Montacer Bouali (52 kg) et Ahmed Amine Meskini (69 kg) confirment que la bonne graine existe dans une discipline qui ne bénéficie pas de l'encadrement nécessaire On aurait tendance à l'affirmer de plus en plus. Il y a au sein de la sélection tunisienne des boxeurs qui dérogent à la règle et au parcours exceptionnel. Là où ils passent, ils ne manquent pas de retenir l'attention. Leur marge de progression est tellement évidente qu'ils sont devenus aujourd'hui prêts pour tout genre d'exploit. On l'a toujours dit et on ne cessera jamais de le répéter: la boxe est un sport dans lequel les titres et les médailles ne se revendiquent pas, ils se méritent. Ils se justifient sur le ring et nulle part ailleurs. Toute consécration est le fruit de l'abnégation, du surpassement dans l'effort et du sens du sacrifice. Il y a toujours un défi à relever et tout boxeur qui se fait l'objectif de monter sur les plus hautes marches du podium vit tout cela au quotidien. Sans répit et sans relâchement. Il n'est pas censé ignorer que celui qui n'avance pas dans ce sport recule. L'exemple de Montacer Bouali (52 kg) et Ahmed Amine Meskini (69 kg) est édifiant. Si on regarde, en effet, le parcours de ces deux boxeurs, on retient cette aptitude à évoluer au-delà des obstacles et des contraintes sportifs et extra-sportifs. La boxe tunisienne est délaissée, oubliée alors que c'est l'une des principales disciplines qui ne cessent d'offrir des médailles au pays. Il n'y a qu'à voir les conditions dans lesquelles s'entraînent et se préparent les boxeurs pour se rendre compte des défaillances qui entourent cette discipline et du sens du sacrifice consenti par les athlètes. Aujourd'hui, on ne voit pas comment on en est arrivé là et encore moins ce qui empêche les différentes parties prenantes d'assurer le meilleur encadrement dont ont besoin les boxeurs. Ces derniers évoluent dans une atmosphère défavorable. Les travers en sont nombreux et bien connus: absence de moyens, d'infrastructure, de motivation. Et dans tous les cas de figure du strict minimum. Et pourtant, les résultats et les exploits ne manquent pas. Aujourd'hui comme hier. D'ailleurs, on a pris l'habitude de faire bon cœur contre mauvaise fortune. Mais jusqu'à quand? On ne peut décemment bâtir de programme et des projets d'avenir sur l'immédiat ou encore miser sur une conjonction immédiate de facteurs peu favorables pour continuer à espérer obtenir des résultats. En attendant la délivrance et la réhabilitation tant attendues, les boxeurs tunisiens ne cessent dans leur majorité de répondre présent. Montacer Bouali et Ahmed Amine Meskini en ont apporté la preuve lors du tournoi international de Qatar en remportant deux médailles d'or. De sa part, Bilel Mhamedi s'est contenté du bronze dans la catégorie de 56 kg. Il aurait pu certainement faire mieux. Mais dans l'ensemble, la participation de la sélection tunisienne dans cette manifestation de haut niveau est rassurante. Les motifs de satisfaction sont bel et bien là. On espère certainement plus et mieux pour les prochaines échéances. C'est souvent la même chose avec la boxe tunisienne. En dépit de tout qui est obtenu, le meilleur reste toujours à venir...