Une trentaine de sculptures, torses en marbre, statuettes et portraits féminins et masculins devraient être présentées comme convenu fin mai 2015 dans les vitrines à la salle de Carthage, qui n'aurait pas connu des dégâts au niveau muséographique», a déclaré hier à l'agence Tap l'experte Nathalie Brac de la Perrière, coéquipière de Daniele Branstein, toutes deux chargées du chantier-école Louvre-Bardo, entamé il y a cinq ans. Inaugurée dans une première étape avec la présentation du statuaire des entrecolonnements, la salle de Carthage située au cœur du musée du Bardo, reprendra de son lustre avec des œuvres comme la Venuse pudique et la statuette Venus. Chantier-école Louvre-Bardo Lors d'un tour à la salle de Carthage le 17 mars, la restauratrice Daniel Branstein, spécialisée dans la technique de la pierre, a donné un aperçu global sur la transfiguration finale de la salle avec le prochain aménagement muséographique: vitrines et pose des socles métalliques sur lesquels seront installées les sculptures de moindre taille que la statuaire déjà en place. Des œuvres qui ont été étudiées et nettoyées par une équipe de jeunes tunisiens dont deux ont été formés à l'école de Tour en France, deux autres ont intégré l'INP ainsi que deux nouveaux stagiaires. Parlant de ce chantier-école initié par le Musée du Louvre et soutenu financièrement par l'Institut français de Tunisie (IFT), Nathalie Brac de la Perrière a fait savoir que ces jeunes ont été formés depuis 2011 aux métiers de restauration et de muséographie. Cette formation complète aux métiers de la pierre a permis, et pour la première fois, de créer le premier atelier de restauration de sculptures en Tunisie: enseignement des principes de manutention et de transport, manipulation des œuvres et apprentissage des qualités essentielles (montage des œuvres, travaux de marbrerie et d'installation des sculptures). Un travail long, précis et minutieux Au-delà de la rénovation du musée du Bardo, le chantier-école a permis, a-t-elle tenu à signaler, d'initier ces jeunes tunisiens à un métier qui n'existait pas auparavant, celui du restaurateur de sculptures. «C'est un travail très long, précis et minutieux», a-t-elle relevé car la formation aux métiers de restauration est un apprentissage de la rigueur». Cela dit, l'objectif ultime est de créer dans les années qui s'ensuivent une section de restauration sculpture en Tunisie en ayant recours à ces jeunes pour former à leur tour les futurs restaurateurs de sculptures du patrimoine en Tunisie qui dispose de compétences mais aussi de matériaux tels que le marbre gris de Foussena, utilisé d'ailleurs dans la restauration des «prochaines résidentes» au musée du Bardo, où des ouvriers et amis sont à pied d'œuvre depuis le week-end pour préparer la réouverture demain du musée. Une réouverture marquée par un large mouvement de mobilisation «Je suis Bardo» mais aussi par un ensemble de manifestations de solidarité au rendez-vous de la journée du 24 mars dont la manifestation de la Corporation des guides professionnels de tourisme, placée sous le slogan «La Tunisie n'est pas finie... le musée du Bardo non plus».