La campagne électorale en prévision des législatives doit démarrer le 4 octobre prochain et se poursuivre jusqu'au 24 du même mois. Le dévoilement des programmes doit respecter la date prévue par la loi «Où sont les programmes, particulièrement économiques, des partis qui aspirent à la confiance des électeurs pour s'installer au palais du Bardo ?» «Qu'est-ce que les quelque 70 candidats au palais de Carthage se proposent de faire pour mériter nos votes?» Deux questions récurrentes qui se répètent à longueur de journée dans les médias et l'opinion publique, notamment parmi les citoyens initiés qui suivent à la loupe les débats télévisés où les candidats préfèrent s'invectiver, changer les accusations les plus gratuites au lieu d'éclairer les Tunisiens sur leurs programmes ou orientations, lesquels demeurent la grande inconnue de ce grand bal électoral. Seulement, il reste une donnée que beaucoup semblent ignorer, ou à laquelle ils n'accordent pas l'importance qu'elle mérite : que prévoit la loi électorale du 26 mai 2014 à propos des conditions dans lesquelles doit se dérouler la campagne électorale en prévision des élections législatives et, plus particulièrement, à quel moment les candidats ont-ils le droit de dévoiler leurs programmes afin de ne pas être accusés de faire campagne avant les délais légaux ? Et, au cas où ils enfreindraient des dispositions de la loi électorale, qu'est-ce que l'Isie peut décider à leur encontre ? C'est le 4 octobre prochain que tout peut être dévoilé Le Pr Amin Mahfoudh, expert en droit constitutionnel, est affirmatif: «La campagne électorale des législatives démarre le 4 octobre prochain et se poursuit jusqu'au 24 du même mois, le samedi 25 octobre étant considéré comme jour de silence électoral. La loi électorale est claire et précise : les programmes politiques et économiques sont à dévoiler aux électeurs avec le démarrage officiel de la campagne électorale». «Malheureusement, poursuit-il, avec la pression de la rue et la volonté des médias de chercher à tout prix l'information qui assouvisse la curiosité des lecteurs, on s'est retrouvé dans une ambiance de campagne électorale qui ne dit pas son nom, où des candidats à la députation, en particulier dans les régions, vont jusqu'à détailler les actions qu'ils vont entreprendre au cas où ils seraient élus. En parallèle, les responsables des partis politiques multiplient, à l'échelle nationale, les conférences de presse et se bousculent sur les plateaux TV pour promettre aux Tunisiens monts et merveilles». Le Pr Mahfoudh reconnaît, tout de même, que l'opération d'encadrement en cette période dite période de précampagne «est très difficile, puisqu'il est pratiquement impossible d'empêcher les journalistes d'exercer leur métier comme ils l'entendent ou de contrôler les réseaux sociaux ou les sites internet ainsi que les blogueurs. Sauf que l'Instance supérieure indépendante des élections (Isie) dispose d'un pouvoir décisionnel qui lui permet d'attirer, au moins, l'attention de ceux qui ont commis des dépassements et de les inviter à respecter la loi électorale». Reste une interrogation : l'Isie, qui a excellé jusqu'ici dans des domaines qui ne sont pas de son ressort (intervention auprès du ministère de l'Intérieur pour aider les citoyens ne disposant pas de carte d'identité à en avoir ou interprétation exclusive de la loi électorale à propos des signatures non légalisées des parraineurs des candidats à la présidentielle) est tellement occupée qu'elle n'a plus le temps pour s'apercevoir que la campagne électorale a déjà commencé avant qu'elle n'en annonce le coup d'envoi.