Plus d'une semaine après sa chute sur les pavés du Nord lors de la 3e étape du Tour de France, Frank Schleck s'en est pris aux organisateurs. "Ceux qui planifient la route du Tour n'ont aucun droit de jouer au hasard avec la vie des coureurs pour faire simplement une course spectaculaire", déclare dans un entretien au quotidien danois Ekstra Bladet le coureur, qui a chuté sur les pavés de la 3e étape. Victime d'une fracture de la clavicule sur les pavés du Nord, le Luxembourgeois avait été contraint à l'abandon. Les ambitions de Van Den Broeck Cela fait 29 ans qu'un coureur belge n'est pas monté sur le podium du Tour de France. Jürgen Van den Broeck, 27 ans depuis janvier, n'était pas encore né. Lucien Van Impe, vainqueur sur les Champs-Elysées en 1976, s'était en effet encore classé 2e en 1981 derrière Bernard Hinault. Depuis pas grand chose à se mettre sous la dent pour les ressortissants du plat pays qui, dans un troublant antagonisme, brillaient dans les classiques quand ils désespéraient leurs supporters sur le Tour de France. On comprend mieux, dès lors, l'attente importante que suscite Van den Broeck, encore en lice pour une place sur le podium à dix jours de l'arrivée à Paris. Cinquième du général, le leader de la formation Omega Pharma-Lotto n'est en effet qu'à 46" de Samuel Sanchez. Derrière les intouchables duettistes de ce Tour de France, Andy Schleck et Alberto Contador, VDB qui a prouvé qu'il avait les jambes dans les Alpes pourrait donc nourrir l'ambition d'être sur la photo de ce Tour aux côtés du Luxembourgeois et de l'Espagnol. Préférant éviter de s'exposer à des désillusions et sans doute également pour éloigner la pression qui ne manque pas de se manifester autour de lui, l'Anversois réfute cet objectif que d'autres lui prêtent déjà. "Cette année, mon but reste de finir dans les dix premiers à Paris. Je sais que de plus en plus de gens me complimentent. Contador, Schleck et d'autres. Cela me fait très plaisir mais je veux rester les pieds sur terre", expliquait-il à la sortie des Alpes dans les colonnes de La Dernière Heure. Coureur de grand tour dans un pays plus habitué à vibrer aux rythmes des exploits de Tom Boonen et de Philippe Gilbert, Jürgen Van den Broeck n'en est pas moins attendu par un pays admiratif de ce coureur laborieux qui a progressivement fait ses classes en tant qu'équipier avant de conquérir ses galons de leader. Passé professionnel en 2004 à l'US Postal, celui qui fut sacré champion du monde junior du contre-la-montre en 2001 a rejoint la formation de Marc Sergeant en 2007 où il a appris le métier en tirant des bouts droits pour Cadel Evans. En 2008, pour son deuxième Giro, il profite d'un de ses rares espaces de liberté pour s'affirmer comme un excellent grimpeur. Septième à Milan après être monté en puissance en fin d'épreuve, il prend alors conscience de ses qualités. "Je me suis senti aussi fort en troisième semaine qu'en début d'épreuve alors que la majorité déclinait. C'est peut-être mon point fort: je récupère mieux que beaucoup de collègues", explique-t-il pour justifier sa capacité à maintenir son niveau sur toute la durée d'un grand tour.