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Lotfi Zitoun en mode séduction
Publié dans Leaders le 23 - 07 - 2013

« Gouvernements Jebali puis Laarayedh : ils se comportent comme en temps normal, sans traiter les vraies attentes ; menaces de Sahbi Attig : un discours illogique et de hauts dirigeants d'Ennahdha ont bien dit qu'il ne représente ni la pensée du mouvement, ni sa pensée ; prédication et politique : il faut une nette séparation des deux, aux associations la prédication et aux partis la politique ; assainissement des médias : le gouvernement a choisi de ne pas assainir et de maintenir le statu quo, ce qui a eu pour résultat d'embrouiller le paysage médiatique avec cette cohabitaion entre journalistes honorables et ceux qui avaient servi la dictature ; exercice du pouvoir : Ennahdha n'a pas fourni l'effort suffisant pour associer d'autres parties au pouvoir, se contentant de deux alliés alors qu'il fallait élargir davantage la base du pouvoir… ». Syrie : il ne fallait pas rompre les relations… Et bien d'autres citations.
Celui qui tient ces propos n'est autre que Lotfi Zitoun, celui qui avait partagé pendant plus de 20 ans l'exil de Rached Ghannouchi à Londres, a été le conseiller de Hamadi Jebali à la Kasbah, avant de balancer sa démission le 1er février 2013… quelques jours seulement avant l'assassinat de Chokri Belaid et de tout ce qui s'est ensuivi. Parmi les dirigeants d'Ennahdha, c'est d'abord un vrai caractère avec une forte personnalité et une gouaille utile au mouvement dans les grands débats télévisés. Sa proximité avec Ghanouchi, en a fait un fidèle disciple, mais aussi, un enfant chouchouté. Son long séjour en Angleterre lui a permis de mieux comprendre le fonctionnement de la démocratie occidentale, faut-il encore chercher à l'appliquer dans nos pays. L'interview accordée par Lotfi Zitoun à notre confrère Moez Elbey d'Akher Khabar prend alors toute sa signification.
« Les grandes puissances ne feront pas échouer les transitions démocratiques en voie de réussite »
Recevant notre confrère au bureau même de Rached Ghannouchi au 5ème étage du siège d'Ennahdha à Montplaisir, il a répondu sur un ton « calme et bien raisonné » à toutes les questions posées. Au cœur de l'interview l'impact de la situation en Egypte en Tunisie, les craintes qu'elle pourrait susciter au sein d'Ennahdha l'incitant peut être à chercher des assurances auprès des grandes puissances. « Nullement, balaie d'un revers Zitoun. Nous n'étalons pas nos affaires internes devant des parties étrangères afin de recevoir des assurances (…) La situation est différente ce qui rend les puissances internationale peu enthousiastes à faire échouer le processus de transition démocratique où il n'y a pas une partie qui s'empare du pouvoir et où il n'y a pas de soubresauts importants ».
Plus encore : la réaction égyptienne au coup d'état, je la considère comme une protection pour toutes les révolutions afin que la contre-révolution n'aille pas plus loin ». Ou aussi : « Ce qui se passe en Egypte ne peut se reproduire en Tunisie en raison des différences des conditions propres mais aussi des différences entre les deux pays. Il n'y pas de points communs entre le comportement de l'institution militaire et son histoire dans les deux pays et il y aussi la force de la fracture qui est moindre en Tunisie, s'agissant chez-nous beaucoup plus de clivage d'élite et idéologique alors qu'elle en Egypte de société et de religions ».
Politique étrangère : la dualité Présidence – Affaires étrangères
Sur le Qatar, il sera catégorique : « Certains de nos concitoyens accordent au Qatar un rôle sur le plan international beaucoup plus important que celui qui est effectivement le sien. »
Politique étrangère, Zitoun attribue les échecs enregistrés aux interférences entre la présidence de la République et le ministère des Affaires étrangères et la non-harmonisation des attributions respectives. Plus précisément pour ce qui est des relations diplomatiques avec la Syrie, il estime qu'il y a eu « de l'empressement» et qu'il n'aurait pas fallu maintenir ne serait-ce qu'un fil ténu.
Au sujet de Tamarod, Zitoun épouse parfaitement la thèse de son parti : « C'est un groupe de jeunes poussés par des parties non satisfaites des résultats des élections et non prêtes à participer encore une fois aux élections. Puisque nous disons que le scrutin aura lieu avant la fin de l'année, il n'y a pas de raison de se lancer dans cette rébellion ».
Le projet islamique n'est pas en échec mais en difficulté
Echec du projet islamiste dans la région ? « Non répond lotfi Zitoun, mais des difficultés vécues durant le processus de transition démocratique en raison des tiraillements profonds au sein de l'élite politique qui ont conduit à ne prendre en considération que les résultats des urnes, ce qui ne construit guère un pouvoir stable. Il aurait fallu chercher des consensus plus larges et plus effectifs et concevoir de nouveaux mécanismes de coordination et d'exercice du pouvoir. Les vainqueurs des urnes doivent trouver les outils appropriés pour faire faire associer les autres parties politiques et les ériger en partenaires dans cette phase, afin de faire réussir la transition démocratique, quitte à revenir plus tard à la saine et loyale compétition traditionnelle ».
Et en conclusion, sur l'exercice des gouvernements Jebali et Laarayedh : « ils se sont comportés comme si le pays n'émerge pas d'une grande révolution, dans une alternance normale au pouvoir, sans prendre les mesures d'urgence nécessaires, ni satisfaire les doléances du peuple et sans concevoir un schéma de développement économique à la mesure de la révolution. Ils se sont beaucoup occupés des aspects politiques alors qu'il fallait privilégier l'économique et le social ».
Zitoun n'a pas l'habitude de tourner sept fois la langue dans sa bouche avant de parler. Fort de l'appui de son mentor, il n'hésite pas à dire leurs quatre vérités aux uns et aux autres, ce qui lui vaut d'ailleurs de solides inimitiés au sein du mouvement. Le style plait. aux journalistes. Enfin, un homme politique qui ne s'embarrasse pas d'euphémismes ou de litotes. Néanmoins, il sait jusqu'où il ne faut pas aller trop loin. Il n'est pas question par exemple de badiner avec les constantes du mouvement.

Tags : Lotfi Zitoun Rached Ghannouchi Tunisie Sahbi Attig


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