Première en Tunisie : un forum national dédié à l'environnement. Un événement majeur qui tombe à pic avec la "réhabilitation" du ministère de l'Environnement dans la deuxième version du gouvernement Essid. Placé sous le thème «Droit à l'environnement, notre vie a plus de valeur que vos profits», le forum verra la participation d'acteurs sociaux, d'organisations civiles et de défenseurs de Dame nature, venant de tous bords, qui devraient se mobiliser massivement, du 6 au 8 de ce mois de février à Monastir, à l'initiative du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (Ftdes), pour dénoncer, haut et fort, l'état des lieux écologiques prévalant dans plusieurs régions du pays. Du nord au sud du pays, des régions, mal en point, restent confinées dans la boue et la pollution. S'agissant de Djerba, du golfe de Gabès, de Jradou à Zaghouan, de la capitale et ses périphéries, des zones inondables à Jendouba, ainsi que de la baie de Monastir, ville accueillant le forum, la situation environnementale en dit long. Comme si cette question n'avait plus d'intérêt ni d'impact sur le cours du développement intégral. Ce secteur, aussi important soit-il, est perçu comme le maillon faible de la chaîne, alors que sa transversalité interpolitique sectorielle est incontestable. Mais, l'incurie du système et l'effet du laxisme ont fait perdre le sens de la responsabilité sociétale et condamner, de la sorte, l'évolution de la conscience collective. Soit un comportement incivique que l'on voit sévir partout. Dans nos murs, sur nos routes et auprès de chez nous, cela devient phénoménal, sans en avoir honte. Nul ne bouge pour mettre le holà, loin s'en faut. Des conférences de trop Un environnement sain et propre, tout le monde y a droit. Citadin ou rural, tout citoyen ne peut rester indifférent. Chacun de son côté doit faire de son mieux, se battre contre la pollution et la dégradation de l'écosystème marin et naturel, mais aussi se lever pour défendre sa vie et sa survie. Au-delà de sa portée locale, la sauvegarde de l'environnement est bel et bien une cause planétaire. Et les conférences en cascade qui lui ont été consacrées, au fil des mois et des ans, n'ont épargné aucun Etat-partie dès leur phase préparatoire. Celle de Rio de Janeiro en 1972 sur la Terre, et en 1992 sur le développement durable, ou celle de Copenhague tenue, à plusieurs reprises, sur les changements climatiques ont témoigné que la pollution et l'effet de serre sont l'ennemi de tout bien-être social. Elles viennent, de surcroît, administrer la preuve qu'un tel désastre écologique ne saurait être désamorcé que grâce à un code de conduite adopté à l'unanimité. Au grand dam d'un capitalisme sauvage mondial qui a mis en échec toute initiative. Que la vie sereine vaille mieux que les profits-gangrènes, dirait-on, en guise de slogan dudit forum attendu à Monastir. Ainsi, face à une écocitoyenneté pétrie de paradoxes, une telle communication de circonstances pourrait-elle, réellement, porter ses fruits ? Faut-il joindre l'acte à la parole, à même de faire de l'environnement une culture et une éducation à diffuser au large public. La pollution dans toutes ses formes Commençons, alors, par la petite enfance et les écoliers qui devraient apprendre, dès le jeune âge, la propreté sur le bout des doigts. Mais, à chaque fois que ce phénomène universel se présente ainsi, le débat fut, alors, controversé et sans productif. A Monastir, le débat reviendra, cette fois-ci, à la case départ, dans la mesure où l'on est en droit de se reposer la question : comment relever les défis de la pollution dans toutes ses formes ? Ce faisant, les intervenants vont, trois jours durant, se pencher sur les solutions à apporter, dans le cadre d'une stratégie nationale proposée à cet effet. Ce débat se voit, de nouveau, s'instaurer sur la gestion des déchets et le traitement des eaux usées, les effets nocifs de l'effet de serre, la pollution hydro-carbonique sur les côtes du Sahel et celle due au phosphogypse dans le golfe du Gabès. La clôture du forum, dans sa première édition, aura débouché sur la déclaration finale de Monastir qui servira, paraît-il, d'un document de référence à prendre en considération dans la conception des nouvelles politiques.