Un programme intégral dont le coût estimatif s'élève à trois millions de dinars. Depuis quelques années, le charançon rouge fait des ravages, touchant les palmiers d'embellissement des villes du Grand- Tunis et menaçant les oasis du sud. L'année dernière, il a touché quelque 654 palmiers implantés au Grand-Tunis et à Bizerte. Ce petit insecte est jugé comme étant l'ennemi redoutable des palmiers. Pour y faire face, le ministère de l'Agriculture, des ressources hydriques et de la pêche s'applique à la lutte contre sa prolifération. Cependant, les actions menées jusque-là n'ont pas abouti à la résolution radicale du problème, d'où la nécessité de dresser un plan national de lutte contre le charançon rouge des palmiers et de garantir les moyens matériels et humains indispensables à sa réalisation. Le plan de lutte contre le charançon rouge des palmiers promet d'apporter une solution radicale au bout de deux ans de labeur. L'idée étant de miser et sur les interventions de terrain et sur la prévention. L'étude de faisabilité dudit plan détaille les démarches à suivre. En effet, il convient avant toute chose de créer des comités de veille et de suivi afin d'anticiper le problème et d'éviter ainsi que l'insecte détecté ne gagne plus de terrains. Surtout que le charançon rouge se propage rapidement, emporté par le vent ou encore déplacé par les moyens de transport et les équipements utilisés pour traiter des palmiers touchés. D'où la nécessité de stopper sa propagation aussitôt avérée. Le recours aux solutions usuelles, notamment le traitement chimique et l'utilisation des insecticides, doit obéir désormais à des techniques bien déterminées. Il convient de pulvériser, mensuellement, la partie supérieure du palmier atteint et de procéder à des injections au niveau des stipes et ce, tous les six mois. Cependant, lorsqu'il s'agit d'un palmier dont l'état est fort détérioré, la solution finale s'avère inévitable : le tranchage du stipe ou encore la carbonisation du palmier parvenu à un stade incurable. Le rôle des municipalités est déterminant dans la réussite de ces actions, dans le renforcement et la pérennisation des diagnostics ainsi que dans la bonne gestion des déchets végétaux comptant des charançons. Le plan repose, en outre, sur la mise en place des sites de capture, et ce, à raison de quatre à dix sites par ha. D'un autre côté, il est fondamental d'optimiser les actions de sensibilisation et de formation aussi bien en faveur des agriculteurs que des responsables de l'embellissement des villes et de les appeler à se conformer aux consignes et aux étapes dudit plan ; un plan dont le coût s'élève à environ trois millions de dinars. Encore faut-il souligner que ce plan vient en réaction aux actions menées au préalable et dont les résultats se sont avérés insatisfaisants. En 2012, le traitement par produits chimiques des palmiers atteints de charançons rouges avait permis de sauver quelque 383 palmiers et de prévenir l'altération de pas moins de 1762 autres. Un résultat indéniable certes, mais qui n'était pas parvenu à mettre un terme au problème et n'avait pas suffi à préserver la totalité des palmiers contre ce petit insecte. Aussi, de maintes organisations internationales se sont-elles mobilisées pour épauler les pays du Maghreb dans la lutte contre l'invasion du charançon rouge. En 2012, la F.A.O. s'était engagée dans l'appui technique des parties concernées en organisant des sessions de formation destinées aux techniciens et aux agriculteurs. Son apport s'était traduit, en outre, par l'octroi de 175 mille dinars dans l'optique de contribuer à l'actualisation de la stratégie nationale de lutte contre ce fléau. De son côté, le Fonds de développement de la capacité concurrentielle dans le secteur de l'agriculture et de la pêche avait consacré, en 2012, quelque 160 mille dinars et 100 mille dinars supplémentaires, en 2013, pour résoudre le problème. Des sommes qui restent nettement minimes en comparaison aux défaillances matérielles à combler. Malgré les efforts fournis jusque-là, le charançon reste encore une source d'inquiétude qui contrarie les agriculteurs et les responsables de l'embellissement des villes. Son intrusion dans les oasis n'est pas à écarter, ce qui représenterait, d'ailleurs, une réelle menace pour un secteur qui produit en moyenne jusqu'à 195 mille tonnes de dattes par an, dont 135 mille tonnes de «deglet ennour». Encore faut-il rappeler que les palmiers dattiers s'étalent sur une superficie de 40 mille ha. L'on compte environ 5,4 millions de palmiers. La production des dattes permet une exportation d'une moyenne de 95 mille tonnes d'une valeur de 329 millions de dinars. Notons que la culture des dattes constitue le gagne-pain de pas moins de 50 mille familles tunisiennes.