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Il y a péril en la demeure
Hôpital de Gafsa
Publié dans La Presse de Tunisie le 13 - 05 - 2015

Après les scandaleux décès de bébés à leur naissance déplorés au service de maternité de Bizerte et ayant défrayé la chronique (voir notre enquête du 30 janvier 2015 publiée sous le titre «Il y a péril en la demeure»), voilà que des cris au scandale fusent de l'hôpital de Gafsa. On vient d'apprendre que des cas successifs de décès maternels et infantiles viennent d'être constatés dans cet hôpital, dans un temps très limité et on ne peut plus inquiétant !
Côté officiel, rien n'a encore filtré sur les causes précises des fâcheux incidents ayant frappé la ville du Nord et celle du Sud. Dans les milieux hospitaliers concernés, motus et bouche cousue. Au niveau de l'administration centrale, l'on se contente de nous rassurer que ces dossiers sont entre de bonnes mains, l'enquête étant en cours, mais jugée trop longue, par les papas ayant perdu leurs douces moitiés ou leurs doux bébés et qui sont sur des charbons ardents !
En parallèle, la justice a été mise en branle. Et n'a pas du tout l'air de beaucoup avancer. Parce que ne tenant pas encore, semble-t-il, le fil d'Ariane menant à la vérité, c'est-à-dire les rapports d'autopsie, pièce maîtresse sur la base de laquelle l'on pourrait connaître les tenants et les aboutissants des affaires déplorées et, partant, délimiter les responsabilités des parties incriminées.
Pour sa part, la Ligue tunisienne des droits de l'Homme n'est pas demeurée en reste et a tôt fait de mettre la main à la pâte dès qu'elle a eu la puce à l'oreille. Son président, M. Abdessattar Moussa, affirme avoir instruit ce dossier après avoir écouté les victimes et les parties prenantes dans cette scabreuse affaire, dont le ministre de la Santé publique.
Analyses d'anapathe
En outre, nous avons pris contact avec le médecin légiste en charge de l'élaboration des rapports d'autopsie sur les trois cas de décès maternels et celui du décès du bébé à sa naissance. Dr Moëz Ben Aïssa, c'est de lui qu'il s'agit, a bien voulu nous expliquer les raisons du retard — parfois reproché par les intéressés — mis dans la présentation de tels rapports. Il dit que ceux-ci ne peuvent être établis qu'au vu des résultats des analyses effectuées par le laboratoire d'anatomopathologie. On nous précise que quatre laboratoires universitaires existent dans le pays couvrant quatre grandes régions. Ceux de Tunis, Sousse, Monastir et Sfax.
Une césarienne fatale...
M. Imed El Akremi, la quarantaine, originaire et natif de Gafsa, journalier, nous remet un dossier volumineux retraçant ses longues démarches auprès des services régionaux et centraux de la santé publique ainsi qu'auprès de la justice. A travers ce parcours du combattant, il a cherché, à ce jour sans succès, à connaître les raisons du décès de sa femme.
La victime, du nom de Aïda, 37 ans, femme au foyer, a rendu l'âme trois jours après avoir accouché d'un garçon. Tout ce qu'on sait, c'est que l'infortunée a connu des complications post-opératoires, apparemment dues à une accumulation de négligences. On nous dit que lors de la césarienne assez complexe à laquelle elle avait été soumise, elle a été anesthésiée par un simple technicien au lieu d'un médecin anesthésiste. Le mauvais suivi lui aurait causé un blocage rénal et une inflammation du pancréas du stade «E» (le plus haut degré de gravité). Certains témoins nous affirment que l'hôpital de Gafsa est à court des moyens les plus élémentaires tels que les tensiomètres ! Et qu'on y a souvent compté sur des volontaires privés pour combler d'une manière occasionnelle la pénurie dans certaines spécialités médicales.
Des cas mortels
Autre cas, celui de M. Noureddine Gargoubi, un cheminot de cinquante ans, domicilié à El Guetar. L'intéressé a perdu sa fille âgée de près de 30 ans après avoir pu être prise en charge à l'hôpital de Gafsa. La victime a dû accoucher normalement et périr anormalement suite à une mauvaise prise en charge. Depuis, le malheureux père ne cesse de courir dans les couloirs des services de santé et du parquet, sans voir pointer à l'horizon un résultat concret et lever le mystère sur l'affaire de sa fille aînée...
Même sort pour Mme Samira Haj Amara, institutrice à Gafsa. Conduite d'urgence à l'hôpital de la région, se tordant et hurlant de douleurs suite à une inflammation au niveau du pancréas, la victime est passée de vie à trépas sans avoir pu bénéficier des soins adéquats. Le malheureux conjoint, 45 ans, instituteur, a dû enterrer sa femme sans avoir pu soumettre le corps de la défunte à l'autopsie !
Quant à M. Abdelmajid Zayani, 42 ans, il a vu mourir son enfant entre les mains du personnel du même hôpital suite à une mauvaise prise en charge.
On nous informes que deux autres cas mortels se sont produits à l'hôpital de Gafsa sans que les victimes n'aient porté plainte contre les éventuels fautifs et intenter des actions en justice.
La Ltdh sonne le tocsin !
Au final, un mot sur l'entretien tout récent du président de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme, M. Abdessattar Moussa, avec M. Saïd Aïdi, ministre de la Santé publique, au sujet de ces dossiers brûlants. Là, il semble que le diagnostic fait n'a rien apporté de nouveau. Et plus ça change et plus c'est la même chose. Les causes de cette terrible hémorragie sont les mêmes :
– Manque d'outils de travail et de moyens financiers pour tous les gouvernements qui se sont succédé.
– Pénurie de médecins spécialistes, pour l'éternel motif qu'on sait : les profondeurs de notre chère République ne sont pas portées dans le cœur de nos spécialistes bien aimés...
Maintenant que le diagnostic est dit, redit et rabâché, il nous faut prendre le taureau par les cornes et précipiter la thérapie appropriée, au lieu de nous regarder et regarder périr stupidement nos pairs, ne pouvant aller se faire soigner onéreusement ailleurs... Trouver une source de financement pour les équipements et former des médecins spécialistes à tour de bras dans les rangs militaires impérativement. On en finirait ainsi peut-être sans histoire avec l'histoire du médecin «au bec fin» !
En attendant de meilleurs lendemains lointains, d'aligner la qualité de la vie des uns des profondeurs à celle des autres.
A noter que le nouveau ministre nous promet une vaste campagne de dépistage d'hépatite. Voilà au moins du concret... Pourvu que cela se concrétise !


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