La commission chargée de déterminer les causes de l'incident regroupe des experts et des représentants de l'ANC... Et la Steg nie tout lien avec la grève générale annoncée pour les 17 et 18 courant La coupure générale d'électricité survenue dimanche vers 17h 30 et qui a touché la totalité du territoire, a été au cœur d'une réunion d'urgence tenue hier sur ordre du chef du gouvernement, Mehdi Jomâa, au palais du gouvernement à la Kasbah. Le chef du gouvernement a décidé, également, d'ouvrir une enquête pour délimiter les causes de cet incident. Selon un rapport préliminaire, une panne technique est à l'origine de la coupure d'électricité. La réunion d'urgence, présidée par le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de la Coordination et des Affaires économiques, Nidhal Ouerfelli, a vu la présence du ministre de l'Industrie, de l'Energie et des Mines, Kamel Ben Naceur, ainsi que du président-directeur général de la Société tunisienne de l'électricité et du gaz (Steg), Rachid Ben Daly. Elle a été consacrée à l'examen des causes du black-out, le deuxième du genre après celui de 2002, le jour de la finale du mondial Corée-Japon. Cette réunion a abouti à la décision de créer une commission d'enquête qui se chargera de l'investigation et de la préparation du rapport final quant à cet incident, dont l'ampleur a été d'envergure nationale. Cette commission sera composée de cadres de la Steg, d'un certain nombre d'experts indépendants relevant du secteur ainsi que de représentants de l'Assemblée nationale constituante. De même, on a décidé de lancer immédiatement une opération d'évaluation et d'audit autour de l'avancement des projets en cours de la Steg en matière de renforcement du réseau d'électrification, d'approvisionnement et de production d'énergie, et ce, afin d'accélérer le rythme de ses travaux. Aucun lien avec la grève annoncée Selon le rapport préliminaire de la Steg ainsi qu'un communiqué publié hier par la Fédération générale de l'électricité et du gaz relevant de l'Ugtt, la coupure d'électricité a été causée par une panne qui est purement technique. La Steg affirme que c'est la rupture d'un câble du réseau électrique de haute tension, d'un voltage de 225 mille volts, qui a provoqué un court-circuit. Et, en raison d'une panne mécanique au niveau d'un disjoncteur de haute tension, qui aurait dû pallier ce genre de court-circuit, il y a eu un dysfonctionnement au niveau de la station la plus proche de production d'électricité, celle de Sousse. La Steg a précisé que la coupure n'a pas été causée par un pic de la consommation, comme cela a été avancé par certaines rumeurs, puisqu'elle est survenue un dimanche et à un moment de basse consommation de l'électricité. La société a assuré aussi que son système de contrôle est l'un des plus modernes, ce qui a permis à ses techniciens de trouver rapidement l'anomalie et d'engager un retour progressif de l'électricité après seulement 15 minutes. Ce retour de l'électricité a commencé par les régions du nord-ouest et de Kasserine pour atteindre 85% du territoire vers 20h, avant de couvrir la totalité du réseau vers 21h20 : ce que la société considère comme un temps record par rapport à l'incident de 2002. Cette opération a été effectuée en coordination avec l'Algérie, qui a fourni à la Tunisie 150 megawatts. D'après la Steg, les plans d'urgence des divers secteurs vitaux, à l'instar de la défense, la santé, le transport et le raccordement en eau, ont été réactivés dimanche, et ce, par le biais degroupes électriques. Dans ce sens, elle a indiqué qu'aucun dysfonctionnement n'a été enregistré dans les divers services vitaux. Pour sa part, la Fédération générale de l'électricité et du gaz a nié les rumeurs qui ont circulé autour d'une «rupture provoquée». La fédération a dénoncé, d'autre part, ce qu'elle a appelé des tentatives de déformation de l'information de la part de certains médias, tout en indiquant que ses revendications sont légitimes et tendent à défendre la pérennité de la société nationale et de toutes ses activités.