'obédience religieuse ainsi que des éléments takfiristes légitimés par le gouvernement de la Troïka de contribuer à la prolifération du phénomène du terrorisme. «Des groupes d'individus appartenant au courant salafiste ont fêté, mercredi, l'attaque terroriste qui a fait 14 morts et plusieurs blessés dans les rangs de l'armée», a-t-il regretté. Samir Taïeb a souligné que jusqu'à présent, la Tunisie ne dispose ni d'institution ni de cadre juridique pour combattre le terrorisme réitérant son appel à la dissolution de l'ANC qui, a-t-il dit, a achevé sa mission.