L'impression de facilité que dégage le parcours de la sélection ne peut éluder toutes les embûches rencontrées Les éliminatoires de la Coupe d'Afrique des nations 2015 ont ressemblé à un exercice d'équilibrisme où les Aigles de Carthage vécurent régulièrement sur le fil du rasoir. A tout moment, le match pouvait basculer tellement la maîtrise leur fit défaut, essentiellement en raison de carences offensives criardes. Six buts en six rencontres dont la moitié sur des balles arrêtées : un penalty de Yassine Chikhaoui face au Botswana le 6 septembre dernier à Monastir, et deux coups francs transformés avec maestria par le maître d'œuvre, Wahbi Khazri, l'un face aux Zebras à Monastir, et le deuxième avant-hier contre l'Egypte. Ailleurs, trois réalisations sur des actions en cours de jeu : Fakhreddine Ben Youssef dont la première demi-heure au Caire, Ferjani Sassi à la troisième minute des arrêts de jeu face aux Lions de la Terenga et, mercredi au stade Ben-Jannet par le biais de Chikhaoui. Ultime paradoxe : aucun but sur une phase de jeu en cent quatre-vingts minutes devant la lanterne rouge, le Botswana, l'équipe la plus faible du groupe «G». Les chiffres sont têtus et expriment le mieux l'indigence offensive des hommes de Georges Leekens. Les attaquants de pointe Amine Chermiti et Hamza Younès, certes pas régulièrement alignés, n'ont pas pu inscrire un seul but. D'ailleurs, le pensionnaire de Ludogorets Razgrad parut avant-hier totalement hors du coup et gâcha lamentablement l'unique occasion qui lui échut à la 54e minute quand il tergiversa, manquant de spontanéité et de vitesse. D'ailleurs, l'ombre de Hamdi Harbaoui plana longtemps sur l'enceinte monastirienne, mercredi. Qu'en sera-t-il à la CAN ? Si elle parut peu convaincante, l'équipe de Tunisie n'en a pas moins sauvé les meubles et assuré l'essentiel, traduisant en quelque sorte le grand réalisme devenu sa marque de fabrique, à défaut d'efficacité offensive. On doit lui reconnaître une force de caractère et des ressources physiques qui lui ont permis de renverser la vapeur (contre le Botswana, au match inaugural, devant les Sénégalais à la toute dernière minute, et avant-hier face à l'Egypte). Car ses moments de faiblesse et d'égarement furent si nombreux qu'ils suscitent des interrogations lancinantes. Qu'en sera-t-il en phase finale lorsque les Aigles seront opposés à de gros calibres mieux en jambes, plus expérimentés et aux moyens autrement plus convaincants ? Pourront-ils bénéficier des largesses d'adversaires incapables de tuer le match et de faire le break ? Bref, dans la forme, le team national dégage une impression d'invincible rigueur, mais au fond, les carences sont toujours là.