Ambiance de Far-West dans certaines enceintes à l'occasion de la 19e journée Le monstre a montré ses crocs! L'hydre de la violence et de la gabegie dans les stades ne veut pas faire de jaloux : comment le domaine sportif peut-il échapper à la démence ambiante dans un pays qui a perdu le nord? A peine un semblant de paix s'installe-t-il dans les enceintes sportives que voilà le mercure du grabuge monter en flèche! Enième démonstration mercredi dernier à l'occasion d'une 19e journée de Ligue 1 qui n'a guère été avare en incidents. Menaces et discrédit La palme de la ronde revient au match Etoile du Sahel-El Gaouafel de Gafsa, rendu compliqué par le staff arbitral, conduit par Mohamed Saïd Kordi. Un but des plus réguliers inscrit par Aleya Brigui et refusé pour un hors-jeu inexistant par l'arbitre-assistant, Kamel Abdelmoumen, a mis le feu aux poudres. D'un seul trait, le cauchemar de deux précédents, l'un à Bizerte, l'autre à Djerba, remontait à la surface. Deux buts tout aussi réguliers avaient été refusés cette saison à l'ESS. Il n'en fallait pas plus pour crier au scandale et provoquer des incidents. Le directeur exécutif de l'ESS, Houcine Jenayeh, annonçait à chaud le retrait de son club du championnat. «On arrête, promis juré ! Que l'on aille jouer en France, en Malaisie ou en Tchécoslovaquie, c'est notre affaire, mais cela suffit avec la L1 tunisienne», menaçait-il. Pour sa part, le président de la commission juridique et porte-parole, Amine Mougou, relevait que tous les membres élus du bureau directeur avaient présenté leur démission au président du club. Chacun jugera comme il l'entend de l'opportunité de telles mesures et si elles sont vraiment proportionnelles à la nature du «délit». La nuit porte, certes, conseil et, comme souvent, le bon sens finit par l'emporter. Il n'en reste pas moins que, mauvaise foi ou pas, les arbitres prêtent le flanc à toutes les accusations en commettant de grossières erreurs qu'un débutant éviterait parfaitement. En cette période trouble, ce sont les arbitres-assistants qui sont pointés du doigt, comme en atteste la décision de la direction nationale d'arbitrage d'évincer Taoufik Oueslati, le chargé des désignations des arbitres-assistants. Un limogeage qui en dit long sur le discrédit jeté sur ce corps malgré tout le soutien assuré par l'Association tunisienne des arbitres de football dont le président, Amine Barkallah, appelle à assurer une protection soutenue. Remarquez à quel point ce corps est aujourd'hui voué aux gémonies : «On a eu affaire, ce mercredi, à un arbitre-assistant en forme de chargé de mission, et il a parfaitement réussi cette mission-là !», observait Amine Mougou. Une oasis de paix ? Depuis son accession en L1, le stade de Métlaoui passe pour être une oasis de paix, de convivialité et de bonnes manières dans un désert de chauvinisme et d'aveuglement. Mais la pandémie a fini par toucher le public «sang et or» du Sud. Avant-hier, l'arbitre était tout heureux de mener la rencontre ESM-JSK à terme, tellement les suspensions brutales furent nombreuses en raison du jet de pierres. Ambiance de corrida à Métlaoui, et pas seulement. Y avait-il provocation ? L'île de beauté a vécu, elle aussi, une troisième mi-temps empoisonnée. Après le match AS Djerba-Club Africain, la tension était à son comble autour du thème de la façon la plus fair-play de fêter un succès. L'équipe locale accusait celle de Bab Jedid de provocation. A l'en croire, les «Rouge et Blanc» seraient venus devant les vestiaires des Insulaires donner libre cours à leur joie avec chants et slogans à l'appui. Ce dont se défend le clan clubiste. Déjà, le coup d'envoi a été donné avec une demi-heure de retard, le temps que le service d'ordre refoule hors du stade de Houmt-Souk les centaines de supporters clubistes qui n'avaient que faire dans un match disputé à l'extérieur. Le seul remède qui vaille dans un aussi joyeux bazar, c'est l'application rigoureuse de la loi et des règlements, y compris et surtout ceux du jeu !