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Connaissez-vous le Belvédère ?
Lieux de mémoire
Publié dans La Presse de Tunisie le 10 - 07 - 2010

A la sortie de la porte de Bab-El Khadra et sur le chemin de l'Ariana, juste après le cimetière «Sidi Sofiane» où reposait, d'après Châteaubriand, le dernier des Abencérage (le cimetière est devenu le lycée Bab El-Khadra), des vergers s'étalaient à perte de vue, jusqu'aux collines de Ras-Ettâbia. Ces vergers dits «vergers de Bent Errai» sont devenus le «Parc du Bélvédère», après qu'un arrêté municipal en ce sens eut été promulgué en 1892.
Le conseil municipal de Tunis a adopté, en effet, le projet d'aménagement proposé par M. Joseph Lafocarde, architecte-paysagiste et jardinier en chef de la Ville de Paris.
Les travaux débutent donc en 1894 et s'achèvent en 1897 sous le mandat du résident général Millet. Cependant, le parc restera fermé pendant dix ans, afin de permettre aux plantes et aux arbres de se développer convenablement avant d'accueillir le public.
Cela n'a pas empêché le parc de connaître plusieurs agressions expansionnistes des constructions. Des parcelles ont été extirpées du parc et exploitées à des fins immobilières.
La première bâtisse qui a vu le jour après le décret municipal était sans doute le «Casino» qui est devenu, après l'Indépendance, Centre d'art vivant, puis le mess des officiers de l'armée.
Par la suite, c'est l'Institut Pasteur qui a été érigé, suivi de l'Institut de l'agronomie, la clinique Saint-Augustin, la piscine municipale, le stade «Géo André» (actuellement Chedly Zoutien) et puis ce fut au tour des quartiers résidentiels, à savoir Mutuelleville et Franceville.
Après l'Indépendance, une deuxième vague de grignotage fut entamée et d'autres bâtiments verront le jour, tels que l'hôtel Hilton (actuellement Sheraton), la clinique Ettaoufik, le siège des scouts et d'autres institutions sportives et administratives.
L'éveil de la conscience d'un groupe de citoyens volontaires aboutit à la fondation en 1989, avec l'aide de la municipalité de Tunis, de l'Association des amis du Belvédère (AAB) qui s'emploie à préserver le «dernier carré». Cette association se fixe pour objectif, la sauvegarde de l'équilibre écologique du parc et son animation en intégrant des activités créatives et éducatives.
L'AAB se distingue notamment par une action menée dès les débuts de son existence pour faire avorter un projet de passage rapide à travers le parc, la X4. La «balafre» a été évitée de justesse et le respect de l'intégrité du parc est devenu une priorité pour l'AAB qui tente depuis quelques années de classer le parc en tant que patrimoine à l'échelle nationale et internationale.
Mais le parc, qui était suburbain (en dehors de la ville) est aujourd'hui un parc urbain à cause de la prolifération des cités tout autour. De ce fait, il est aujourd'hui considéré comme le véritable cœur battant de la ville et le dernier rempart permettant à la nature de résister aux assauts des constructions et à la progression rampante du béton.
Les 110 ha qui sont restés procurent un véritable équilibre naturel, de bio-diversité et d'activité socioculturelle. Selon des experts français, le parc du Belvédère est l'un des plus beaux parcs urbains de la Méditerranée. Le point culminant du parc se présente sous forme de plateau et se situe à 80 mètres d'altitude. Il offre un angle de vue de 160° sur Tunis.
Mais c'est indéniablement la table dite «table d'orientation», du nom d'une stèle de marbre qui était posée sur un socle en béton et qui indique les directions d'un angle de vue de 180°. Cette table se situe à 60 mètres d'altitude et offre une vue imprenable sur le lac de Tunis et la banlieue nord.
La coupole «Kobba», cet ancien kiosque à musique du palais de la Rose à La Manouba (actuel musée militaire) offre un angle de 100° de visibilité et de bonheur.
Ce monument restauré en 1992 par l'Association de sauvegarde de la Médina, avec le concours de la municipalité de Tunis, comporte une collection de 15 types de céramique arabo-andalouse.
L'AAB envisage de créer autour de cette coupole un jardin andalou (avec fontaine type Al-Hamra) afin de mieux mettre en valeur le monument et son cadre historique et civilisationnel.
Le zoo constitue une étape fort importante dans la visite du parc. Coquet et attrayant, sa faune sauvage très diversifiée fait la joie des milliers de visiteurs qui y affluent chaque jour.
Il abrite un autre monument historique, la «Midha», une ancienne salle d'ablutions du XVIIe siècle restaurée et convertie en club nature pour enfants.
Autour du zoo, un superbe lac artificiel du centre duquel jaillissent des jets d'eau que les clients du café-maure situé dans un «îlot» admirent en sirotant du thé. En plus des oies qui amusent les observateurs, le lac héberge en hiver des oiseaux migrateurs. Dommage qu'il soit vidé pour entretien à des moments inopportuns car cela risque de nuire aux comportements et habitudes de ces oiseaux.
La pépinière est aussi une composante très importante du parc. Elle comporte plus de 80 espèces végétales différentes. La création du jardin des plantes est considérée comme le prolongement naturel des activités de la pépinière. Ces deux espaces qui se jouxtent, sont destinés à promouvoir une dynamique éducative dans les domaines qui touchent à l'écologie et à l'environnement.
Tout à côté, la «bibliothèque verte» constitue un espace de culture environnementale unique en son genre avec plus de 500 monographies spécialisées.
Point de départ d'un circuit naturel, qui comporte près de 25 panneaux éducatifs, la bibliothèque est aussi la première étape d'un projet environnemental intégré qui comporte notamment un poney-club, une ferme pour enfants et un jardin de papillons.
Outre le circuit nature, d'autres circuits ont été aménagés au parc du Belvédère. Il s'agit bien évidemment du parcours de santé avec 8 stations de préparation physique et le circuit automobile qui a servi récemment à accueillir le 2e Grand Prix historique de Tunisie (rallye de voitures anciennes). Rien d'étonnant à cela, la première fois que les parcours du Belvédère ont été asphaltés, ce fut à cause du circuit automobile qui a été organisé en 1927, et dont le grand pilote Nuvolari fut le vainqueur (1er Grand Prix).
D'autres parties du parc suscitent la curiosité et rappellent un passé proche telles les «grottes», ces fameux tunnels entourés de légendes et de mystères et qui sont, en fait, des bunkers aménagés par les troupes allemandes lors de la Seconde Guerre mondiale.
Sa visite est toujours agréable que ce soit en famille, lorsque les enfants veulent coûte que coûte jouer dans les branches du fameux arbre de Tarzan (un ficus macrofil) ou en solitaire en quête d'inspiration que seule la nature peut procurer.
Pour les retraités, c'est le lieu idéal où l'on peut à la fois profiter d'une bonne oxygénation et laisser libre cours à ses souvenirs.
Ne parlons pas des sportifs qui se mesurent à chaque foulée avec cette force de la nature. Cela dit, il faut convenir que le parc mérite un peu plus d'attention, notamment en matière d'aménagement, car il comporte beaucoup de lacunes et il est temps d'y remédier. L'on citera à titre d'exemple, les points d'eau potable, des bancs, de l'éclairage et — pourquoi pas? — un garde-champêtre qui veillerait au respect de l'environnement.


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