Après plusieurs semaines de sécheresse prolongée qui a engendré un déficit hydrique énorme, d'importantes quantités de pluie sont tombées, les 19, 20 et 22 février sur tout le gouvernorat de Kairouan et ont fait renaître l'espoir. On avait l'impression que cette manne céleste chaude, bruyante et odorante voulait, à force de persévérance, adoucir un hiver sec et froid. Durant ces trois journées lisses et scintillantes, la terre, enfin mouillée, était devenue parfumée avec ses odeurs et ses chants secrets. Et le soir, les rues gorgées d'eau, étaient silencieuses, presque désertes et semblaient échapper au temps. On avait l'impression de nous promener dans un décor fantastique. Néanmoins, beaucoup de quartiers ont été envahis par les eaux à cause d'une infrastructure défaillante, ce qui a provoqué beaucoup de désagréments aux personnes âgées et aux petits écoliers dont certains sont tombés dans des flaques d'eau. En outre, au sein de la Médina, notamment à Houmet Jamaâ, où d'importants travaux de canalisation durent depuis plusieurs semaines, la situation était devenue catastrophique avec des étangs de boue, de sable, de graviers, avec tout ce que cela cause de glissades et éclaboussures. A quand la fin de ce calvaire !