Stade 8 Mai 1945. Public nombreux. Arbitrage de Daniel Bennet, secondé par Boko et Salamis. ESSétif-EST 0-1 (0-0). But de Wajdi Bouazzi à la 52'. Avertissements: Delhoum, Traoui, Harisson, Chammam et Korbi. ESSétif : Farradji, Raho, Laïfaoui, Belkaïd, Benmoussa (Hechoud), Lemmouchia, Metref ( Kacem), Delhoum, Bouazza (Djallit), Djabou, Ghazali EST : Naouara, Ben Amor, Chammam, Ben Youssef, Korbi, Derbali, Bouazzi, Ghanem (Ayari), Harrison (Hichri), Traoui (Msakni), Darraji A la lecture de la feuille de match, l'on ne donnait pas cher des intentions offensives «sang et or», vu la défection de Saber Khélifa et le forfait de Michael Eneramo, alors que Ayari et Msakni ont pris place sur le banc. C'était toutefois sans compter sur les ressources et la richesse de l'effectif à la disposition de Faouzi Benzarti, ce dernier n'ayant pas caché son jeu dès les trois coups. Sans constituer une force dévastatrice, l'EST a fait prévaloir sa force tranquille en cette veillée de vendredi. De l'audace, il faut en avoir pour épingler l'ESSétif dans son fief. Du culot, l'EST en a à revendre, vu qu'elle a pris le taureau par les cornes dès l'entame de la rencontre. Puis, cette faculté à se repositionner selon l'approche et les exigences du moment, c'est devenu la marque de fabrique de la furia «sang et or». Nous en avons eu des prémices en phase préliminaire, avec des recentrages de jeu étudiés, une rotation de l'effectif selon les impératifs de la rencontre, sans toutefois toucher au style et au cachet propres de l'équipe. L'Espérance est une équipe d'attaque, une formidable mécanique qui ne s'abreuve que de buts et de victoires. Elle donne l'impression de lâcher du lest, d'assurer ses arrières, de prôner et prêcher un faux rythme, juste le temps pour l'adversaire de se découvrir et voilà que le champion tunisien porte le coup fatal, le coup de grâce, celui qui fera plier son vis-à-vis. La phase de poule a débuté sous les meilleurs auspices pour l'EST, trois précieux points glanés dans la bonbonnière du stade du 8 Mai, une Espérance qui achève la rencontre en roue libre et une montée en régime qui en dit long sur les ambitions des Tunisois. Un collectif huilé et bien rodé L'EST a bien joué le coup. Le onze « sang et or » avait fière allure en cette soirée de vendredi. Une défense compacte (composée de Ben Youssef, Chammam et Ben Amor) où le seul Derbali a constitué le maillon faible, un entrejeu bûcheur et complémentaire, un relais offensif porteur et des attaquants mobiles, incisifs et généreux dans l'effort, les nôtres se sont montrés appliqués, concentrés et maîtres de leur destinée. 6', Harisson Afful, l'un des meilleurs éléments sur le terrain, allume la mèche. Profitant d'un renvoi approximatif adverse, Afful ne se fait pas prier pour décocher un tir tendu qui rase le poteau. Sentant le danger, les locaux avancent d'un cran et répliquent par l'insaisissable Djabou dont la frappe sera déviée. Quelle classe et quel bagage technique chez ce feu follet algérien. Un jeu en rupture, une percussion et une vitesse de pointe qui a quelque peu malmené Korbi, Ben Youssef et autre Derbali, les coups de rein de l'avant de poche sétifien ont constitué le gros des amorces offensives des locaux. Toutefois, les victoires ne se dessinent pas seulement grâce aux individualités mais se construisent selon une approche collective. L'omniprésent Korbi au ratissage ne laissera rien transpirer. Quadrillage, présence et prestance sur la seconde balle, vélocité et retour rapide au charbon, le pivot « sang et or» a «asphyxié» à lui seul les deux relayeurs algériens. En conquérant qui se respecte, l'EST ne se contentera pas de tenir Sétif en respect. Il est vrai qu'après une période d'observation, l'Espérance s'est portée vers l'avant, écartant le jeu tantôt et créant le surnombre sur les côtés grâce aux montées des excentrés. Avec les reconversions en situation de contre, les combinaisons, les triangulations, les décalages et autres combinaisons offensives, l'EST a fait prévaloir sa force tranquille et sa majestueuse faculté à élever le rythme crescendo, tout en sapant les manœuvres adverses. 32', le vif et très appliqué Borhen Ghanem rate de peu le cadre. Ce n'était que partie remise puisqu'après la pause, les «Sang et Or» refouleront la pelouse avec le même état d'esprit, un brin de conviction offensive en plus. A la récupération et à la relance, Traoui, associé à Korbi ne laissera rien filtrer tout en alertant Ghanem dans le dos de ses anges gardiens. Si l'EST a joué un cran au-dessus, Sétif n'a cherché le salut que par les accélérations de Djabou. La frappe enroulée de ce dernier à la 49', passera de peu à côté des buts de Naouara.