Les partis ayant refusé de signer la feuille de route crient à l'exclusion Il semble que le dialogue national dont la première séance effective est prévue pour demain vendredi 11 octobre, connaît des débuts laborieux, pour ne pas dire douloureux. Ainsi, la signature de la feuille de route du Quartet par les participants que tout le monde croyait résolue, samedi dernier au Palais des congrès, est-elle revenue au-devant de la scène, suscitant diverses réactions. La décision prise par le Quartet de donner un délai aux non-signataires jusqu'à ce vendredi pour apposer leurs signatures afin de pouvoir rejoindre la table des négociations, a provoqué la colère des partis Tayyar Al Mahabba, le CPR et le Parti de la réforme et du développement. Hier, Imed Daïmi (CPR), Mohamed Goumani (Réforme et développement) et Saïd Kharchoufi (Tayyar Al Mahabba) ont tenu une réunion conjointe en vue, disent-ils, «de coordonner leurs positions et de mettre en relief les fondements moraux, politiques et juridiques de leur refus de signer la feuille de route du Quartet». En vue de prendre les devants, ils soulignent qu'ils «ne se sont pas retirés du dialogue national et que toute volonté de les empêcher d'y participer est à considérer comme une tentative d'exclusion dont ils sont les victimes de la part des organisations parraines du dialogue». En plus clair, les non-signataires de la feuille de route refusent l'ultimatum qui leur a été lancé par le Quartet et contournent la décision prise par ce même Quartet mais avalisée par les participants (21 partis sur 24 dont Ennahdha) dénonçant à l'avance ce qu'ils appellent «une tentative de les exclure». Contacté par La Presse, Mohamed Goumani, président du Parti de la réforme et du développement déclare : «Nous sommes partisans du dialogue et nous demandons au Quartet davantage de souplesse afin de dépasser la condition de la signature préalable. Notre crainte est de voir les partis qui n'ont pas été invités au rendez-vous de samedi dernier et ceux qu'on oblige à signer se transformer en un front de refus de l'initiative du Quartet». Goumani tient à faire remarquer : «Nous nous engageons à signer à la clôture du dialogue, quelles que soient les conclusions auxquelles il aboutira. Pour le moment, nous ne savons pas si nous serons présents ce vendredi. Tout dépendra de la réponse du Quartet à nos réclamations». Personne n'est exclu Bouali M'barki, membre du bureau exécutif de l'Ugtt, voit les choses d'un angle différent: «La porte demeure ouverte à la signature de la feuille de route à n'importe quel moment. Même Mohamed Abbou, président du Courant démocratique et Abderraouf Ayadi, président de Wafa, qui ont raté la rencontre de samedi dernier, peuvent rejoindre le dialogue national, mais à condition qu'ils signent la feuille de route. Quant à Goumani, Kharchoufi et Daïmi, ils ont jusqu'à vendredi pour signer. Notre décision est prise : ceux qui refusent de signer s'écartent d'eux-mêmes. Nous n'avons écarté personne, et nous ne le ferons jamais». Il est à préciser que la journée de demain, vendredi 11 octobre, verra le démarrage effectif des travaux du dialogue national, sous la forme de commissions dont chacune sera consacrée à un point précis tel que prévu dans la feuille de route: choix du futur chef du gouvernement, parachèvement de la constitution de l'Isie, adoption de la constitution et de la future loi électorale et formation d'un gouvernement de compétences.