Selon le ministère de la Santé, 33,7% des PPVIH/sida tunisiens sont âgés entre 25 et 34 ans. L'épidémie du sida gagne du terrain, en touchant 100 nouveaux cas par an. La célébration, au$mjourd'hui, de la Journée mondiale de lutte contre le sida constitue une occasion annuellement renouvelée, permettant aux politiques sanitaires internationales d'examiner le bilan évolutif d'une épidémie mondiale. Au troisième millénaire, le sida tient toujours tête aux systèmes de santé. Son éradication — pourtant possible — se fait attendre, car dépendante de la capacité des systèmes de santé à établir une plateforme sanitaire efficiente, fondée sur le duo préventif-curatif. Cette année, le programme commun des Nations unies pour la lutte contre le sida a choisi de placer la journée mondiale sous le slogan : « Comblons la faille » ; une implication collective pour l'orientation des actions et des programmes sanitaires vers l'instauration de nouveaux mécanismes garants de prestations à la fois intégrales et de qualité. Pour l'Organisation mondiale de la santé (OMS ), la balle est dans le camp des personnes porteuses du virus ou les PPVIH/ sida. Prendre son destin en main en s'adonnant au dépistage précoce représente, pour cette population-cible, l'unique chance de maîtriser la maladie et de jouir d'une qualité de vie meilleure. Il est su de tous que le VIH/sida n'est plus une maladie fatale, mais désormais chronique. Mieux encore : les organisations internationales estiment qu'il est possible d'éradiquer le sida d'ici 2030, à condition, notamment, de parfaire la riposte et de veiller sur l'application rigoureuse des directives internationales. Dans notre pays, le ministère de la Santé reprend quasiment le même slogan que celui de 2013. Ce choix traduit la volonté confirmée d'inciter la population à s'adonner au dépistage précoce. « Les centres de dépistage du sida sont ouverts à tous. Le test y est confidentiel et gratuit...Alors, n'hésitez pas » représente une invitation inconditionnée à effectuer le test de dépistage afin d'éliminer le doute ou à affronter la maladie avec détermination. Le combat continue C'est en 1985 que le premier cas de sida a été déclaré en Tunisie. Depuis, quelque 2.008 cas ont été enregistrés, dont 588 cas de décès. Cet indicateur sous-tend que 1.420 PPVHI/ sida ont réussi, tout de même, à cohabiter avec le virus et à vivre quasi normalement. Ce résultat revient en grande partie à l'engagement de l'Etat en matière de lutte contre le virus via une prise en charge intégrale, établie conformément aux directives de l'OMS. Lutter contre le VIH/ sida nécessite un programme de riposte, comptant aussi bien l'information, l'éducation et la communication sexuelles, le suivi épidémiologique, ainsi que le dépistage du virus auprès des catégories vulnérables, tels les jeunes en mal d'encadrement, les usagers de drogues injectables et les prostituées. La gratuité de la prise en charge médicale et psychologique, ainsi que la confidentialité du dossier médico-social des malades représentent les points forts de la riposte tunisienne. Une riposte axée, simultanément, sur les différentes maladies sexuellement transmissibles ou MST. Tabler sur le curatif Le traitement des personnes portant le VIH/ sida tend, d'abord, à doter le malade d'une prise en charge médicale à même de résister à l'évolution de la maladie, de maîtriser le virus, en optant pour une triple thérapie d'une manière tout à fait gratuite. Il vise, en outre, la protection du cercle social restreint du malade, dans l'optique d'éviter l'éventuelle transmission du virus. Depuis 2000, tous les PPVIH/sida bénéficient de la triple thérapie, disponible d'ailleurs dans quatre pôles de santé publique, notamment à Tunis, Sousse, Sfax et Monastir. Et en vue de vulgariser davantage l'information sur ce traitement, il a été procédé, depuis 2010, à la création d'un guide national d'orientation vers la triple thérapie, qui a été, d'ailleurs, actualisée en 2013 conformément aux nouvelles consignes de l'OMS. Encore faut-il souligner que 80% des centres de soins et de la santé de base disposent de programmes de prise en charge et de suivi des MST. La prévention et le dépistage précoce Prévenir les comportements à risque et dépister le virus dans sa phase latente constituent les deux jalons de la riposte anti-sida. En fait, l'idée étant de centrer les actions d'information et de sensibilisation auprès des catégories vulnérables, dont les jeunes. Selon les chiffres récents, fournis par le ministère de la Santé, 33,7% des PPVIH/ sida sont âgés entre 25 et 34 ans. Les rapports sexuels non protégés sont responsables de la transmission du virus dans 43% des cas. Ce qui est encore plus inquiétant, c'est que l'épidémie du sida continue de progresser. Elle gagne du terrain en touchant, annuellement, 100 nouveaux cas. D'où l'impératif d'asseoir une assise d'information, de sensibilisation et d'encadrement des jeunes afin de freiner la prolifération de ce fléau. D'ailleurs, un plan d'action a été établi récemment pour réglementer les éventuelles interventions en matière de prévention pour la période 2014-2017 ; des interventions dont la part de lion sera accordée aux catégories jugées comme vulnérables. Le dépistage précoce du virus s'avère être ainsi un moyen incontournable et complémentaire à la prévention. La mise en place, en 2007, du plan national pour la promotion du dépistage précoce du sida continue à donner ses fruits, grâce à l'activisme des centres spécialisés, implantés dans 19 gouvernorats. Cette année, on compte pas moins de 8.409 tests de dépistage réalisés dans lesdits centres, dont 37 se sont révélés positifs. En 2013, les volontaires pour le test de dépistage étaient de l'ordre de 10 mille. Quelque 10.247 tests ont été effectués, dont 36 positifs. Cette année, la politique sanitaire a établi une nouvelle tradition préventive. Il s'agit de soumettre les tuberculeux à des tests systématiques pour le dépistage des potentielles MST. S'agissant de la santé maternelle et infantile, il est à souligner qu'une stratégie nationale a été élaborée afin de protéger le couple mère-enfant et d'éviter la transmission du virus de la maman PPVIH/ sida à son enfant. Pour ce, une panoplie de prestations spécifiques est adoptée, conformément aux exigences internationales en la matière.