Le compte à rebours s'est déclenché et l'on s'attend à ce que Habib Essid clôture aujourd'hui, samedi 31 janvier, ses consultations. La liste ministérielle qu'on croyait prête pourrait compter de nouvelles personnalités de Nida Tounès où certains députés contestataires semblent s'assagir et accepter qu'Ennahdha rejoigne le gouvernement Maintenant que le Front populaire a pris sa décision de ne pas participer au gouvernement bis de Habib Essid quelles que soient les promesses qui peuvent lui être faites, qu'Ennahdha sera bel et bien représenté au sein de la prochaine équipe ministérielle, que l'Union patriotique libre a réussi à conserver les portefeuilles qui lui ont été promis et que certains parmi les députés nidaistes opposés à l'association d'Ennahdha parlent «de contraintes objectives qu'il faut savoir accepter», la question que se posent l'opinion publique et les observateurs est la suivante : Quels nouveaux noms pourrait sortir Essid (autres que ceux déjà révélés) quand il va annoncer sa liste en vue de satisfaire les dernières délégations qui défilaient hier à Dar Dhiafa? Des contraintes à dépasser De prime abord, les députés nidaistes jusqu'ici farouchement opposés à la présence d'Ennahdha semblent sur le point d'adoucir leurs positions. Hier, une délégation les représentant a rencontré Essid et à l'issue de l'entretien, Mustapha Ben Ahmed, député nidaiste et ancien membre du bureau exécutif de l'Ugtt, a accordé aux journalistes une déclaration dans laquelle il a insisté «sur les contraintes dans la politique qu'il faut accepter pour dépasser les blocages au profit de l'intérêt national». Autrement dit, les opposants à Ennahdha au sein du groupe parlementaire nidaiste ne voient plus d'inconvénient à ce que les nahdhaouis intègrent le gouvernement puisque l'intérêt national l'exige et que le temps presse pour que le chef du gouvernement désigné clôture ses négociations. Sauf que Mustapha Ben Ahmed a oublié de préciser s'il s'exprimait au nom de tous les députés nidaistes contestataires ou au nom d'une frange revenue à la raison. Et la réponse à cette question n'a pas tardé dans la mesure où l'un des députés fidèles à la non-participation des nahdhaouis a rétorqué aux déclarations de son collègue assagi en soulignant : «Mustapha Ben Ahmed est libre de parler comme il le veut. Il oublie cependant que les contraintes ne sont pas l'affaire des nidaistes. Elles sont l'affaire de Habib Essid». Sur un autre plan, les leaders nidaistes qui essayent de se tenir à l'écart des négociations dirigées par Habib Essid continuent à espérer à la voir accéder à leurs demandes. Ainsi, l'on apprend que de nouveaux noms lui ont été proposés et qu'on est dans l‘attente de le voir les retenir dans sa prochaine liste. Une source informée au parti confie à La Presse p: «Les derniers noms soumis à Essid concernent Leïla Bahri, députée, pour le secrétariat d'Etat à l'Environnement, Anis Ghedira, membre du bureau exécutif, au poste de secrétariat d'Etat à la Jeunesse ou à l'Equiepement, Abdellaziz Kotti, député, pour un poste de secrétaire d'Etat au ministère de l'Agriculture, Rabiaâ Najlaoui, ancienne constituante, pour un poste de secrétaire d'Etat à la Jeunesse, et Noureddine Ben Ticha pour occuper le poste de secrétaire d'Etat auprès du chef du gouvernement chargé des Affaires politiques (un nouveau poste). Quant au doyen Lazhar Karoui Chebbi, il revient à la course pour un poste ministériel qui n'est pas encore arrêté». D'autre part, les déclarations de Abdessattar Messaoudi et la pétition initiée par Abdelmajid Sahraoui (tous deux membres du bureau exécutif) ont abouti puisque «le bureau exécutif tient aujourd'hui (samedi 31 janvier) une réunion qui sera consacrée à l'élargissement du comité politique chargé de conduire les affaires du parti. L'opération élargissement a pour objectif d'assurer la représentation de toutes les sensibilités militant au sein du parti, le comité constitutif n'étant plus en mesure d'assurer la direction du parti car plusieurs de ses membres ont rejoint le palais de Carthage et il faut bien qu'ils soient remplacés». Du côté d'Ennahdha, les informations sont livrées au compte-goute. Zied Laâdhari, porte-parole du parti et l'un des candidats au ministère qui sera attribué aux nahdhaouis (sans oublier les trois secrétariats d'Etat) se contente de souligner : «On se dirige vers la participation au gouvernement. Nous nous concertons encore avec Habib Essid et notre présence dépendra de la nature du gouvernement». Les destouriens sortent les mains vides Quant à Al Moubadara qui allait connaître vendredi (hier) le nom du ministère qui lui sera confié, il est maintenant sûr qu'il est sorti les mains vides, dans le mesure où «c'est Mohsen Hassan (UPL) qui veillera aux destinées de notre tourisme alors que Selma Rekik Elloumi dirigera le ministère de la Formation professionnelle et de l'Emploi», comme l'indique une source proche du parti de Kamel Morjane. Quant aux ministères de l'Intérieur et de la Défense, ils seront confiés respectivement à Ghazi Jeribi et Farhat Horchani. D'autre part, Ammar Yombaii sera confirmé dans son poste de ministre des Affaires sociales. Idem pour Latifa Lakhdhar et Khedija Cherif aux ministères de la Culture et de la Femme et de la Famille. Enfin, Al Massar ne sera pas représenté au sein du gouvernement.