Par-delà le résultat, c'est toute sa crédibilité que notre onze national joue à Monastir Au risque de nous répéter, Tunisie-Botswana va bien au-delà d'une rencontre des éliminatoires pour la CAN 2015 au Maroc. Bien plus que la gifle de Yaoundé face au Cameroun (1-4), c'est le souvenir du Cap-Vert qui nous revient en mémoire, avec l'élimination humiliante au bout d'une rencontre qui a révolté un pays tout entier. Loin de nous l'envie de ressasser des souvenirs douloureux pour les Tunisiens, ainsi que pour cette équipe nationale, mais il n'est pas inutile de faire ce rappel à l'heure où le onze national entame une nouvelle aventure. Ceci d'autant que nous retrouvons quelques têtes qui ont été acteurs des dernières débâcles alors que le staff technique avait tout le temps d'opérer la purge tant attendu par les Tunisiens. Aujourd'hui, l'adversaire est bon, le cadre monastirien idéal et aucune excuse pour que cette équipe de Tunisie passe à côté. Même pas pour les absences de Mikari et Abdennour, les autres solutions étant bien plus valables, surtout à l'axe central avec le séduisant duo Mohsni-Syam Ben Youssef et à gauche Ali Maâloul. Liaisons dangereuses D'ailleurs, ce n'est pas au niveau de la défense que nous nous inquiétons, ou que nous avançons quelques réserves, mais un peu plus devant. A commencer par Ragued dont nous ne comprenons pas ce statut d' «incontournable», tant à l'Espérance qu'en équipe nationale, alors que ce joueur est passé ces derniers temps par tous les états. Et sûrement pas les meilleurs. Joueur sérieux et de devoir certes, mais joueur qui évolue dans un seul et unique registre : celui de récupération du ballon. Or, le problème principal de notre onze national, c'est la relance et le soutien aux avants, car nous nous retrouvons souvent avec des attaquants isolés de leurs bases arrière et des demis qui se cachent derrière la sacro-sainte récupération. A défaut donc d'un Ragued, absent à ce niveau, nous attendons de Khazri et Ferjani Sassi qu'ils apportent cette qualité de relance et de soutien, quand ils ne vont pas chercher eux-mêmes à forcer la décision. Comme ils le font si bien dans leurs clubs. Ils devraient être aidés dans leur tâche par les latéraux et rendront à l'occasion un sacré service à Chikhaoui, qui n'est jamais aussi bon que quand les relais fonctionnent bien. Ceci pour la défense et l'entrejeu. Attaquants tournants... L'attaque, ce sera probablement Khelifa-Chermiti, soit pas d'avant-centre classique. C'est le choix du sélectionneur, mais peut-être pas le nôtre, car avec la configuration de ce onze, un joueur capable de peser sur l'axe central adverse, de le mobiliser et d'ouvrir des brèches pour ceux qui viennent de derrière, aurait été une bien meilleure idée. Ça viendra peut-être en cours de jeu avec Hamza Younès que nous avons très envie de voir à l'œuvre. Car, avec Khelifa et Chermiti, la manœuvre penchera essentiellement sur la gauche, même si Mathlouthi et surtout Khazri devraient s'occuper du flanc droit. Nous ne terminerons pas sans signaler la prise de pouvoir de Farouk Ben Mustapha dans les bois. Pour avoir un peu dormi sur ses lauriers, Ben Chérifia se retrouve aujourd'hui second gardien. Il devrait réagir et c'est tout bon pour cette équipe nationale qui, au moins, n'a pas de problème de gardien. C'est toujours ça de pris, en attendant d'avoir un entrejeu et une attaque... Formation probable Ben Mustapha Mathlouthi Maâloul Ben Youssef Mohsni Ragued Sassi Chikhaoui Khazri Khelifa Chermiti