De notre correspondant permanent à Paris, Jamel HENI Hier matin, deux hommes encagoulés ont lancé l'assaut contre le journal satirique. Ils ont tiré à bout portant, abattant une dizaine de personnes, dont les célèbres dessinateurs Charb, Cabu, Wolinski et Verlhac. Un véhicule de marque Citroën, couleur noire et rétroviseurs argentés, aurait été repéré et remorqué pour analyse scientifique. Il aurait servi aux assaillants pour semer leurs poursuivants. La traque en cours n'a pu isoler le commando en fuite, après un attentat meurtrier au siège de Charlie Hebdo à Paris. «En état d'excitation, les tueurs lancent des hourras aux voisins, à leur sortie de Charlie», s'étonne Albert, témoin de la scène. «C'était très rapide, cinq minutes, pas plus. Au départ, c'était une fusillade, on ne s'en inquiétait pas outre mesure, on croyait que c'était des pétards.Quelques instants après, on voyait deux types encagoulés courant à toute allure vers le boulevard Richard le Noir, munis de kalachnikovs et tirant en direction de la police. C'était carrément des pétarades. Ça ressemblait drôlement à un film d'action», relate-t-il. Deux policiers y auraient laissé la vie. Le président français s'est déplacé au 10 rue Appert dans le 11e Arrondissement de Paris, siège de Charlie. Il a dénoncé un attentat «terroriste...d'une extrême barbarie». Le Plan Vigipirate a aussitôt été relevé au niveau alerte attentat par le Premier ministère. Sur le boulevard Richard le Noir, des militants du Front national ne retiennent pas leur courroux. Certains appellent à riposter... Le Conseil français du culte musulman a condamné, dans un communiqué rendu public hier en fin de matinée, en des termes très forts, un «acte barbare», appelant les musulmans de France « à faire preuve de la plus grande vigilance face aux éventuelles manipulations émanant de groupes aux visées extrémistes quels qu'ils soient»... Serait-ce le 11 septembre français?