Le premier colloque maghrébin sur la critique de l'œuvre d'art et les TIC, organisé les 22 et 23 décembre 2014 dans le cadre de la 34e session du festival Ezzitouna de Kalâa-Kébira, a réuni des critiques d'art venant d'Algérie, du Maroc et de Tunisie. Rabiâa Beltaïfa, coordinatrice générale de ce colloque, enseignante à l'ISBA de Tunis, nous a déclaré que ces critiques ont étudié dans le cadre de leurs communications- débats, les nouvelles méthodes à introduire dans l'analyse de l'œuvre contemporaine artistique à la lumière de l'utilisation des TIC. L'image dans l'art contemporain et la mainmise des institutions. A ce sujet, et au cours de son intervention, Sami Ben Ameur, coordinateur scientifique du colloque et enseignant à l'ISBA de Tunis, a défini la notion d'art contemporain et l'importance de l'image dans les pratiques artistiques contemporaines. Il a évoqué, notamment, le rapport qui existe entre ces pratiques et les institutions qui organisent le monde de l'art, à savoir les musées et les galeries. Il a ajouté que la critique de l'œuvre d'art ne peut pas faire abstraction aujourd'hui de cette main-mise de ces institutions gérant l'art et qui peuvent l'orienter vers des stratégies tenant compte de leur intérêt idéologique et économique. Il a indiqué qu'avec la mondialisation et la révolution technologique des moyens d'information et de communication, il y a un risque d'homogénéisation de l'œuvre d'art. De ce fait, le critique d'art doit revoir ses méthodes et concepts pour s'adapter aux nouvelles formes de création artistique contemporaine. «Le critique d'art, face à ces TIC, est confronté à de nouvelles situations. Il doit être conscient des nouveaux besoins éthiques et esthétiques dans la critique de l'œuvre d'art contemporaine à la lumière de l'utilisation des TIC», a-t-il conclu. Œuvre théâtrale et mondialisation Abderrahman Ben Zidane, critique d'art, écrivain-dramaturge, enseignant à la faculté des lettres de Meknès(Maroc),a indiqué que la mondialisation et les TIC ont laissé leur empreinte sur tous les aspects de la production artistique, théâtrale et littéraire. De ce fait, l'espace théâtral est devenu un champ d'expérimentations technologiques où l'on découvre la présence simultanée de plusieurs spécialités (scénographie, mise en scène, chorégraphie...). «Le spectacle théâtral a été scindé en plusieurs spectacles suite à l'émergence et à l'emploi de la vidéo et de l'internet....», a-t-il conclu. Œuvre littéraire et TIC De son côté, Abdelhamid Hima, enseignant à l'université de Ouergla (Algérie), spécialité «critique de la littérature contemporaine», a évoqué, au cours de son intervention, la relation entre le critique littéraire et les TIC en indiquant qu'actuellement la littérature a accompli de grands pas où l'écrivain utilise les TIC pour écrire un texte numérique interactif avec l'inclusion de l'image et du son et ce, moyennant l'informatique, l'internet, le logiciel... «La littérature n'est plus un texte écrit mais elle est devenue aujourd'hui une industrie ayant recours aux technologies nouvelles d'information et de communication». Conclut-il