30% de la production nationale d'olives proviennent, cette saison, du gouvernorat de Sfax, 30% des régions de Mahdia, Kairouan et Sidi Bouzid, et 40 % du reste du pays. La production du sud tunisien a baissé, cette année, pour atteindre seulement 5% de la production nationale. Une récolte d'huile d'olive record est attendue, cette année, entre 265 mille et 285 mille tonnes, le quadruple de la récolte de 2013 (70 mille t. en 2013), a déclaré à l'Agence TAP, Noureddine Aguerbi, directeur général des industries alimentaires, au ministère de l'Industrie, de l'Energie et des Mines. «La récolte d'huile d'olive sera aussi de très bonne qualité», a-t-il ajouté, évoquant les conditions climatiques favorables, notamment, durant les mois de septembre et octobre, et une cueillette record d'olives (entre 1,3 et 1,4 million de t.). Le responsable a précisé que 30% de la production nationale d'olives proviennent, cette saison, du gouvernorat de Sfax, 30% des régions de Mahdia, Kairouan et Sidi Bouzid, et 40 % du reste du pays. La production du sud tunisien a baissé, cette année, pour atteindre seulement 5% de la production nationale. La Tunisie compte 1.700 huileries d'une capacité de trituration journalière estimée à 44 mille t. 1.250 sont situées dans les régions du centre. Exportations estimées à 1 milliard de dinars La Tunisie, dont les exportations d'huile d'olive représentent 40% des exportations agricoles et 10% du total des exportations nationales, pourrait exporter, cette année, 170 mille t. d'huile d'olive, ce qui drainera des recettes de plus de 1 milliard de dinars, a indiqué le responsable. Ces chiffres sont appuyés par une tendance à la baisse de la récolte mondiale (2,75 millions de t.), puisque la production de l'Espagne, premier producteur au monde, ne dépassera pas les 850 mille t. et celle de l'Italie (2e) sera à hauteur de 300 mille t. Cela a pour avantage d'aider la Tunisie, troisième producteur au monde à «commercialiser aisément son huile d'olive sur les marchés internationaux », a noté le responsable. Exporter plus l'huile conditionnée D'après M. Aguerbi, des opérateurs espagnols ont, récemment, visité, pour la première fois, la Tunisie, pour négocier la possibilité d'acheter l'huile d'olive tunisienne, sachant que 60 à 70% de la production tunisienne d'huile d'olive sont exportés vers l'Espagne et l'Italie, qui optent généralement pour des achats en vrac en vue de les conditionner et les revendre sous leurs propres marques. Ainsi, l'objectif ciblé, cette année, d'après le responsable, est d'exporter plus l'huile conditionnée, soit 25 mille t., contre 16 mille t. l'année dernière, et partant drainer plus de recettes d'export d'autant plus que l'huile d'olive en vrac est vendue deux dinars de moins de celle conditionnée. Les ventes d'huile d'olive conditionnée sont passées de 500 t. en 2006 à 16 mille t. en 2013. La Tunisie a, toutefois, réussi, à exporter son huile d'olive conditionnée vers de nouveaux marchés tels que les USA, le Canada, la France, la Russie, la Chine et des pays arabes. Au total, 40 oléiculteurs professionnels opèrent sur presque 60 marchés et commercialisent environ 80 marques. Les Tunisiens consomment entre 30 et 40 mille t. d'huile d'olive par an, soit une moyenne de 3 à 4 litres par personne contre 6 litres/personne/an durant les années 90. Cette chute est due, selon M. Aguerbi, à la baisse du pouvoir d'achat du citoyen par rapport à un prix relativement élevé de l'huile d'olive, à l'orientation de la filière vers l'exportation et aussi à la tendance des Tunisiens à renoncer aux anciennes habitudes de la «oula» (réserves alimentaires). Il s'agit aussi de la disponibilité sur le marché local d'autres huiles subventionnées, dont les quantités sont estimées à 170 mille t. Commentant le prix d'huile d'olive, lequel est passé de 6,200 dinars en août à 6,800 dinars en septembre 2014, M. Aguerbi a indiqué qu'il dépend du prix à l'international et de l'offre et de la demande. Il a assuré que le prix du litre de l'huile d'olive se situera entre 5,5 dinars et 6 dinars, en 2015. La filière de l'oléiculture, malgré son poids stratégique dans l'économie tunisienne, demeure tributaire de plusieurs aléas d'où la volatilité de la production. Selon M. Aguerbi, plusieurs démarches sont recommandées pour assurer un bon rendement des oliveraies, dont notamment, l'amélioration des pratiques agricoles, le rajeunissement des oliviers et le renforcement du système de production intensive. Il est question, également, d'encourager la consommation nationale de l'huile d'olive à travers des campagnes de promotion axées sur les vertus de ce produit et ses apports pour la santé. En Tunisie, la superficie des oliveraies s'élève à 1,6 million hectares, soit environ 45% des terres agricoles tunisiennes.