Ras Jebel La région de Ras Jebel n'a pas vécu l'Aïd El Idha comme tout le reste des régions et comme à l'accoutumée. Après avoir été longuement mise à sec pendant le mois de Ramadan dernier, la population de Ras Jebel, Rafraf, Sounine, Ghar El Melh, Aousja, Zouaouine, Métline, Laâzib, Menzel Jemil, Zarzouna, a été durement déstablisée par la coupure subite de l'eau de robinet. Coupure qui a donné du fil à retorde particulièrement aux ménagères qui n'ont su quoi faire dans des cuisines abattues par les abats, les pattes et les têtes encore saignantes de moutons. Et aussi dans des toilettes en mal de toilette, où seuls les insectes sont massivement de la fête ! Et ceux résidant non loin de la côte ont dû se rabattre sur l'eau salée de la Méditerranée pour nettoyer leurs salles de bain et leurs wc. Et aussi, en cas de strict besoin, effectuer le prélavage des ustensiles de cuisine et des assiettes sales accumulées dans l'évier... Du couscous au «osbane» à temps malgré le contretemps Hajja Fatma, l'une des ménagères les plus méticuleuses de Ras Jebel et ne badinant pas avec les traditions ancestrales, nous révèle son désarroi devant la «grève sauvage» de son robinet. Nous confiant aussi avoir défié le contretemps si malencontreux, le jour de la fête du «méchoui» et du «kadid». Et nous dit, le sourire triomphal aux lèvres, avoir réussi, contre vents, marée et sécheresse du robinet, à faire réunir toute la famille autour d'un «tebsi» de couscous au «osbane». «Rien, ajoute-t-elle, ne m'a empêchée de nettoyer ma «dawara» à temps, pour cuire mon couscous ancestral et nous en régaler à temps, selon les impératifs de nos traditions». Et, toute fière de sa réussite, elle nous précise avoir assuré le prélavage de tout le «bazar» à l'aide de l'eau de mer, un désinfectant idéal. Quant au reste de l'opération, il a été accompli grâce à ses bonnes réserves d'eau plate, stockées dans ses armoires. «A Ras Jebel, il faut toujours couvrir ses arrières». Car, l'eau de robinet est lunatique et d'une «régulière irrégularité !» Et elle est capable de sales tours aux moments de sa défaillance. Je cite les jours de jeûne, de canicule, de l'Aïd El Kebir, etc. Cela a été souvent le cas dans notre ville et dans les localités avoisinantes. Et sans une armée de réserves de bouteilles, nul ne saurait s'en sortir. Du faible débit... à la coupure Par ailleurs, il est à préciser que la déconvenue générale de la population de Ras Jebel a commencé le jour de l'Aïd par un débit excessivement faible de la distribution d'eau, défavorisant les zones urbaines situées en hauteur et les résidents des étages supérieurs des immeubles. En fin d'après-midi, il y a eu coupure générale. Cela a duré jusqu'aux dernières heures de la deuxième journée de l'Aïd (dimanche). Renseignements pris, à titre informel, auprès de certains agents de la Sonede, il s'est avéré que l'une des armoires principales fonctionnant à El Azib a été brusquement mise hors service par la foudre, samedi en début de soirée. On nous rassure que les équipes techniques régionales de la Sonede ont pu remédier à la situation au bout de longues heures d'efforts. Seulement, la distribution de l'eau n'a repris que tardivement. «Etant donné, nous précise-t-on, qu'il faut du temps pour que la canalisation atteigne un niveau de remplissage permettant un pompage normal». Aux grands maux, les grands remèdes Cela dit, les installations de la Sonede dans la région de Ras Jebel mériteraient un entretien particulier. Le mal chronique nécessite une thérapie coûteuse et des investissements onéreux. Soit. Car, mettre le paquet pour en finir une fois pour toutes à cette situation ( qualifiée par tous d'intolérable) coûterait à la collectivité moins cher que les palliatifs à petits frais, opérés à la va-vite, par-ci et par-là, d'une manière répétitive et d'une portée très limitée.