Les propos misogynes de journalistes sportifs scandalisent la toile    Le monde face à une possible interruption d'internet pendant des semaines, alerte la NASA    Délice Holding : Revenus locaux en hausse de 5,3% et Investissements en hausse de 18,4%    D'origine maghrébine, Sabah Aib en lice pour devenir Miss France 2024    Seddik : la révision du statut de la BCT permettra d'économiser de l'argent    Rapport sur le PLF 2025 : la cour constitutionnelle toujours sans budget    Jamil Dakhlaoui , voix incontournable de la télévision Tunisienne, décédé    Le président de la République prête serment devant les deux chambres parlementaires au Palais du Bardo : Une nouvelle page dans l'histoire de la Tunisie    Europe: TOP 5 des Etats Schengen qui ont rejeté le plus de visas en 2023    Diffusion d'une vidéo en direct lors d'une intervention médicale : les médecins feront face à des sanctions disciplinaires    TSB - L'Etat veut sauver une banque qui n'a plus rien à donner    Relations tunisio-françaises dans le domaine céréalier : La sécurité alimentaire est un enjeu commun    Tunisie : Réserves en devises de la Banque Centrale de Tunisie au 21 Octobre 2024    Présidant la séance plénière extraordinaire de prestation de serment, Bouderbala : «Volonté populaire de préserver la stabilité et de poursuivre le processus de réformes»    Cérémonie d'accueil du président de la République au Palais de Carthage : Kaïs Saïed prend officiellement ses fonctions    Ayachi Zammel condamné à cinq ans de prison    Equipe nationale – Staff technique : Nous faisons fausse route    ST – Une victoire qui fait plaisir : Une équipe de choc et de charme    ESS – Hamadi Daou remercié : Mohamed Mkacher, une lourde mission !    Après un an d'absence, Neymar fait son retour sur le terrain    Projections ambitieuses    Tunisie: Plus de 480 interventions hier de la protection civile    Pourquoi | Maintenance et vandalisme…    ONFP : La planification des grossesses en point de mire    Express    Alliance française et Institut Culturel Italien s'unissent à Tunis : La Tunisie, terre de dialogue et de réconciliation    «Scandinavian Soundscapes» du Carthage Symphony Orchestra au Théâtre municipal de Tunis : Un univers sonore magnétique et surprenant    Pluies intenses : Recommandations de la garde nationale    Tunisie: Cours suspendus à Sousse à cause des pluies    INM: Top 10 des zones les plus touchées par les pluies en Tunisie pendant les dernières 24H    France – Nice : 30 mois de prison requis contre une militante propalestinienne    La Chine poursuit ses manœuvres militaires près de Taïwan après l'appel de Xi Jinping à se préparer à la guerre    Provocation – Israël : "Pas de sécurité sans colonisation à Gaza", affirme le ministre des Finances Smotrich    Kaïs Saïed appelle les ministres à fournir plus d'efforts    Météo : Temps pluvieux sur la plupart des régions    Kaïs Saïed inaugure la piscine du Belvédère après sa rénovation    De l'invention de l'ampoule, à Jean-Paul Sartre, à la montée de Giorgia Meloni : les éphémérides du 22 octobre    Secousse tellurique au gouvernorat de Zaghouan    Une grandiose saga tunisienne: «Le Désastre de la maison des notables», d'Amira Ghenim    FTF : Composition du bureau de la Ligue nationale de football professionnel    ESS: Voici la nouvelle composition du staff technique    Huit musées tunisiens abritent la manifestation "Les musées chantent" du 22 octobre au 2 novembre 2024    Libanais vivant en Tunisie : Le Cèdre loin des yeux, mais toujours dans le cœur    «Dans la peau de Kafka » au Goethe-Institut de Tunis : La «métamorphose » autrement !    Guerre au Liban : Le Hezbollah annonce avoir visé la ville de Haïfa par des roquettes    Gaza – Coup dur pour l'ennemi : L'entité sioniste annonce la mort de l'un de ses haut gradés    Tozeur : Découverte de bâtiments résidentiels à proximité de l'église chrétienne sur le site'Kestilia'    Plus qu'un chanteur Tunisien, l'autre nationalité méconnue de Lotfi Bouchnak    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Tant qu'il y aura des films amateurs
25e Fifak (10-17 juillet)
Publié dans La Presse de Tunisie le 15 - 07 - 2010

La 25e édition du festival international du film amateur de Kélibia (Fifak) s'égrène depuis voilà quatre jours entre projections de films en compétition, rencontres et débats.
Chaque soir, vers 22h00, dans le théâtre de plein air, plein comme un œuf, assis sous un ciel étoilé et inconfortablement installé sur des bancs en ciment(!) le public fidèle de tout âge de cette manifestation vient au rendez-vous de la fête du cinéma amateur.
Tant qu'il y aura des films amateurs, le public viendra, malgré tout.
D'une section à l'autre, des opus se sont imposés, suscitant l'intérêt et créant le débat avec une mention spéciale pour les cinématographies russe, argentine, libanaise et iranienne. Mais parlons d'abord des productions tunisiennes découvertes jusqu'ici dans les trois compétitions confondues entre internationale, nationale et films d'école.
Made in Tunisia
Tunisino code de Zied Litayem est certes un film d'école de l'Isamm (Institut supérieur des arts de multimédia de la Manouba), mais sélectionné dans la compétition internationale. Voilà un opus qui ne manque pas d'imagination, fort d'une idée assez intéressante et d'un traitement moderne façon «matrix». Un auteur-réalisateur écrit en direct, sur son PC, le scénario de son film. Dans son monde virtuel, il alimente de plusieurs données la matrice de son ordinateur construisant et «manipulant» les personnages, les situations et les images grâce, entre autres, à un code politique.
Le propos, pas toujours clair, se focalise sur les évènements et tourments qui agitent certaines régions du monde, telles la Palestine et l'Irak.
Puis de s'intéresser enfin, lors de la phase du climax (le culminement de l'action), à des problèmes qui nous sont plus propres, entre autres la condition de l'artiste sous nos cieux. Très applaudi par le public Tunisino code vaut notamment par la forme enlevée, séduisante et dans l'air du temps.
Toujours dans la compétition internationale Le parfum de la terre montre l'évolution cinématographique de Abdelaziz Bouchmel, du club «El Hamma» (ayant remporté l'année écoulée, le deuxième prix de la compétition nationale). Ce film documentaire traite du quotidien de villages du sud du pays.
Le rapport à la nature, la difficulté de vivre de ces paysans du sud sont montrés dans des scènes pas du tout misérabilistes, enveloppées d'airs de la gasba (flûte), un peu longs toutefois, et de beaux chants de femmes.
Cependant, il manque à ce documentaire un angle plus précis de traitement, bien que le réalisateur ait tenté plusieurs pistes (la rareté de l'eau par exemple) mais sans oser s'aventurer plus avant. «le parfum de la terre» reste en retrait de tout point de vue réellement affiché.
Quid des autres films tunisiens, programmés dans le reste des sections.
Côté section films d'école, évoquons L'ascenseur de Aymen Marzouka, produit par l'Isban (Institut supérieur des beaux arts de Nabeul) qui se distingue par un certain effort d'animation à propos de relations amoureuses inspirées par des couples qui prennent l'ascenseur.
Histoire d'un amour (Hikayatou ishkin), où le réalisateur Heythem Othmani de l'Isam (Institut supérieur des arts et métiers) de Kairouan rend hommage aux fictions télévisuelles, entre séries et feuilletons. De Hadj klouf et Ommi Traki à Sayd Errim en passant par Khottab al bab, Bin ethenaya, Ghada, Matos s'égrène une enfilade de situations, les unes plus indigentes et maladroites que les autres et sans intérêt aucun. Il faut dire que notre cinéaste en herbe n'a que des références télévisuelles. L'on ne comprend pas ce que vient faire ce court métrage dans le programme car il n'est pas nécessaire de sélectionner à tout-va si l'on veut garantir le niveau et la qualité. Dans la section nationale, signalons A louer, de Nidhal Sehili (club Monastir 2) où un jeune à la recherche d'un travail est contraint au final à jouer les mannequins dans la vitrine d'une boutique de vêtements.
A louer, qui pêche par la mollesse des situations, au milieu du film et un son saturé, se caractérise par une belle attaque et un bel épilogue (chute). Enfin, Suicide d'un artiste, de Ahmed Hermassi, cinéaste amateur indépendant, filme, lui, la performance d'un étudiant de l'Institut des beaux- arts de Sousse dans le cadre d'une rencontre universitaire nationale. Cette performance a créé une intense polémique, s'agissant de la simulation d'un suicide, par pendaison, d'un artiste mais qui a, malgré tout, beaucoup choqué les étudiants.
Ce documentaire, en fait un reportage, agite le problème de la création et de la créativité et de leur limite : pourquoi pas? Mais faudrait-il encore que le traitement soit clair et conséquent. Or, le traitement est loin d'être limpide et si le spectateur n'a, auparavant, aucune idée sur cet événement, il ne comprendra pas grand- chose, ni aux tenants ni aux aboutissants de l'histoire. Il s'agit d'un collage très confus et cahotique de témoignages d'étudiants. Seule la scène de la performance assez dangereuse et choquante, du reste, suscite un certain intérêt.
Maintenant, concernant les films étrangers de la compétition internationale, certains ont jusqu'ici émergé du lot.
Citons-en Absence de J.F.Budnik (Argentine), The frame of memory de Mohamed Ridha Mouradi (Iran), Forma d'Aleksey Trosenko (Russie) qui ont prévalu par la clarté du propos, la force de l'imagination et la qualité de la technique. Mais le film ayant surclassé l'ensemble est Tom du Libanais Karim Ghorayeb. Ce film d'école en compétition internationale s'est imposé par la fraîcheur et l'originalité aussi bien du propos que du traitement. La question fondamentale qu'il pose étant la suivante : peut-on effacer ses souvenirs et laver la mémoire aussi bien des bons que des mauvais souvenirs?
« Impossible, répond Tom, car plus on insiste plus on essaie de les effacer, plus ils remontent à la surface de notre mémoire».
Tous ces souvenirs sont représentés par des assiettes que Tom lave et astique fortement afin de se débarrasser de tout ce qui lui rappelle le passé, en vain. Mais à force de s'adonner à cet exercice de «lavage de mémoire», Tom invente un système de machine à laver. Traitant du rapport au temps, à l'histoire et à la mémoire, ce film d'école réussit à convaincre, surtout grâce à l'imagination débridée, l'économie des moyens, l'ingéniosité du décor des lumières et du jeu. Et ce n'est pas là la première fois que les films d'écoles libanais forcent l'admiration et le respect.
A suivre donc.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.