Parmi les cadeaux qu'offre le jeune homme kairouanais à sa fiancée à l'occasion de la Nuit du Destin et de l'Aïd, figurent surtout les ustensiles en cuivre (marmites, bassines, casseroles, faitouts, chaudrons, etc.). Ainsi, la rue des forgerons est envahie durant le mois de Ramadan par un grand nombre de citoyens, dont beaucoup procèdent à l'étamage des objets en cuivre. Ces artisans qui façonnent le cuivre sont attachés par leur travail à une tradition vieille comme le monde. Ils se rattachent à l'art de l'étamage et du ciselage dont les manifestations sont presque ininterrompues à Kairouan depuis plusieurs générations. Ainsi, par exemple, Mohamed Mekkaoui, grandi, ennobli par son travail, est fier de créer et d'être utile : «Le plus gros de notre boulot consiste à préparer la trousse de la mariée qui pesait dans le passé plus de 50 kg. Celle d'aujourd'hui est autour de 20 kilos. Cette baisse est due surtout au prix élevé de la matière première (le prix du kilo de feuille de cuivre est passé de 7 à 25D) et à l'invasion d'autres matériaux et métaux, tels que l'acier inoxydable, l'aluminium, la poterie et la porcelaine...». En fait, il n'est pas étonnant que Kairouan soit renommée pour son cuivre, car environ 150 familles vivent de ce secteur artisanal.