Dans 30 ans, tous les arbres du parc mourront, si l'on n'anticipe pas le désastre ! - L'Association des Amis du Belvédère (A.A.B.) fut créée en 1989 ; ses principaux objectifs sont la sauvegarde de l'équilibre écologique du parc, tout en répondant aux besoins de ses visiteurs ; l'animation du parc en intégrant des activités créatives et éducatives et l'incitation à la création à Tunis et dans d'autres villes du pays d'espaces verts et de parcs urbains semblables à celui du Belvédère. Nombreuses sont ses activités et ses réalisations: nous en citerons, juste pour l'exemple, la création de l'Ecole d'Education Environnementale (sur 2000m2), l'organisation de grandes manifestations, d'actions de sensibilisation et d'information et de grands travaux d'aménagement et de restauration. Parmi les projets réalisés par l'Association : en 1988, la fresque murale au stade Zouiten (avec la collaboration des étudiants de l'Institut Technologique d'art, d'architecture, et d'urbanisme de Tunis), en 1990, le parcours de santé (avec l'appui de la Ville de Tunis), en 1992, la restauration de la coupole avec le concours de la municipalité de Tunis et en 1995, la création de la bibliothèque verte riche de 500 monographies et ouvrages de référence. Mais le projet le plus récent est le Jardin des plantes pour l'adoption duquel l'Association a milité et dont les travaux sont en cours d'achèvement. Comme une peau de chagrin Nous avons rencontré, l'actuel président de l'Association M. Zinelabidine Benaïssa (universitaire) et Mme Emna Charfi, ex-présidente et actuellement membre de l'Association. Ils nous ont tous deux entretenu plus longuement des réalisations de l'AAB et surtout des difficultés qu'elle rencontre pour être à la hauteur de sa noble mission et pour atteindre ses objectifs. « Nous avons initié, proposé et même exécuté divers projets à l'intérieur du parc, comme l'aménagement du lac artificiel (oxygénation, pompes, jets d'eaux etc.), la transformation et l'embellissement de toute l'aire située en face du zoo, nous avons contribué également à la construction du muret qui longe le lac artificiel et qui a complètement modifié le comportement des visiteurs avec l'espace et ses pensionnaires. La municipalité de Tunis répond souvent présente quand nous la sollicitons. Mais pour vous dire la vérité, il nous est difficile de nous faire écouter par les décideurs. Nous sommes de plus en plus démotivés ; heureusement que nous nous consolons de nos déboires avec les enfants qu'accueille notre Ecole d'Education Environnementale. C'est triste de constater que, depuis quelque temps, le parc du Belvédère perd régulièrement une nouvelle portion de son territoire, et le rétrécissement est nettement visible sur le site de Google Earth. Il importe par ailleurs de dire que si l'on n'en prend pas soin, tous les arbres du Belvédère mourront parce que le sol y est complètement épuisé. D'autre part, l'arrachage des sous-bois que l'on entreprend dans le parc pour des raisons de visibilité nuit grandement à la croissance et à la survie de certains arbres qui en dépendent. » Manque de moyens Pour ce qui est de son financement, l'Association des Amis du Belvédère compte sur diverses subventions et aides émanant de la Ville de Tunis, du ministère de l'Environnement et du Développement Durable, de certains particuliers et surtout sur les fonds internationaux qui lui parviennent dans le cadre de grands projets. « Cependant, ajoute Mme Charfi, en l'absence de convention de partenariat avec la Ville de Tunis, il nous sera difficile de drainer ces fonds. » Cela dit, l'association compte aussi sur ses propres ressources : ses rentrées d'argent proviennent entre autres des visites guidées et de la vente de certains produits du parc. En effet, l'AAB organise tous les deux ans, avec le concours de partenaires publics et privés, une campagne oléicole (cueillette, presse, mise en bouteille et vente d'huile) qui lui rapporte des fonds encourageants : la dernière en date (novembre 2009-janvier 2010) nécessita 354 jours de travail et permit de vendre près de 200 litres d'huile. « Je ne peux pas dire que c'est une huile bio, reconnaît Mme Charfi, mais au moins, c'est une huile bel et bien naturelle ». Signalons enfin que l'AAB organise aussi des ventes de miel.