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Richesses et misère d'une région !
Nord-Ouest
Publié dans La Presse de Tunisie le 18 - 10 - 2014

Aux richesses sans pareilles, le nord-ouest n'a jamais eu sa chance depuis l'indépendance dans les multiples plans de développement. Pourtant, tout y est pour qu'il occupe la place qui est la sienne.
Le taux le plus élevé de vieillissement de la population a été enregistré dans le gouvernorat du Kef, à l'issue de l'avant-dernier recensement et cela veut tout dire sur l'état de misère des habitants de cette région.
Grenier et réservoir d'eau du pays, le Nord-Ouest, en dépit de ces atouts et de bien d'autres, demeure une région arriérée par rapport au reste du pays. Avant l'indépendance, le sort que le colonisateur lui avait réservé était bien meilleur que celui de la période post-indépendance, pour des raisons bien évidentes, qui ont trait aux richesses qu'il recèle. Les deux tiers des céréales sont produits dans les quatre gouvernorats de cette région. Les fourrages aussi, l'oliveraie est la plus importante du pays avec des millions de pieds, le maraîchage grâce à la riche vallée de la Medjerdah et des grandes quantités d'eau des affluents de cette rivière assurent au pays au moins la moitié de ses besoins en légumes, en pastèques en melons et le tiers de la tomate destinée à la transformation.
L'élevage est l'une des activités les plus développées avec les étendues des prés et la disponibilité des fourrages et des légumineuses-aliments pour bétail. Les forêts les plus denses et les plus riches couvrent des dizaines de milliers d'hectares au Mogoôd, dans la Khroumirie et de nombreuses autres montagnes, Bargou, Aïn Jemala, avec une variété d'espèces sans pareil dans le reste du pays, chênes-lièges, pin d'Alep, pin maritime (espèce noble et rare), eucalyptus, romarin, avec une faune aussi variée que les bois où elle vit.
Une variété de richesse
inégalable !
Les plus grands barrages se trouvent dans cette région : Mellag, Béni Mtir, Siliana, Sidi El Barraq, Sejnane, Sidi Salem. Les eaux de ce dernier grâce à son lac réservoir qui couvre plus de 5.000 hectares et aux canalisations et conduites construites, vont jusqu'au Cap Bon. Une grande partie de l'eau potable qui alimente le Grand-Tunis en provient.
Le Nord-Ouest, c'est aussi les gisements miniers, le phosphate à Sra Ouertane au Kef, le fer à Jérissa, Lakhouet, Kalaâ Jarda (rebaptisée Kalaâ Khasba sans qu'elle le soit réellement), Faj El Hdoum et Tamra (fermés).
Ces grandes richesses n'ont pas échappé à la rapacité de la puissance coloniale qui a tout mis en œuvre pour les exploiter, avec trois tracés de voies ferrées (Tunis-Tabarka, Tunis-Ghardimaou et Tunis-Kalaâ Jarda). La première ligne fut fermée. Allez savoir pourquoi ! Les axes routiers étaient les plus développés du pays, mais depuis, par manque d'entretien et par une sorte de dédain pour cette région, plusieurs pistes sont dans un état déplorable. Mais il y a eu quand même un petit effort pour améliorer des routes nationales et autres régionales. Quant à l'autoroute qui devait aller jusqu'aux frontières algériennes, elle s'est arrêtée au niveau de Oued Ezzargua, le deuxième tronçon piétine encore et devrait aller jusqu'à Bousalem. Mais c'est trop peu pour une région qui recèle une grande partie des richesses de la Tunisie. Elle est mal récompensée et on ne lui reconnaît aucun mérite, ni à ses habitants non plus qui voient avec un œil rêveur ce qui se passe dans le reste du pays, notamment sur la côte.
Même son histoire est occultée en dépit de sa participation active au mouvement national et l'apport matériel des riches propriétaires tunisiens au mouvement national. On ne parle jamais de cela, pis encore les premiers actes de résistance à l'envahisseur français ont eu pour théâtre les montagnes et les plaines du Nord-Ouest jusqu'aux confins de Tébourba. Personne n'en parle!
Le grand historien de l'époque beylicale n'est autre qu'Ahmed Ibn Abi Dhiaf, natif de Roboo Séliana (Bargou aujourd'hui).
Sur le plan archéologique, le Nord-Ouest est parsemé de sites qui relatent l'histoire et les richesses de la région : Dougga, Téboursouk, avec El Ksar ancienne résidence du gouverneur byzantin et qui fut aussi un grand fort pour ses armées, Le Kef avec sa basilique Saint-Augustin, le Krib, Bullarégia, Béja (l'ancienne Vaga), Medjez El Bab, le grand relais reliant l'ouest au reste du pays avec ses silos souterrains pour toutes sortes de céréales, Testour, la réplique de Grenade, etc.
Tant de cités et de villages, comme Chaouech, aussi avec ses grottes numides n'ont jamais suscité le moindre intérêt afin qu'ils occupent dans notre patrimoine la place qui leur revient de droit.
Le Nord-Ouest pour ceux qui ne le connaissent pas, c'est cela et davantage. Et ce n'est pas la région d'où on ramène des bonnes, comme l'avait lancé un jour un minus de responsable d'une entreprise à l'une de ses subordonnées, diplômée du supérieur, en apprenant qu'elle est native de cette région.
Dédain et désintérêt !
Le Nord-Ouest a souffert du mépris des dirigeants qui se sont relayés à la tête du pouvoir dans ce pays et d'un désintérêt certain.
Aucun plan de développement digne de ce nom n'a été initié pour cette région pendant la première moitié du XXe siècle. Ses richesses furent bradées sur l'autel du clientélisme et du népotisme pour servir des intérêts personnels aux dépens de celui de la région et du pays. Que de terres fertiles ont été octroyées à des personnes qui n'en connaissaient pas la valeur et ont exploitées, mais de manière médiocre.
Dans le Nord-Ouest, il n'y a pas un seul CHU pour se faire soigner correctement, pour cela, il faut faire des centaines de kilomètres et des heures de routes.
Jamais un plan ne fut mis en place pour développer un tourisme spécifique tenant compte des particularités du Nord-Ouest.
L'investissement dans ce secteur par des privés fut un échec lamentable, parce qu'il est calqué sur les régions côtières notamment, alors qu'il fallait penser à un tourisme de montagne, de chasse et culturel aussi, profitant de la richesse du patrimoine archéologique, avec les nombreux sites existants.
Les unités industrielles toutes ou presque, œuvres de privés, ne cadrent jamais avec les productions de la région, plusieurs unités ont fini par quitter les lieux.
Le taux de chômage dans cette région est parmi les plus élevés du pays. Les jeunes finissent par quitter leurs villes et villages pour aller chercher un emploi ailleurs. La population active, les jeunes surtout, ont à choisir entre l'immigration vers les grandes villes et la côte ou la contrebande avec l'Algérie.
Dans certains patelins, on ne voit que des vieux et des vieilles à l'échine courbée qui vivent avec que leur envoient leurs fils ou filles comme argent pour subvenir à leurs besoins les plus élémentaires. L'avant-dernier recensement révèle que le taux le plus élevé de vieillissement de la population est au Kef. Ceci explique cela. La région s'est vidée de sa substance. Et pourtant tout y est pour que cette région soit l'une des plus avancées de la Tunisie, sa population n'est pas pondeuse, elle est imbue d'un nationalisme et d'un patriotisme sans pareil. Le régionalisme, que d'autres pratiquent, n'effleure jamais ses habitants qui demeurent attachés aux valeurs de la république et sont toujours fiers de leur appartenance à ce pays malgré quelques écarts de langage de jeunes excédés par le dédain et le désintérêt qu'on leur voue, lors des rencontres sportives. Elle fournit — ce n'est nullement un choix — le gros lot de ceux qui défendent la Tunisie, (policiers, gardes nationaux et soldats) ! Il est sans doute grand temps qu'on se tourne un peu vers cette région pour qu'elle ne reste pas dans l'état de misère où se trouve une grande partie de ses habitants. Le prochain gouvernement issu du scrutin du 26 octobre devra s'atteler à mettre fin à cette injustice injustifiée qui n'a que trop duré.


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