Relativement épargné depuis la révolution, le secteur de la santé est aujourd'hui secoué par des mouvements sociaux à répétition. Après les médecins de la santé publique et le personnel paramédical, ce sont les internes, résidents et médecins hospitalo-universitaires s'apprêtent à entrer en grève à partir de vendredi 3 janvier jusqu'au mardi 7 du même mois pour protester contre les mesures jugées arbitraires du ministère. A l'origine de cet accès de fièvre, des décisions «démagogiques» du ministre de la santé prises dans le secret des bureaux du ministère et souvent à l'insu du corps médical. La première concerne la construction de trois facultés de médecine, d'une faculté de pharmacie et d'une autre de médecine dentaire. La seconde, c'est l'obligation pour les résidents d'exercer au terme de leur cursus, dans les hôpitaux de l'intérieur pendant trois ans. Même si elles partent d'un bon sentiment, à savoir l'amélioration des soins dans ces régions, ces mesures sont inapplicables pour le moment, d'abord parce que cela revient à mettre la charrue avant les bœufs car il y a toute une infrastructure à mettre en place au préalable, hôpitaux, équipements, pour donner à ces mesures l'efficience souhaitée. Et puis cela coûte de l'argent et prend du temps. Ensuite, on doit user de persuasion pour amener les jeunes spécialistes à exercer dans les régions. Les y contraindre, en confisquant leurs diplômes, c'est à la fois contreproductif et illégal. En tout état de cause, il n'y a pas d'alternative à la concertation. C'est ce que réclament les grévistes.