Les Usémistes ont touché le fond. Le successeur de Ben Sassi aura du pain sur la planche. Dimanche dernier, avant le match de la saison devant l'ESM, un concurrent direct pour le maintien, tout le monde s'attendait à une vive réaction des Bleus pour mettre fin à leurs contre-performances depuis 14 journées. Mais rien n'en fut, et la bande à Ben Sassi a essuyé un autre revers inattendu, gâchant ainsi une très belle opportunité de quitter la zone rouge. Le rêve des supporters a été brisé. La déception était grande car les protégés de Ben Sassi viennent de perdre le match qu'il ne fallait pas perdre, devant un adversaire à leur portée. Malgré une première mi-temps dominée de bout en bout par Bédéri et consorts, l'efficacité n'a pas été au rendez-vous pour réussir ce but de la délivrance. Après la pause, et contre le courant du jeu, l'ESM a réussi deux jolis buts offerts, il faut l'avouer, par une arrière-garde usémiste flottante, à l'image de Ayadi, Marios et Bédéri qui assument l'entière responsabilité sur les deux buts réalisés par Laouichaoui et Khraïfi, libres de tout marquage. Malgré ce coup dur, Ben Sassi a essayé tant bien que mal de sauver la mise, en lançant dans le bain Messaâdi, Gharbi et Missaoui. Ce dernier a réussi à réduire le score à six minutes de la fin. Les solides joueurs de l'ESM ont réussi à préserver leur mince avantage pour arracher une victoire porteuse d'espoirs pour le maintien. Ben Sassi, abasourdi par la tournure des événements, a décidé de rendre le tablier : «C'est mon dernier match à la tête de l'USM, j'ai tout essayé pendant cinq journées pour redresser la barre, mais j'ai échoué dans ma mission. Je ne peux rien ajouter à un groupe décimé par les blessures et affecté par les déboires. Les joueurs ont perdu confiance en leurs moyens et sont devenus très fragiles mentalement. J'espère de tout cœur voir l'USM sauver sa place parmi l'élite dans les dix journées qui restent». Un problème d'effectif A l'instar de Hizem puis Rhim, Ben Sassi n'a pas réussi la moindre victoire en cinq matches disputés à la tête des Bleus : trois défaites, dont deux à domicile, et deux nuls. Un bilan le moins qu'on puisse dire trop maigre et qui a compliqué davantage la situation de l'équipe. Certes, il reste encore dix journées et tout reste possible, mais soyons réalistes : l'effectif disponible, très affecté par les blessures en cascade (Zaouali, Troudi et Slimane), ne peut pas aller au bout de ses intentions, malgré sa volonté de bien faire et sa générosité dans l'effort. Le niveau, juste moyen de tous les joueurs, a rendu la tâche encore plus difficile. Ce qui manque à l'USM cette saison, c'est ce joueur d'un autre calibre qui peut changer la physionomie d'un match. Le club du Ribat, faute de moyens, n'a pas pu dénicher un joueur de cette trempe qui peut, grâce à sa classe et son talent, donner une autre dimension au jeu de l'équipe. En football, si on ne marque pas, on ne gagne pas, et l'USM n'a marqué que 12 petits buts en 20 matches. C'est peu, trop peu même pour aspirer à un meilleur classement. Maintenant, les faits sont là. L'entraîneur qui succédera à Ben Sassi sera le cinquième depuis le début de la saison —un record en soi —. Il devra faire face à une situation délicate. Sa mission sera des plus difficiles car, dans les dix dernières journées qui restent, l'USM accueillera à Ben Jannet les grosses cylindrées, en l'occurrence l'ESS, le CSS et le CA, et se déplacera pour affronter l'ASD, le SG et EGSG, des concurrents directs pour le maintien. On annonce les noms de Lotfi Rhim (un come-back) et de Samir Jouili pour succéder à Ben Sassi.