Depuis 2011, elle est porte-parole du parti Al-Moubadara. Samira Chaouachi a décidé d'entrer dans l'arène électorale en menant la liste du parti de Kamel Morjane à Tunis 2 Qu'est-ce qui vous a poussée à vous présenter aux élections législatives ? Je me suis engagée dans la politique depuis les années 1990 car j'ai l'intime conviction que le travail politique est capable de changer les choses en mettant au point des programmes avec la possibilité de les réaliser sur le terrain. Aussi, j'aborde ces élections législatives sous la bannière d'El Moubadara parce que j'adhère aux principes de ce parti et parce que je voudrais contribuer à la réalisation de son programme et au changement de la Tunisie, cette Tunisie qui a tout pour réussir et qui ne réussit pourtant pas. Je veux une Tunisie moderne et ouverte sur le monde. Je veux redonner de l'espoir aux jeunes. La politique de l'Etat jusqu'à présent était «Un diplôme pour chaque citoyen», je veux qu'elle devienne : «Un emploi pour chaque citoyen diplômé». Est-ce que c'est difficile d'être une candidate aujourd'hui ? Est-ce que la politique est un milieu encore misogyne ? Nous remarquons que le nombre de femmes têtes de liste est réduit. Oui la politique est encore une affaire d'hommes. Au parti Al-Moubadara, nous avons 5 femmes têtes de liste. Lorsque j'ai adhéré au parti en 2011, j'ai été nommée porte-parole et j'étais la seule femme à ce poste-là, donc je ne me suis jamais sentie lésée au sein de ma formation politique. Mais lors de ma campagne électorale, j'ai été abordée par un monsieur, d'un certain âge, qui m'a dit : Vous n'avez pas l'impression que vous faites de la politique au détriment de vos devoirs à la maison ?». Je lui ai répondu que Bourguiba nous a appris à réussir à la maison et en dehors de la maison. Les femmes doivent encore militer pour non seulement être présentes dans les partis politiques mais aussi pour qu'elles fassent partie des décideurs. Il faut que les partis créent des mécanismes permettant à la femme d'être encore plus présente, notamment lors des élections régionales et municipales. Quelles sont les grandes orientations de votre programme à l'échelle nationale et au niveau de votre circonscription ? Nos priorités sont la sécurité et la mise en place d'une infrastructure moderne, ce sont ces deux axes qui permettront de retrouver une dynamique d'investissement à même de relancer la croissance. Nous voulons faire de Tunis une capitale qui n'ait rien à envier aux grandes capitales des pays développés, c'est-à-dire une ville où le transport public est moderne et où il existe une réelle égalité des chances entre quartiers chics et quartiers pauvres. Je pense notamment à El Omrane Supérieur et à la Cité Tahrir qui ont droit à des municipalités qui s'intéressent à leurs préoccupations. Les grands clubs sportifs doivent être soutenus financièrement afin qu'ils puissent retrouver leur rôle d'encadrement des jeunes pour les prémunir contre la délinquance. Enfin, Tunis et Carthage sont la vitrine de la Tunisie pour les touristes, nous devons nous en occuper, les sites archéologiques, par exemple, doivent être valorisés.