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Le déficit budgétaire sera ramené cette année à 5,6%
Entretien avec Nidhal Ouerfelli, ministre auprès du chef du gouvernement chargé de la coordination et du suivi des affaires économiques
Publié dans La Presse de Tunisie le 27 - 09 - 2014

Le gouvernement actuel doit passer la main après les législatives. Le temps des bilans a sonné. Surtout dans la cacophonie ambiante qui s'amplifie sous l'effet des campagnes électorales. Nidhal Ouerfelli, ministre auprès du chef du gouvernement, chargé de la Coordination et du suivi des affaires économiques, répond en évitant soigneusement les mots qui fâchent. Il se dit indépendant du reste et n'a pas encore choisi pour qui voter. Entretien
Aviez-vous la légitimité d'organiser la conférence internationale sur les investissements? Cette conférence a présenté un modèle, des projets, une vision qui engagent l'avenir alors que vous êtes censé passer la main très bientôt...
La conférence «Start-up democracy» a été une réussite. Nous sommes un gouvernement transitoire dont la durée est limitée, c'est vrai. Néanmoins, l'objectif de cette conférence était très important en cette période des élections. Il nous faut concrétiser la confiance de l'ensemble des acteurs économiques et financiers, tunisiens et étrangers, et les impliquer davantage. Si les investisseurs vont faire confiance, l'investisseur local sera d'autant plus motivé. La présence d'un nombre aussi important de partenaires de très haut niveau démontre la confiance portée à la dynamique de transition tunisienne.
L'objectif de cette conférence était de démontrer que la Tunisie post-révolution est l'un des rares pays en transition à avoir des visions claires, particulièrement en matière économique. Par ailleurs, une transition constitutionnelle est achevée, une transition politique en cours, ce qui reste c'est le volet économique à parachever. Pour ce qui est de la légitimité, nous n'avons pas eu le choix la légitimité c'est la situation de la Tunisie qui nous la procure.
Vous avez poursuivi la politique de l'emprunt à l'étranger. Vous savez que c'est une option qui est critiquée, on parle d'abdication de la souveraineté de la Tunisie sur ses choix économiques...
S'il y avait d'autres possibilités pour éviter l'emprunt, ce gouvernement n'aurait pas hésité à les adopter. Que ce soit l'emprunt à l'échelle nationale ou à l'échelle internationale, ces décisions sont liées à la situation financière du pays. Ce n'est pas lié à un gouvernement ou à ceux qui ont précédé, c'est lié à un modèle de développement qui a montré ses limites, particulièrement ces dernières années.
Ce qui s'est aggravé après la révolution, car l'on s'est occupé plutôt du processus politique, de la transition au niveau social. Les questions économiques ont été relativement négligées. D'autant plus qu'avec les problèmes liés à la révolution, les revendications sociales, le manque de productivité, on s'est retrouvés dans un modèle qui favorise la consommation. Le recours à l'emprunt a été presque une obligation, ces trois dernières années.
Avec l'emprunt, il y a des directives imposées par les institutions internationales. C'est en tous les cas ce que certains vous reprochent...
Avec un déficit budgétaire qui allait frôler les 9% du PIB et aucune mesure prise en l'année 2013-2014, avec un déficit devenu structurel dans les finances publiques, le recours à l'emprunt à l'échelle nationale ou internationale était une obligation. Par ailleurs, ce ne sont pas des directives, mais des engagements de la Tunisie envers ces bailleurs de fonds ou institutions internationales. C'est comme dans une banque qui prête de l'argent moyennant des garanties. Derrière l'emprunt, les institutions cherchent à avoir des éléments qui garantissent le redressement de l'économie, et le remboursement du crédit par la suite. Autrement, ce sera un cercle vicieux, l'emprunt entraîne l'emprunt, accompagné d'une situation d'austérité qui entraînera à son tour une faible croissance, voire une croissance négative. Ces institutions internationales ne viennent pas dicter des programmes, mais ce sont des programmes qui sont proposés par l'Etat tunisien auprès de ses bailleurs de fonds pour accéder à l'emprunt. Après négociation, ces propositions se transforment en engagements de l'Etat tunisien vis-à-vis de ses bailleurs de fonds.
Le problème de l'emprunt, c'est de savoir l'utiliser, de ne pas trop s'endetter au-delà de ses capacités de remboursement et des capacités de l'économie. Et surtout de ne plus se retrouver dans des situations comme celle-ci, avec un déficit budgétaire abyssal, qui réduit la capacité de négociation du pays.
D'après ce qui se dit, à cause de ces emprunts, les pauvres sont devenus plus pauvres et les riches plus riches
L'emprunt a juste pour objectif d'équilibrer les finances publiques.
-Sommes-nous encore dans un déficit à hauteur de 9% ?
S'il n'y avait pas eu la loi de finances complémentaire 2014, le déficit budgétaire aurait atteint les 9%. Maintenant, grâce à ces mesures, il sera à 5,4 ou 5,6%.
-Sommes-nous sur la bonne voie aujourd'hui ?
En tous les cas, passer de 7% à 5,6% signifie que nous sommes sur le bon chemin. Cependant, il faut admettre que la situation des comptes publics et notamment des finances publiques, reste préoccupante, relativement difficile. Vu, premièrement, que la productivité n'est pas revenue à son meilleur niveau, c'est l'élément clef de la reprise économique. Deux, il n'y a pas eu un retour au niveau de l'investissement, qui est le cœur de la dynamique économique. Grâce à l'investissement, il y a création de la valeur économique, grâce à la création de la valeur économique, il y a la création de la richesse et grâce à la création de la richesse, il y aura de l'employabilité. Or, s'il n'y a pas ce cercle vertueux, on ira vers l'autre sens, les pauvres s'appauvrissent, c'est un cercle vicieux.
Est-ce que les usines continuent à fermer et les capitaux à quitter le pays ?
La Tunisie reste attractive et je crois fortement au potentiel économique de notre pays. Aujourd'hui, le marché tunisien reste compétitif, par rapport aux pays voisins, notamment le Maroc. C'est pour cette raison que nous n'allons pas vers une érosion ou un déplacement de nos capitaux vers l'étranger. Compte tenu de la situation par laquelle est passée la Tunisie, ce qui s'est passé sera dépassé, il est en voie d'être dépassé. Des capitaux qui ont quitté la Tunisie, certains sont revenus. Il y a des investisseurs pendant ces trois années qui continuent à investir. Cela reste insuffisant, toutefois, il faut améliorer l'investissement et le rendre au cœur de la dynamique économique.
Vous parlez sans cesse d'assainissement du secteur bancaire, est-ce possible sans rendre des comptes, sans que ceux qui ont contracté des crédits faramineux auprès des banques tunisiennes, notamment publiques, ne remboursent ? Comment se portent les banques publiques maintenant ?
Le gouvernement a pris une orientation claire pour l'assainissement, c'est la réforme du secteur bancaire. Cette réforme date de plus de deux décennies, actuellement et pour la première fois, avec ce gouvernement la réforme est entamée. Ce qu'on ne perçoit pas, c'est que le pays a réellement basculé dans les réformes. La fiscalité, la compensation et aussi le système bancaire. Actuellement, à l'ANC sont en cours d'examen quelques lois relatives à l'assainissement du secteur bancaire mais pas uniquement. C'est une réforme globale conduite par une stratégie présentée par le ministère des Finances basée sur 5 axes essentiellement. Le premier axe est lié à la « Bad Bank » qui est lié aux actifs pourris.
-Ma question vise la reddition des comptes, Monsieur le ministre, et vous l'avez compris.
Je ne reviendrai pas à la reddition des comptes, je vous réponds clairement. Mais je dis qu'il y a une stratégie placée actuellement dans le cadre de la réforme....
-Pourquoi préférez-vous ne pas reponde à cette question ?
Je vous donne ma réponse à moi concernant la réforme du système bancaire. Vous m'avez parlé d'une partie de la réforme bancaire, moi je parle de la réforme bancaire globale dont l'une des composantes essentielles, c'est la loi de recapitalisation des banques ainsi que la loi sur l'AMC, «Asset management company».
Avez-vous respecté les termes de la feuille de route en matière de nominations partisanes ?
L'une des principales priorités de notre gouvernement, c'est la tenue des élections législatives et présidentielle. Je pense que le gouvernement a fait beaucoup d'efforts à ce niveau. Les nominations ont été revues à travers des objectifs clairs ; en ce qui concerne les postes qui sont en lien direct ou indirect avec les élections, il a fallu respecter trois principes : la neutralité politique, la compétence, l'intégrité. Dans les différents ministères, les nominations ont été revues à travers le prisme de ces trois critères. D'un autre côté, il faut faire évoluer les mentalités, on n'est pas là non plus pour expulser telle ou telle coloration politique.
-Des personnes occupent des postes sensibles dont la coloration politique est connue et qui gardent encore leurs postes jusqu'à présent
Pour les postes qui sont en lien direct avec les élections, et qui ont une influence, les trois critères dont essentiellement la neutralité politique ont été pris en compte. Pour les postes qui ne sont pas en lien avec les élections, ce n'est pas une chasse aux sorcières, cela relève de la responsabilité du ministre en charge du secteur. C'est à lui de décider en fonction de la compétence et la propreté, la coloration politique ne vient qu'en troisième lieu. Je voudrais faire passer un message à travers votre question, nous devons aujourd'hui dans le cadre des postes de la fonction publique, faire en sorte d'éliminer toute forme de partisannerie dans la réalisation d'un projet professionnel. Il faut être professionnel, il faut mettre de côté sa coloration politique.
-Oui, mais ça c'est l'idéal
Il faut absolument qu'on aille vers cela et ce n'est pas un idéal, nous allons entrer dans une phase d'alternance.
Cela pourrait être respecté, si l'on tenait compte au moment des nominations, des diplômes, des critères de la compétence et de l'expérience. Or quand elle accède aux affaires, chaque partie nomme son personnel et ses alliés. Qu'en pensez-vous ?
C'est la responsabilité du ministre en charge du secteur de tenir compte de la compétence mais également de l'honnêteté de la personne. Si les critères sont vérifiés, la coloration politique ne doit pas empêcher d'accéder à un poste ou de le garder. C'est ce qui fait la richesse de notre administration
Puisque le chef du gouvernement Mehdi Jomaâ ne va pas se présenter, certains membres de son équipe, vous par exemple, peuvent-ils être reconduits dans le futur gouvernement ?
C'est très simple, il y a un engagement moral qui est inscrit dans le cadre de la feuille de route, aucun membre du gouvernement, ni le chef du gouvernement lui-même, ne se présente aux élections législatives et présidentielle. Nous avons pour mission de finir cette période transitoire, et de mener à bon port notre bateau Tunisie.
- Après, on verra ?
Après je resterai à la disposition de l'Etat. Personnellement, je rentrerai chez moi à côté de ma famille.
Etes-vous proche d'un parti ?
Je suis indépendant. Si quelqu'un peut prouver le contraire, ou que j'ai adhéré à tel ou tel parti, eh bien qu'il le prouve.
-Vous êtes aussi un électeur. Avez-vous des préférences donc ?
Je n'ai pas de préférences, je n'ai pas donc décidé, vous me posez une question, alors que pour le moment
Je ne vois même pas les programmes de chaque parti?
-Vous devez avoir une petite idée sur les candidats et les programmes ?
Je suis ingénieur et je reste relativement rationnel dans ma prise de décision. Ce sera en fonction du programme qui montrera le plus d'intérêt à notre chère patrie.
Pas de choix pour le moment? Ce n'est pas l'obligation de réserve qui vous empêche de révéler votre choix ?
En toute honnêteté, et jusqu'à aujourd'hui je n'ai pas fait de choix clairs. J'attends les programmes et ferai ma propre analyse. Je déciderai ensuite.


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