Avec huit heures de retard, le chef du gouvernement s'est enfin exprimé : il n'a pas prononcé le terme fatidique (démission), préférant la formulation moins précise de «retrait dans le cadre de la complémentarité et de la concomitance avec les processus prévus par la feuille de route pour éviter toute vacance du pouvoir». Autrement pas de démission avant le parachèvement de la feuille de route du Quartet. Une thèse qu'il avait déjà développée par le passé et qui avait été rejetée par l'opposition. Reste à connaître la position de cette dernière. Bien avant l'intervention, ses dirigeants avaient averti : «si le chef du gouvernement n'annonce pas clairement son intention de démissionner, nous nous retirerons du dialogue national et noue ferons appel à la rue pour faire pression sur le gouvernement». S'agissant des manifestations de ce mercredi, il a minimisé leur portée, d'autant plus que, selon lui, elles n'ont pas mobilisé grand monde. In n'a pas de mots assez durs pour dénoncer les slogans pour le moins irrespectueux qui y ont été scandés et qui visaient selon lui à semer la zizanie entre les Tunisiens. La première partie de son intervention, il l'avait consacrée aux évènements de Ben Aoun, affirmant que l'Etat était en train de gagner sa guerre contre le terrorisme. Il a précisé que les terroristes seront pourchassés et mis hors d'état de nuire, ajoutant que cette entreprise est l'affaire de tous et que les Tunisiens sont appelés à y prendre une part active.