NATIONS UNIES (Reuters) — Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté hier une déclaration condamnant l'"attaque" qui a provoqué le naufrage en mars dernier d'une corvette sud-coréenne. Mais, concession apparente à l'endroit de la Chine, alliée de Pyongyang, le texte ne va pas jusqu'à condamner explicitement la Corée du Nord, mise en cause par Séoul. Le texte, approuvé par l'ensemble des 15 membres du Conseil, exprime la "profonde inquiétude" du Conseil de sécurité face aux conclusions d'une commission d'enquête internationale qui a incriminé la Corée du Nord, mais il prend aussi note du démenti opposé par Pyongyang, qui a rejeté toute responsabilité dans lenaufrage du Cheonan. Selon la Corée du Sud, la corvette a été touchée par une torpille nord-coréenne avant de sombrer, dans la nuit du 26 mars, entraînant 46 marins sud-coréens dans la mort. Séoul avait saisi le Conseil de sécurité de l'Onu, le 4 juin, en réclamant des mesures pour dissuader "toute nouvelle provocation nord-coréenne". La rédaction de la déclaration du Conseil de sécurité a été ralentie par la Chine, qui rechigne à voir son influence sur Pyongyang décliner au moment où le numéro un nord-coréen, Kim Jong-il, commence à préparer sa succession. L'emploi du mot "attaque" et la conclusion selon laquelle l'incident "met en danger la paix et la sécurité dans la région et au-delà" semblent exclure que le naufrage du Cheonan ait été accidentel. Le Conseil de sécurité salue enfin la réaction mesurée de Séoul après le naufrage et a appelé au maintien de la paix et de la sécurité dans la péninsule coréenne, allusion probable aux menaces lancées par la Corée du Nord de répondre militairement à toute action de l'instance onusienne.