Mettre en place de nouvelles approches globales pour que l'école ne s'éloigne pas de sa mission première Récemment dans une école à Grombalia un élève agresse avec une hache son camarade de classe. Dans des établissements scolaires à El Menzah 9 et Ennasr des batailles rangées ont eu lieu entre des élèves. Ces actes de violence ne sont pas des faits isolés, ils commencent à devenir un phénomène inquiétant qui prend de plus en plus d'ampleur. Il y a lieu de se demander si l'institution scolaire n'a pas perdu la boussole. Les pouvoirs publics se sont-ils penchés sur ce phénomène qui reste sous-évalué ? L'école se trouve aujourd'hui dans une situation difficile. Elle s'éloigne de sa mission première, l'instruction et la transmission des savoirs et des connaissances pour résoudre des problèmes d'ordre social et l'éducation des élèves. Malheureusement, pour cela, les conditions sont loin d'être réunies. Les enseignants, souvent jeunes et inexpérimentés, subissent eux aussi des agressions de la part de leurs élèves. Ils doivent gérer les conflits surgissant dans les classes au lieu de consacrer leurs efforts à l'enseignement. Parfois, certains enseignants craquent et recourent au congé de maladie et aux absences prolongées. Même les enseignants expérimentés sont désabusés et se plaignent de la dégradation de l'environnement scolaire et des conditions de travail. L'autorité des enseignants est contestée par les élèves. Ils sont soumis à des pressions de la part des parents, des syndicats et des associations de protection des enfants. Mal encadrés, voire mal éduqués, certains élèves n'ont pas froid aux yeux et franchissent en toute impunité les limites. Ainsi, des témoignages de professeurs affirment que la violence gagne du terrain. L'autorité de l'école est donc remise en cause. Les structures manquent pour gérer des élèves souvent nombreux dans une classe qui empêchent leurs camarades de travailler. Ces élèves accusant des retards dans leur scolarité mènent la vie dure au corps enseignant et à leurs parents. Ils sont indisciplinés et leur conduite est loin d'être exemplaire. Ils provoquent des altercations qui dégénèrent en agressions physiques. La racine du mal de ces enfants à problèmes aux comportements violents est l'environnement familial. Les disputes répétées des parents avec toute la charge de violence verbale et le passage à l'acte perturbent la psychologie des enfants qui deviennent à leur tour agressifs à l'encontre de leurs pairs et des enseignants. Ce sont ces mêmes enfants délaissés par des parents submergés ou séparés qui s'adonnent à la drogue et aux rackets. Ils constituent une préoccupation quotidienne pour de nombreux enseignants. Ces derniers doivent souvent interrompre les cours pour les remettre à leur place. La catégorie sociale n'est pas véritablement en cause. Qu'ils soient issus de milieux favorisés ou défavorisés, cela n'a aucune considération. Certains spécialistes estiment que les changements qu'a connus la structure familiale, le niveau limité d'encadrement des enfants en bas âge et l'exposition répétée des jeunes aux modèles violents valorisés par des médias comme la télévision peuvent en être la cause, du moins en partie. Pour agir efficacement et renforcer les dispositifs contre la violence scolaire, les spécialistes préconisent une approche globale avec l'apport d'experts en la matière et du tissu associatif, travaillant avec les établissements scolaires pour trouver des solutions adéquates à ces problèmes qui tendent à s'amplifier.