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Ahmed Brahim, premier secrétaire d'Ettajdid : -Lutter afin que soient réunies les conditions minimales pour des élections dignes de ce nom-
VIE POLITIQUE ET SOCIETE CIVILE
Publié dans Le Temps le 23 - 03 - 2009

Le Mouvement Ettajdid a décidé hier de présenter la candidature de son premier secrétaire Ahmed Brahim à l'élection présidentielle d'octobre 2009.Cette candidature est soutenue par l'Initiative Nationale pour la Démocratie et le Progrès une alliance qui regroupe Ettajdid et d'autres forces progressistes.
Pour en savoir plus sur cette candidature et sa portée, nous avons invité M.Brahim.Il nous parle de la signification de cette candidature, la deuxième d'Ettajdid après celle de 2004, des grandes lignes de son programme électoral,des réformes politiques souhaitables pour permettre aux prochaines élections de se dérouler dans la transparence la plus totale et d'autres questions. Interview.

Le Temps :Lors de la réunion tenue hier à la salle EL Hamra à Tunis, la «Moubadara» a annoncé sa décision de vous considérer comme son candidat aux élections présidentielles? Quelle est pour vous la portée de cette annonce?
Ahmed Brahim :La réunion d'hier a constitué pour nous et pour la vie politique nationale un grand événement, aussi bien par le nombre et la qualité des militants et des citoyens qui y ont assisté que par son objet même. Le Conseil National de notre mouvement avait adopté fin novembre le principe de ma candidature aux présidentielles et décidé de mettre cette candidature à la disposition de l'Initiative Nationale pour la Démocratie et le Progrès. Pour avoir le maximum de chances de peser sur le cours des choses, la participation de l'opposition démocratique aux élections ne doit pas être cantonnée dans le cadre étroit d'un seul parti. Elle doit se faire dans le cadre d'une coalition qui soit la plus large possible et propose au pays une alternative claire et crédible fondée sur un projet de société démocratique, moderniste et progressiste, un projet qui se démarque à la fois de celui du pouvoir en place et de celui de certaines forces rétrogrades qui instrumentalisent la religion en vue de remettre en question les acquis progressistes réalisés par notre peuple, notamment dans le domaine de l'émancipation de la femme. Or l'Initiative Nationale, qui a décidé hier de se mobiliser et de mobiliser l'opinion autour de ma candidature, présente les caractéristiques essentielles d'une coalition de ce genre, dont le rayonnement et le rôle sont d'ailleurs appelés à s'élargir et à se renforcer. Cette décision revêt donc une grande importance et ouvre des perspectives prometteuses pour nos luttes dans les mois qui viennent et même au-delà de l'échéance électorale proprement dite.

Votre participation aux prochaines élections présidentielles va avoir lieu dans le cadre de l'Initiative nationale pour la démocratie et le progrès (INDP). N'est-ce pas là une répétition de l'expérience de 2004, où Ettajdid avait présenté un candidat dans le cadre de l'Initiative démocratique (ID)?
L'expérience de l'Initiative Démocratique en 2004 a été éminemment positive en ce qu'elle a été une alliance progressiste autour d'un programme électoral clair, une alliance qui a présenté - pour la première fois dans l'histoire du pays - un candidat véritablement opposé au candidat du pouvoir. Elle a mené une campagne active et réussi à mobiliser des centaines de militants et à susciter l'intérêt et la sympathie de larges secteurs d'une opinion assoiffée de changement démocratique véritable. Ce souffle militant, cette volonté de lutte sur le terrain pour la citoyenneté et l'égalité, demeure aujourd'hui tout à fait vivace et continue d'animer les protagonistes de l'actuelle INDP. En cela, il y a , non pas répétition, mais continuité entre les deux expériences. Nous avons tiré les leçons de 2004 en en consolidant les acquis unitaires et en construisant un front plus large qui ne se limite pas aux élections, mais veut s'inscrire dans la durée, dans une perspective stratégique, celle de la construction d'un large pôle démocratique et progressiste.

Quelle signification donnez-vous à votre candidature: Est-elle électorale ou politique?
Ma candidature a bien évidemment une signification à la fois politique et électorale. En me présentant aux présidentielles dans une situation marquée par la persistance de la fermeture et du blocage, je n'ai pas choisi la voie de la facilité. Malgré cela, je veux défendre les valeurs de démocratie, de souveraineté du peuple, de citoyenneté et de justice sociale, contre les orientations et la politique du pouvoir en place. Je me battrai avec détermination, mais dans la sérénité et dans un esprit de responsabilité et d'ouverture au dialogue , en proposant des solutions sérieuses aux problèmes du pays, loin de toute crispation et de toute surenchère démagogique. Je le ferai en tant que porte- parole d'une mouvance démocratique et moderniste, et aussi en tant que porte- voix de tous ceux qui veulent être des citoyens libres dans une société juste et qui sont aujourd'hui réduits au silence. Il va de soi que je chercherai à rassembler autour de mon programme le maximum de suffrages. Voilà la signification politique de ma candidature. Encore faut-il que les conditions élémentaires d'une vraie compétition électorale soient réunies. Il y a tout lieu de s'inquiéter, en effet, quand on sait quel sort a été réservé jusqu'ici aux choix exprimés par les citoyens à travers leurs bulletins de vote, quand on voit qu'aucune leçon n'a été tirée dans le sens d'une rupture avec les simulacres de consultations électorales que le pays a connus jusqu'ici. C'est pourquoi on peut dire que l'enjeu principal des élections, ce sont les élections elles-mêmes: je veux dire le fait que celles-ci puissent, pour la première fois, se dérouler dans des conditions de régularité, d'objectivité et de transparence.

Quelles sont les grandes lignes de votre programme et quelles sont les réformes à entreprendre pour que ces élections soient transparentes?
Je commencerai par la seconde question, car ma première préoccupation est aujourd'hui de lutter afin que soient réunies les conditions minimales pour des élections dignes de ce nom, c'est-à-dire des consultations crédibles et transparentes et non un remake des expériences du passé. Sur ce point, il y a malheureusement un divorce patent entre le discours officiel et la réalité tangible. On nous présente comme étant garanties les conditions de transparence, d'objectivité et de respect des règles de la compétition démocratique mais, dans la pratique, nous constatons le maintien en l'état d'un code électoral notoirement antidémocratique, et même une aggravation des restrictions déjà énormes imposées à l'activité et à la liberté d'expression des candidats de l'opposition véritable et de leurs partis avant et pendant la campagne. Il faut que les prochaines élections soient une chance à saisir pour que notre pays réussisse son examen de passage à une vraie démocratie et, pour cela, des signaux assez forts doivent être immédiatement donnés dans le sens de la rupture avec l'hégémonisme du RCD sur les rouages de l'Etat et sur la société, et avec la mainmise quasi absolue du pouvoir exécutif sur le plégislatif et le judiciaire. Notre pays a besoin d'un véritable assainissement du climat politique, d'une véritable ouverture des médias nationaux à tous les candidats de toutes sensibilités, de la levée des obstacles qui entravent l'activité normale des partis, et surtout de la refonte radicale du système électoral, notamment en confiant la supervision de l'ensemble de l'opération électorale à une commission nationale indépendante, seule garantie d'impartialité.
Quant à mon programme, il est celui d'une opposition ferme et résolue à l'autoritarisme et aux orientations qui ont montré leur incapacité à répondre aux aspirations à la citoyenneté et de justice sociale et aux impératifs du développement intégral au service de l'ensemble du peuple et de l'ensemble des régions du pays. Je demande de pouvoir exercer dès aujourd'hui mon droit d'exposer mon projet aux Tunisiens, qui pourront ainsi se prononcer en toute connaissance de cause le jour du scrutin. Dès à présent, je vais m'employer, avec mes camarades et amis au sein de l'Initiative, à faire en sorte que l'ensemble des revendications de démocratisation et de réforme politique, sociale et culturelle - que le contexte ne me permet pas de développer ici - soient résolument prises en charge par l'élite, par la jeunesse, par les travailleurs et les couches les plus larges de la population. J'appelle les Tunisiens et les Tunisiennes à sortir de leur résignation et de leur attitude de spectateurs pour exprimer leur refus d'être traités comme des «sujets» et leur volonté d'agir en citoyens libres et responsables!

Et pour les législatives, est-il question pour votre mouvement d'y participer aussi dans le cadre d'une alliance?
La dynamique unitaire enclenchée au sein de l'Initiative Nationale est une dynamique très sérieuse, et il est normal qu'elle embrasse tous les champs de la lutte politique, y compris, naturellement, les élections dans leurs deux dimensions. La réunion d'hier s'est focalisée sur les élections présidentielles, mais cela ne veut pas dire que nous perdons de vue les législatives. Dans l'immédiat, on va s'employer à susciter la création de structures régionales et sectorielles, et à mettre en place des forums de discussion et des ateliers de réflexion ouverts à toutes les compétences et à tous les démocrates et progressistes qui partagent avec notre coalition l'essentiel de ses orientations, en vue d'élaborer un programme électoral national et de programmes régionaux, ce qui est une manière de se préparer pour les législatives dans les meilleures conditions.
Interview réalisée par Néjib SASSI


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